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Mohamed Khouna Ould Haidalla mène, dans la vallée du fleuve, une campagne en faveur du candidat Aziz

 Baal
Jeudi 16 Juillet 2009

Mohamed Khouna Ould Haidalla mène, dans la vallée du fleuve, une campagne en faveur du candidat Aziz

« L’ancien président mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidalla dirige, actuellement, une caravane de campagne, dans la zone du fleuve pour mobiliser l’opinion en faveur du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le président Ould Haidalla a quitté Nouakchott , hier soir, à la tête d’une importante délégation, pour se rendre dans différentes villes et localités de la vallée, notamment à Boghé, Kaédi, Maghama, afin de rencontrer les habitants et les inciter à voter pour Ould Abdel Aziz le 18 juillet prochain.

Ould Haidalla avait, pendant qu’il était à la tête du pays, de 1979 à 1984 entrepris plusieurs reformes et pris de nombreuses décisions politiques en faveur de la communauté négro-africaine de Mauritanie, notamment les habitants de la vallée du fleuve Sénégal. »

ANI

Ce sont ces dernières lignes extrêmement pénibles à accepter qui me poussent à vous proposer quelques extraits d’un article publié en mars 2002 par notre camarade Ibrahima Abou Sall .
J’espère que ces quelques exemples cités pourront rétablir la vérité historique, car le colonel Mohamed ould Haidalllah reste dans la mémoire collective des Noirs mauritaniens comme un des maîtres du système raciste mauritanien qu’il a fidèlement servi de 1979 à 1984.

La lutte continue.
Souleymane Bal
Bordeaux
France

- " Qui a renforcé la position de la section du parti Baas en Mauritanie, même s'il a eu des contradictions de stratégies avec cette section de Mauritanie ?
Sous le régime de Wul Haydallah, des charters irakiens venaient prendre à Nouakchott de jeunes bîdân pour les former en Irak, dans toutes les disciplines, afin de renforcer la nationalité arabo-berbère dans tous les dispositifs civils et militaires en Mauritanie par lesquels la nationalité renforce son hégémonie. Cet avantage a été hérité par Wul Taya. Ce qui a permis à celui-ci de faire ce qu'il a fait et ce qu'il continue de faire. Il faut avoir une logique de suivi historique pour bien comprendre la logique des étapes.

- Qui a financé la TV de Mauritanie ?

- Qui faisait arrêter les élèves du M.E.E.N. (Mouvement des étudiants et élèves noirs) en 1980 et en 1981 ? Qui les faisait parquer au stade de Nouakchott comme des animaux, sous la surveillance du kapo qui laissa de mauvais souvenirs dans la mémoire de ces élèves martyrisés, le colonel Saawo? Qui les faisait torturer au camp du génie militaire à Toujounine ?
Le médecin qui les avait soignés pourrait témoigner un jour, si GENNO lui porte longue vie et bonne santé.

- Qui a instauré la Shari'a en Mauritanie ? Une Shari'a qui avait permis au régime de sévir encore plus contre les Africains ?

Une répression qui avait mobilisé l'opinion internationale sensibilisée par la presse internationale. Vous pouvez toujours consulter les publications de l'époque des organismes des droits humains comme Amnesty International, Africa Watch, F.I.D.H., des publications de la presse sénégalaise, française, anglaise ou américaine, etc. En août 1985, à l'occasion d'un stage organisé à l'université de Grenoble pour des enseignants africains de l'enseignement supérieur, une visite avait été organisée pour ces derniers dans les locaux du plus grand quotidien de la région. Je ne me souviens plus du nom de ce quotidien, mais quelques heures de recherche en temps libre suffiront pour le retrouver. Dans la salle des archives, des articles étaient classés par thème et par pays. Tout le monde a eu la surprise de trouver que tous les articles consacrés à ce pays traitaient des victimes de la Shari'a de Wul Haydallah. Des images qui montraient de mains noires qui pendaient. Des images qui refroidirent l'atmosphère dans la salle. C'était traumatisant.

- Qui a fait la prétendue réforme foncière ?

En 1982 à l'occasion d'une visite à Ouad Naga, le colonel Mohamed Khouna Ould Haydallah avait incité des familles nomades et sédentaires bidan et hrâtîn vivant dans la région administrative d'Aleg et touchées par la sécheresse à migrer vers la vallée du Sénégal "( ...) la sécheresse a tout détruit. Il n'y a plus d'eau dans nos puits, plus de pâturages pour le bétail. Allez dans le Sud, vous y trouverez de l'eau et de la terre pour cultiver.(.. .) "

C'est le gouvernement du colonel Ould Haydallah qui "(...) a promulgué l'ordonnance n° 83 127 du 5 juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale. Cette "réforme foncière" n'a touché, jusqu'à présent, que les terres de la vallée du Sénégal, objet des convoitises de l'agro-busness et qui représentent la majeure partie des surfaces aménageables indispensables à l'autosuffisance alimentaire du pays. En effet, paradoxalement, les importantes terres des oasis et des graara ne sont nullement touchées par l'application de cette réforme. Les articles 1, 3, 9, 11, 12 et 14 de l'ordonnance de 1983 favorisent jusqu'à aujourd'hui des confiscations "légalisées " des terres. La Circulaire n° 020/MINT du 29/07/85 intitulée "circulaire spéciale relative à la campagne agricole", adressée par le Ministre de l'intérieur aux gouverneurs et préfets permet "l'achat des terres" par la classe d'affaires Bidan issue de la bourgeoisie formée des trois composantes compradore, politico-administra tive et militaire. Cette politique de confiscation des terres est facilitée par la réforme de l'administration territoriale entièrement arabisée instaurée depuis le régime de Mokhtar Ould Daddah et dont le commandement (gouverneurs et adjoints, préfets et sous-préfets) dans les quatre régions du fleuve est exclusivement réservé à des administrateurs arabo-berbère. Les confiscations des terres se font sous la protection de la Garde et de l'armée et du Corps de la police qui répriment les révoltes des populations spoliées de leurs terres de culture, malgré les protestations des groupes lignagers propriétaires traditionnels des terres de culture, car dans la vallée du Sénégal, la propriété individuelle n'existe pas dans le mode de gestion et d'exploitation des terres et du bétail . Pour donner à ces confiscations une apparence de légitimité, le gouvernement accorde des autorisations d'exploiter des terres à titre précaire et révocable, mais cette procédure est la voie classique par laquelle l'Etat permet de régulariser l'occupation après une mise en valeur intempestive de la propriété (décret n°90.020 du 31 janvier 1990)".

Je suis très surpris qu'on nous suggère que le colonel Wul Haydallah soit une colombe alors que celui-ci avait renforcé sous son mandat la politique d'arabisation. Ce renforcement a été tel que des groupes politiques africains ont décidé de se rassembler pour former un mouvement fédérateur qui a été crée le 13 mars 1983, les Forces de Libération des Africains de Mauritanie (F.L.A.M.), 1 an 9 mois avant le putsch organisé par les Français en faveur de Wul Taya. Le projet de rédaction du "Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé (...)" a été réactualisé sous le régime de Wul Haydallah.
Nous refusons d’oublier le passé, comme nous le suggèrent les racistes beydanes et leurs alliés démagogues.
Les serpents d'hier sont transformés aujourd'hui en vaches ! Dans un texte que j'avais écrit en décembre 1999 et intitulé "28 novembre 1960", j'avais attiré notre attention sur une telle stratégie très pernicieuse. A l'époque, il s'agissait d'une campagne en faveur du démagogue Moktar Wul Daddah. J'avais écrit : "Aujourd'hui une thèse réformiste veut nous imposer une autre vision de cette réalité historique en présentant cette personne comme un Ange politique par opposition à l'actuel président, le Colonel Maouya Ould Sidi Ahmed Taya qui incarne, lui, le Diable en personne. On est bien en droit de se poser la question de savoir la différence entre le théoricien, l'idéologue et le praticien des idées du théoricien dans la mesure où les deux visent le même objectif ? Pour les communistes, les homosexuels, les juifs, les handicapés mentaux et physiques qui furent persécutés puis exterminés entre 1933 et 1945 par le régime nazi y avait-il une différence entre les théoriciens Adolf Hitler et Joseph Goebels et les praticiens Heinrich Himmler et son lieutenant Heydrich ? Dans leurs soucis de détruire les mécanismes sociaux qui rattachent les contemporains au régime de Ould Taya à ceux du régime de Mokhtar Ould Daddah, les tenants de cette thèse réformiste cherchent à installer les premiers dans ce que Hobsbawm appelle fort justement " (...) une sorte de présent permanent, sans lien organique avec le passé public des temps dans lesquels ils vivent" . Ould Taya est un pur produit de la politique d'exclusion et d'intolérance instaurée et pratiquée par Mokhtar Ould Daddah".

- Qui cherche-t-on à flatter ?
- Qui cherche-t-on à tromper ?
- Pourquoi ce tissu de mensonges ?

Nous devons rester désormais très vigilants pour que la démagogie et l'opportunisme politique ne passent plus. Nezzo so wumii wumtii yo anndu ko gite nafata. (Un aveugle qui retrouve la vue doit comprendre l'importance des yeux.) "


Ibrahima Abou SALL
mardi, le 11 mars 2002

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