Visite présidentielle : Ce que Ould Abdel Aziz a rapporté de la France



Visite présidentielle : Ce que Ould Abdel Aziz a rapporté de la France
Première visite officielle effectuée dans un pays étranger depuis son investiture à la magistrature suprême, le déplacement du président de la République en France suscite beaucoup de commentaires. La question qui effleure les lèvres de tous les observateurs intéressés par l’évolution politique de la Mauritanie et par l’opinion nationale est de savoir quelle moisson a rapporté cette visite ?

D’aucuns prétendent que Ould Abdel Aziz a fait une visite qu’il n’aurait pas dû faire. Pour les tenants de cette hypothèse, le déplacement présidentiel à l’Hexagone n’a pas été l’occasion de signature d’un quelconque accord entre les deux parties.

D’autres par contre soutiennent qu’il s’agit bien d’un grand succès diplomatique. Ce qui à y regarder de près est vrai. Dans le monde feutré de la diplomatie où chaque geste a sa propre connotation, il importe de souligner que Ould Abdel Aziz a été accueilli par son homologue français sur le perron de l’Elysée pour qui connait les arcanes de la diplomatie française cela n’est pas peu. Tout comme la durée de l’audience entre les deux hommes qui n’ont sans doute pas parlé que de fromage !

En somme, cette visite a surtout permis de briser la glace, d’effacer les nuages amoncelées depuis un certain 6 août 2008 lorsque Ould Abdel Aziz pour sauver le pays a décidé en concertation avec d’autres vaillants hauts gradés de l’Armée nationale, de prendre le pouvoir. Geste que ceux qui ne sont très au parfum des réalités sociopolitiques de la Mauritanie ont qualifié de putsch contre la légalité alors qu’il s’agissait d’un mouvement de rectification qui répondait à une forte attente des populations mauritaniennes. Le plébiscite accordé à l’actuel président de la République en est la belle preuve pour ceux qui en doutaient et qui depuis sont revenus à de meilleurs sentiments avec la France en tête. Premier atout donc de cette visite une remise des pendules à l’heure.

De plus, la coopération entre les deux Etats connaitra sans doute une nouvelle impulsion. Ce qui se traduira selon les spécialistes par une présence plus accrue des investisseurs français en Mauritanie. Des contrats seront vraisemblablement signés avant la fin de l’année en cours. Des sociétés françaises comme Total déjà présente dans le pays avec ses explorations pour l’or noir dans le bassin de Taoudeni bénéficieront de mesures plus incitatives encore.

La rencontre entre le président de la République et le patronat français a été l’occasion d’examiner la situation financière et économique suivie par la Mauritanie et son rôle dans la préservation de la stabilité financière et le climat favorable aux investisseurs, notamment en matière de lutte contre la gabegie, le renforcement des mesures de supervision et de contrôle des banques et des entreprises d’assurances ainsi que l’intérêt accordé à la formation et au perfectionnement moderne des ressources humaines opérant dans les milieux financiers et économiques conformément aux critères reconnus mondialement

Dans le domaine militaire, la coopération reprendra de plus belle selon les mêmes spécialistes. Cela prendra la forme de l’acquisition par la partie mauritanienne d’importants armements. On parle de l’achat de quelques avions. On évoque également une plus forte présence des experts militaires français pour appuyer nos forces armées et de sécurité dans leur guerre contre le terrorisme.

Autre acquis de cette visite, la France envisage de transformer une partie de la dette publique mauritanienne en investissements à hauteur de 17 millions d’euros, pour la réalisation d’importants projets de développement. En cette période de vache maigre consécutive à la crise financière internationale, la France par ce geste entend signifier tout son accord avec les nouvelles autorités du pays qu’elle semble décidée à accompagner dans leur effort de développement et de lutte contre le terrorisme.

Autant dire que cette visite comme du reste celle entamée en Espagne et comme celle qui l’a précédé au lointain Vénézuala d’Hugo Chavez ne sont pas villégiatures sur le dos du contribuable mais bien des déplacements de travail qui au vu des moissons fertiles sont amplement justifiées…

source: Le veridique

Samedi 31 Octobre 2009
Boolumbal Boolumbal
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