Trois enfants portés disparus à Dakar: Qui du consul et du géniteur dit vrai ?



Trois enfants portés disparus à Dakar: Qui du consul et du géniteur dit vrai ?
Le drame du «kidnapping» de trois enfants nés de père mauritanien déchire leur famille. Cette affaire qui fait tâche d’huile dans les médias nationaux et internationaux relance le rôle de nos représentations diplomatiques et consulaires à l’étranger et le probléme de la garde des enfants des couples mixtes. Mais dans cette affaire des zones d’ombre persistent…Eclairage !

L’affaire a été portée devant l’opinion publique par le père des trois enfants, aujourd’hui recherchés, sans doute, kidnappés par certains de leur entourage familial du côté de leur mère. Cela se passait samedi dernier, 10 octobre 2009. Mais, le père Sidi El Moustaph Ould Taleb accuse sans détour le consulat de Mauritanie à Dakar d’avoir, pour le moins, failli à sa mission. Il tient donc et l’ambassade et le consulat, mis au parfum de ses déconvenues avec une partie de ses beaux-parents, pour responsable de cet enlèvement de sa progéniture. Ce que notre confrère Cheikhna Ould Nenni, promu, après le coup d’Etat du 6 août 2008, consul général de Mauritanie à Dakar, dénie totalement dans un posting en guise de droit de réponse à nos confrères de Cridem.

Deux versions opposées!

Dans cette affaire entre le consul général de Mauritanie à Dakar et Sidi El Moustaph Ould Taleb, on se renvoie la balle dans les indélicatesses qui sont à l’origine de la disparition des enfants. Si le consul général soutient qu’il n’a ménagé ni ses efforts, ni ceux de son assistant pour venir en aide au père des enfants, force est de reconnaître que la victime prétend le contraire. Le père, lui, estime que les autorités consulaires n’ont pas su lui procurer la protection suffisante après la décision de justice prise en sa faveur par le tribunal des mineurs au Sénégal qui lui a reconnu le droit de garde sur ses enfants. Des enfants qu’il logeait et avait inscrit à Dakar pour les besoins de leur scolarité.
D’ailleurs pourquoi focalise-t-elle ses critiques contre le consulat mauritanien et non sur les tracasseries éventuelles des autorités sénégalaises? Toute la question est là.
Dans son posting en réaction à la présentation des faits par le géniteur des enfants, le consul général de Mauritanie, que nous n’avons pu contacter au téléphone, explique qu’en dépit des accusations contre lui par le père des enfants, le consulat l’aurait accompagné tout le long du processus judiciaire lui prodiguant «ses conseils » jusqu’à gain de cause devant le tribunal. ». Pour lui donc, «…il n’est pas fondé de dire que le Consulat Général n’a pas assisté l’intéressé puisque, à toutes les étapes de cette affaire, un diplomate était présent ou suivait l’affaire avec les auxiliaires de Justice ».
Dans cette affaire qui plonge le consulat de Mauritanie à Dakar au creux d’une sombre affaire où trois enfants d’un ressortissant mauritanien qui vivait au Gabon ont été enlevés, les versions du consulat et de la victime semblent diamétralement opposées.

Cheikhna en contradiction avec lui-même ?

Mais une première contradiction se retrouve dans les propos attribués au consul lui-même. Dans une déclaration citée par Al Akhbar, le consul général soutient que le père des enfants est venu au consulat général muni d’une preuve que la mère des enfants acceptait leur transfert vers la Mauritanie, la mi-ramadan. Ce passage est occulté dans le droit de réponse sur Cridem où désormais précise le consul général : «…les enfants et leur mère (qui téléphone depuis le Gabon) ne veulent pas rentrer en Mauritanie ».

En fait, les deux protagonistes ne parlent pas de la même chose. Si le consul parle de l’assistance qu’il a pu apporter au père des enfants tout le long du processus judiciaire jusqu’à la remise des enfants à leur père, ce dernier parle de la sécurisation de sa famille en vue de son rapatriement après la remise des enfants par les autorités judiciaires sénégalaises d’autant plus qu’il aurait fait savoir à nos diplomates ses « craintes » d’un tel événement. Il cite d’ailleurs, le demi-frère de ses enfants comme un dangereux bandit. Il persiste donc à dire que ses enfants sont portés disparus à cause de la négligence dont les autorités consulaires de Mauritanie à Dakar se sont rendues coupables, plongeant sa famille dans le drame pour ne avoir su leur procurer la protection escomptée.
Quoiqu’il en soit, le résultat est le même. Les enfants sont portés disparus et des recherches ont été lancées par la police sénégalaise pour les retrouver.

JD



Source:
Le quotidien Nouakchott

Mardi 13 Octobre 2009
Boolumbal Boolumbal
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