C’est au Centre international des Conférences de Genève que s’est ouvert jeudi 8 octobre 2015 la 11ème session de pré-session de l’EPU Mauritanie en présence des organisations de la société civile, les institutions nationales et les missions permanentes. Des débats houleux ont marqué l’examen par les participants de la situation des droits de l’homme en Mauritanie, à quelques encablures de la 23ème session du groupe de travail EPU prévu du 2 au 13 novembre 2015 et qui devra examiner les dossiers des droits de l’homme en Australie, en Géorgie, au Liban, en Mauritanie, en Micronésie, au Myanmar, au Nauru, en Népal, à Oman et au Rwanda.
Cinq interventions ont meublé l’examen en pré-session de la Mauritanie. Sur ces interventions, deux appartiennent à des organisations antiesclavagistes et les autres à des activistes dans la petite enfance et les femmes.
Le président de SOS Esclaves, Boubacar Ould Messaoud s’est appesanti dans son intervention sur le traitement des dossiers d’esclavage portés en justice et les mesures d’accompagnement pour les rescapés de l’esclavage. Il a déploré l’impunité des présumés esclavagistes et l’abandon à leur sort des nouveaux libérés, laissés à leur sort sans programme de réinsertion. Pour Boubacar Ould Messaoud aucune des recommandations du dernier EPU n’ont été respectés par la Mauritanie, à savoir l’application de la loi pénalisant l’esclavage, la poursuite systématique des personnes soupçonnées d’esclavage, l’élimination de toute forme de discrimination, l’adoption d’une stratégie nationale contre l’esclavage.
Seul selon lui, a été adopté dans ce cadre un arsenal juridique et institutionnel non suivi pour le moment d’effets dans la pratique. Boubacar Ould Messaoud a recommandé la reconnaissance officielle des pratiques esclavagistes en Mauritanie, pas seulement ses séquelles. Il a par ailleurs souhaité une plus ample formation des magistrats et des forces de sécurité, l’application effective de la loi contre l’esclavage, la mise en œuvre de la Feuille de route pour l’éradication du phénomène tel que convenu par les autorités avec la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur l’esclavage.
Pour sa part, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) Irabiha Abdel Wedoud - notre photo- , a dans son intervention, évoqué les efforts et les progrès réalisés par la Mauritanie dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme reconnaissant toutefois des insuffisances à améliorer. Selon elle, des consultations sur la situation des droits humains en Mauritanie ont été menées par ses équipes dans toutes les localités du pays, avec des activités de proximité, des recherches de plainte. Ce travail aurait débouché selon elle sur un rapport du gouvernement sur l’EPU qui a été partagé au cours d’un atelier avec 400 ONG de la société civile mauritanienne spécialisées dans la promotion et la protection des droits de l’homme dans le pays. Des avancées notoires auraient été enregistrées depuis les recommandations du dernier EPU, notamment dans le domaine de la participation et de l’inclusion des parties prenantes (ONG de défense des droits de l’homme, parlementaires, syndicats, populations), dans le domaine de la CEDEF, des violences basées sur le genre, dans le domaine de la lutte contre l’esclavage, élaboration de textes de loi incriminant et pénalisant de l’esclavage, création de l’Agence Tadamoun, etc.
Les autres intervenants à la rencontre, l’Observatoire mauritanien pour les droits de l’homme, Souvi, l’Association de lutte contre la dépendance, Toutou Mint Ahmed Jiddou, la Plateforme des Acteurs Non Etatiques Izid Bih et l’Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant Zeynebou Mint Taleb Moussa ont également développé des discours conciliateurs reconnaissant dans leur domaine d’intervention de sérieux problèmes d’application des lois, mais soulignant toutefois quelques améliorations sensibles. C’est notamment le cas, selon eux de la situation dans les domaines de l’enfance, des femmes et de la torture.
L’intervention la plus virulente fut sans doute celle de Abidine Ould Merzough représentant de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) qui ne reconnaît pour sa part aucune réelle volonté de l’Etat mauritanien à lutter contre l’esclavage, la discrimination raciale et l’exclusion sociale des noirs et des haratines, illustrant ses propos par l’impunité dont jouissent les « maîtres esclavagistes » et la répression sauvage et sans discernement sur les anti-esclavagistes.
L’emprisonnement illégal et sans motif des leaders du mouvement IRA, Birame Dah Abeid et Brahim Bilal Ramadan constitue selon lui les meilleurs exemples.
JOB
Cinq interventions ont meublé l’examen en pré-session de la Mauritanie. Sur ces interventions, deux appartiennent à des organisations antiesclavagistes et les autres à des activistes dans la petite enfance et les femmes.
Le président de SOS Esclaves, Boubacar Ould Messaoud s’est appesanti dans son intervention sur le traitement des dossiers d’esclavage portés en justice et les mesures d’accompagnement pour les rescapés de l’esclavage. Il a déploré l’impunité des présumés esclavagistes et l’abandon à leur sort des nouveaux libérés, laissés à leur sort sans programme de réinsertion. Pour Boubacar Ould Messaoud aucune des recommandations du dernier EPU n’ont été respectés par la Mauritanie, à savoir l’application de la loi pénalisant l’esclavage, la poursuite systématique des personnes soupçonnées d’esclavage, l’élimination de toute forme de discrimination, l’adoption d’une stratégie nationale contre l’esclavage.
Seul selon lui, a été adopté dans ce cadre un arsenal juridique et institutionnel non suivi pour le moment d’effets dans la pratique. Boubacar Ould Messaoud a recommandé la reconnaissance officielle des pratiques esclavagistes en Mauritanie, pas seulement ses séquelles. Il a par ailleurs souhaité une plus ample formation des magistrats et des forces de sécurité, l’application effective de la loi contre l’esclavage, la mise en œuvre de la Feuille de route pour l’éradication du phénomène tel que convenu par les autorités avec la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur l’esclavage.
Pour sa part, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) Irabiha Abdel Wedoud - notre photo- , a dans son intervention, évoqué les efforts et les progrès réalisés par la Mauritanie dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme reconnaissant toutefois des insuffisances à améliorer. Selon elle, des consultations sur la situation des droits humains en Mauritanie ont été menées par ses équipes dans toutes les localités du pays, avec des activités de proximité, des recherches de plainte. Ce travail aurait débouché selon elle sur un rapport du gouvernement sur l’EPU qui a été partagé au cours d’un atelier avec 400 ONG de la société civile mauritanienne spécialisées dans la promotion et la protection des droits de l’homme dans le pays. Des avancées notoires auraient été enregistrées depuis les recommandations du dernier EPU, notamment dans le domaine de la participation et de l’inclusion des parties prenantes (ONG de défense des droits de l’homme, parlementaires, syndicats, populations), dans le domaine de la CEDEF, des violences basées sur le genre, dans le domaine de la lutte contre l’esclavage, élaboration de textes de loi incriminant et pénalisant de l’esclavage, création de l’Agence Tadamoun, etc.
Les autres intervenants à la rencontre, l’Observatoire mauritanien pour les droits de l’homme, Souvi, l’Association de lutte contre la dépendance, Toutou Mint Ahmed Jiddou, la Plateforme des Acteurs Non Etatiques Izid Bih et l’Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant Zeynebou Mint Taleb Moussa ont également développé des discours conciliateurs reconnaissant dans leur domaine d’intervention de sérieux problèmes d’application des lois, mais soulignant toutefois quelques améliorations sensibles. C’est notamment le cas, selon eux de la situation dans les domaines de l’enfance, des femmes et de la torture.
L’intervention la plus virulente fut sans doute celle de Abidine Ould Merzough représentant de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) qui ne reconnaît pour sa part aucune réelle volonté de l’Etat mauritanien à lutter contre l’esclavage, la discrimination raciale et l’exclusion sociale des noirs et des haratines, illustrant ses propos par l’impunité dont jouissent les « maîtres esclavagistes » et la répression sauvage et sans discernement sur les anti-esclavagistes.
L’emprisonnement illégal et sans motif des leaders du mouvement IRA, Birame Dah Abeid et Brahim Bilal Ramadan constitue selon lui les meilleurs exemples.
JOB