Pourvoir/opposition : La défiance continue



Pourvoir/opposition : La défiance continue
Nouakchott, le 18-11-2009, Biladi - En dépit de la petite embellie apportée par les discours orientés vers un dialogue entre acteurs politiques des présidents du sénat et de l’assemblée nationale, respectivement, Bâ Mamadou dit M’Baré et Messaoud Ould Boulkheir à l’occasion de l’ouverture de la présente session parlementaire, la défiance caractérise toujours les rapports pouvoir/opposition.
Une réalité prégnante, à la dent dure, parfaitement illustrée par les dernières sorties médiatiques des deux camps : une déclaration conjointe de l’alliance informelle constituée par le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) d’un côté ; et une récente prise de position de l’Union Pour la République (UPR), de l’autre. Une configuration des rapports au sein de laquelle le dialogue politique direct n’est pas encore à l’ordre du jour pour le moment. Un objectif dont les rares signaux d’espoir se transforment rapidement en leurre pour ramener le pays des hommes bleus invariablement à la case départ.
La seule « concertation », d’un genre bien particulier, entendue actuellement, se résume aux discours de chaque côté, sous forme d’un véritable monologue : l’un et l’autre donnant sa version presque immuable d’une « Vérité » pourtant relative. Du coup, le résultat inévitable des courses ne peut être qu’un dialogue de sourds qui rappelle étrangement les années 1992. Epoque où le discours politique tenu de part et d’autre est à l’origine de bien des tares d’un système démocratique, qui a fait des progrès notamment entre le 3 août 2005 et juin 2008 pour retomber dans les errements et les combines putschistes, équivalant à une véritable dégringolade.
Ainsi le front de l’opposition (FNDD et RFD) a dénoncé, avec véhémence, les conditions de la victoire de l’actuelle majorité aux élections sénatoriales partielles du 8 novembre 2009.
En face, l’UPR invite ses adversaires à l’autocritique et à la rupture avec les arguments faciles tout en se délectant d’un «triomphe» pas forcément glorieux.


Retour à la case dictature


Pour justifier la cinglante déroute du 8 novembre, une débâcle électorale dont le résultat final fait que l’alliance FNDD+RFD n’a gagné aucun des 17 sièges en jeu pour le renouvellement partiel du sénat (Série A), l’opposition fustige l’attitude plutôt égoïste et la boulimie électorale d’un parti au pouvoir qui a usé de tous les moyens juridiquement « illicites » et moralement condamnables pour s’adjuger la totalité du lot.
S’en suit un chapelet de dénonciations « pressions de toutes sortes, achats des consciences, achats des voix, chantage et menaces de toutes sortes ». En somme des pratiques dont le résultat inévitable et déjà visible «est le retour de la dictature» matérialisé par un parti état tout puissant, construit sur le modèle de l’ancien Parti Républicain Démocratique et Social (PRDS). Or cette formation politique qui semblait au faîte de sa puissance, s’est pourtant écroulée, comme un château de cartes, un certain 3 août 2005.
Parallèlement à ce rapport ains fait de méfiance réciproque, les milieux de l’opposition continuent toujours à rejeter l’option de la lutte contre la gabegie comme un machin de règlement de comptes politiques utilisés quasi exclusivement contre ses propres cadres. Ils citent à titre d’exemple l’arrestation le jeudi 12 novembre de Sidi El mokhtar Ould Nagi, ex gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), alors qu’il rentrait d’une campagne électorale en faveur du candidat du FNDD dans la chaude bataille d’Aleg.


Opposition invitée à l’autocritique


Dans une déclaration publiée dimanche 15 novembre, en réaction à la contestation des résultats des élections sénatoriales organisées le 8 du même mois par le bloc de l’opposition, l’UPR a invité celle-ci à l’introspection et à l’autocritique pour se donner les chances d’une victoire à l’avenir.
Le parti de la majorité pointe du doigt les «contradictions» de l’oposition et son «manque de clairvoyance dans l’analyse». Ce qui, selon l’UPR, l’a conduite à l’adoption de l’argument facile de la fraude pour expliquer tous ses échecs électoraux.
La formation qui défendu la candidature de Mohamed Ould Abdel Aziz soutient que sa victoire du 8 novembre est la suite logique du scrutin présidentiel, et aussi la preuve éclatante que le peuple mauritanien adhère entièrement à l’option du changement et de la lutte contre la gabegie prônés par le président de la république.
La rhétorique des uns et des autres crée un statu quo où les différents acteurs politiques restent pétrifiés dans leur position entre momie et fossile.


Cheikh Sidya



Source: Biladi

Jeudi 19 Novembre 2009
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