Si son modèle est Ould Abdel Aziz…



Si son modèle est Ould Abdel Aziz…
En politique, comme dans la vie de tous les jours, c’est l’intention qui ennoblit certains actes. L’homme, tel qu’il a été jeté sur la terre, est toujours dévoré d’ambition, quel que soit le milieu dans lequel il se trouve.


En politique, le sommet des honneurs, c’est indubitablement le pouvoir. Et quand on poursuit ce but, on sait où on va sans avoir besoin de regarder derrière. En Mauritanie, le général Ould Abdel Aziz, à la faveur d’un coup d’Etat suivi d’une élection présidentielle, est le nouveau maître de son pays.

Au Niger, le colonel Tandja, qui avait juré sur le Coran qu’il ne briguerait pas de second mandat, a foulé aux pieds les principes de la Constitution pour ne pas aller planter ses choux. En Guinée Conakry, le capitaine Dadis Camara a profité de la mort de son général (Lansana Conté) pour s’emparer du pouvoir. Depuis qu’il est aux affaires, il gouverne d’une autre manière, sans états d’âme.

La classe politique l’observe et finit par lui demander de faire en sorte que le pays revienne à une vie constitutionnelle normale. Dadis, dans un premier temps, en a fait la promesse et, au fur et à mesure que les jours passent, il laisse entrevoir à travers ses propos des idées jacobines. Des voix s’élèvent de plus en plus sur cette transition qui inquiète.

Mais depuis quelques jours, les militaires putschistes ont annoncé la date de l’élection présidentielle : le 31 janvier 2010. Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), lors de sa prise du pouvoir, avait laissé entendre qu’il n’avait aucune ambition de s’éterniser au pouvoir. Qui plus est, il s’était engagé à respecter solennellement cette déclaration tout en promettant des élections libres, crédibles et transparentes.

Si cette date a été notée par toute la classe politique guinéenne et la Communauté internationale, il y a une question qui taraude aujourd’hui l’esprit de tout le monde à Conakry. Dadis, qui voulait mettre de l’ordre dans la maison avant de se retirer comme feu le général Robert Guei, a-t-il tourné casaque ? Ses intentions se précisent et il pourrait être candidat dans cinq mois si le peuple le souhaite.

Morceaux choisis de ces déclarations : « En cette année 2009, je peux même dire que je suis candidat. La Cour internationale de la Haye ne pourra pas me juger, de même que la communauté internationale. L’actuel président mauritanien, il a renversé son prédécesseur qui était légitimement élu.

Il est revenu à une vie constitutionnelle et, après une élection, il a été porté au pouvoir. L’a-t-on empêché d’être candidat ? C’est parce qu’il a accepté et le peuple l’a voulu. Moi, je suis dans l’esprit du peuple. Je suis dans l’esprit du bas peuple et j’évolue en fonction de sa mentalité, de ses humeurs, de ses réalités. Je crois que ce pouvoir-là, il va me le donner un jour ».

Ce Dadis-là, il faut le dire, est un homme à facettes et son modèle, c’est Ould Abdel Aziz, convaincu,comme l’autre qu’il est né sous une bonne étoile. Guidé par son sixième sens, il attendra sans aucun doute le moment venu pour entrer en compétition avec ceux qui le désirent. Personne ne pourra l’en empêcher et, sur ce point, il n’est pas le seul roi des malins.

Par Justin Daboné



Source: Paalga


Vendredi 21 Août 2009
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