Alors que les spéculations vont bon train sur l’intention du Président Aziz de briguer un troisième mandat (illégal), il m’a semblé utile d’évoquer certains aspects du bilan de ses mandats « légaux ». On aura tout dit, ou presque, sur les mandats, en ours ou à venir, du Président Aziz. On aura également tout vu, ou presque, de tout ce qu’il veut nous cacher. En fait, nous connaissions très peu Aziz, avant qu’un concours de circonstances ne le projette au devant de la scène nationale, un certain 3 Août 2005.
Jusqu’à cette date, notre futur Président était un officier quelconque et un S’Bai moyen. Mais depuis, l’ex-officier quelconque est devenu le premier Général actif (un peu trop, peut-être), de nos forces armées et un S’Bai bien au-dessus de la moyenne (actuelle). Mais nous, que sommes-nous devenus depuis que cet homme, désormais hors du commun, est devenu notre Général-Président ? Nous sommes devenus ce qu’aucun Président, civil ou militaire, n’avait jamais réussi à faire de nous : des moutons. Mais à quelque chose malheur est bon. Ce nouveau statut de « troupeau » allait nous permettre de nous accommoder plus facilement de ce que les ex-Citoyens que nous étions, pouvaient difficilement accepter. C’est-à-dire renoncer à deux de nos institutions essentielles: l’Administration publique et les partis politiques d’Opposition.
La première parce qu’elle n’est pas conforme au règlement militaire et la seconde parce qu’elle suppose l’existence d’une majorité. Or, le Président Aziz, dont l’intelligence pratique a surpris plus d’un, avait décidé de faire substituer à la majorité et à l’opposition une institution originale et nouvelle, que l’on pourrait appeler « la Totalité Présidentielle ». Pour « vendre » plus facilement, cette nouvelle « institution » à l’occident, accroché à sa démocratie, ladite «Totalité» prévoit, en son sein, l’existence d’une majorité et d’une opposition. Ce qui laisse la porte largement ouverte aux anciennes formations politiques, qui le désireraient, de rester hors de la nouvelle « Totalité Présidentielle» et par conséquent hors du jeu politique.
La situation née de la mise en place de cette nouvelle forme d’ « encadrement des masses », a dérouté plus d’un opposant et fait peser sur le pays un blocage où le développement et la démocratie sont en danger. C’est du moins le constat fait par les opposants dits radicaux. Mais au lieu de nous attarder sur ce que l’opposition pense de la gestion du Président Aziz et de sa « Totalité », voyons plutôt ce que les 10 années Aziz ont apporté au pays, par rapport aux chantiers déclarés prioritaire au moment de sa prise du pouvoir.
La pauvreté, qui touchait plus de 45% de la population, avant le coup d’Etat de 2005 et qui menaçait dangereusement les « non pauvres », a été bloquée, grâce, d’une part à l’Agence du registre d’Etat civil, dont l’action a fait basculer plus de la moitié des pauvres en « étrangers » en situation irrégulière, et d’autre part à l’action des Conseillers spéciaux de la « Totalité Présidentielle » qui ont réussi à coller le statut d’infidèles, qui brûlent les livres sacrés, et d’agents de l’étranger , à l’autre moitié des pauvres, qui, du coup, ne méritait plus ni le respect, ni l’assistance de l’Etat.
La démocratie, qui, pour le mauritanien moyen, est synonyme de liberté d’expression, d’égalité sociale et d’alternance constitutionnelle au pouvoir, n’a pas à rougir du pouvoir du Président Aziz.
Les étalages publics de journaux, dans la rue ou sur la toile, sont les meilleurs témoins que la liberté d‘expression est belle et bien chez elle, en Mauritanie. Le Président Aziz, grand connaisseur des Mauritaniens, même s’il les a découverts un peu tard, sait que les laisser parler est la meilleure façon de savoir ce qu’ils pensent et ce qu’ils disent. D’ailleurs, à ce niveau, sa devise devrait être « parlez, mes collaborateurs vous écoutent ».
Pour l’alternance démocratique, la question ne s’est pas encore posée, puisque les deux premiers mandats ne pouvaient pas, raisonnablement, être « confiées » à n’importe qui, compte tenu des menaces multiples qui pesaient sur le pays.
La sécurité s’est nettement améliorée puisque nos ennemis de 2005, qui vivaient à l’extérieur, sont désormais chez nous, parmi nous, entretiennent leurs viviers chez nous. C’est probablement la meilleure approche pour différer, sans les neutraliser, leurs actions de masse, chez nous. En fait il s’agirait tout simplement d’un report d’échéance.
Pour le troisième mandat, il est très tôt d’affirmer que le Président Aziz empêcherait qui conque de se présenter et de se faire élire, sauf cas de force majeure, ou un appel pressant du peuple… Le reproche principal que l’on serait tenté de faire au bilan du Président Aziz et à sa « Totalité Présidentielle », c’est d’avoir créé, incidemment, une opinion qui considère, désormais, le coup d’Etat militaire comme unique voie pour le changement du régime actuel. Et elle l’appelle de tous ses vœux.
Est-ce d’ailleurs un reproche, puisque le coup d’Etat du Général Aziz nous fait « aimer » les coups d’Etat ?
Soueylem Val
Source: http://adrar-info.net
Jusqu’à cette date, notre futur Président était un officier quelconque et un S’Bai moyen. Mais depuis, l’ex-officier quelconque est devenu le premier Général actif (un peu trop, peut-être), de nos forces armées et un S’Bai bien au-dessus de la moyenne (actuelle). Mais nous, que sommes-nous devenus depuis que cet homme, désormais hors du commun, est devenu notre Général-Président ? Nous sommes devenus ce qu’aucun Président, civil ou militaire, n’avait jamais réussi à faire de nous : des moutons. Mais à quelque chose malheur est bon. Ce nouveau statut de « troupeau » allait nous permettre de nous accommoder plus facilement de ce que les ex-Citoyens que nous étions, pouvaient difficilement accepter. C’est-à-dire renoncer à deux de nos institutions essentielles: l’Administration publique et les partis politiques d’Opposition.
La première parce qu’elle n’est pas conforme au règlement militaire et la seconde parce qu’elle suppose l’existence d’une majorité. Or, le Président Aziz, dont l’intelligence pratique a surpris plus d’un, avait décidé de faire substituer à la majorité et à l’opposition une institution originale et nouvelle, que l’on pourrait appeler « la Totalité Présidentielle ». Pour « vendre » plus facilement, cette nouvelle « institution » à l’occident, accroché à sa démocratie, ladite «Totalité» prévoit, en son sein, l’existence d’une majorité et d’une opposition. Ce qui laisse la porte largement ouverte aux anciennes formations politiques, qui le désireraient, de rester hors de la nouvelle « Totalité Présidentielle» et par conséquent hors du jeu politique.
La situation née de la mise en place de cette nouvelle forme d’ « encadrement des masses », a dérouté plus d’un opposant et fait peser sur le pays un blocage où le développement et la démocratie sont en danger. C’est du moins le constat fait par les opposants dits radicaux. Mais au lieu de nous attarder sur ce que l’opposition pense de la gestion du Président Aziz et de sa « Totalité », voyons plutôt ce que les 10 années Aziz ont apporté au pays, par rapport aux chantiers déclarés prioritaire au moment de sa prise du pouvoir.
La pauvreté, qui touchait plus de 45% de la population, avant le coup d’Etat de 2005 et qui menaçait dangereusement les « non pauvres », a été bloquée, grâce, d’une part à l’Agence du registre d’Etat civil, dont l’action a fait basculer plus de la moitié des pauvres en « étrangers » en situation irrégulière, et d’autre part à l’action des Conseillers spéciaux de la « Totalité Présidentielle » qui ont réussi à coller le statut d’infidèles, qui brûlent les livres sacrés, et d’agents de l’étranger , à l’autre moitié des pauvres, qui, du coup, ne méritait plus ni le respect, ni l’assistance de l’Etat.
La démocratie, qui, pour le mauritanien moyen, est synonyme de liberté d’expression, d’égalité sociale et d’alternance constitutionnelle au pouvoir, n’a pas à rougir du pouvoir du Président Aziz.
Les étalages publics de journaux, dans la rue ou sur la toile, sont les meilleurs témoins que la liberté d‘expression est belle et bien chez elle, en Mauritanie. Le Président Aziz, grand connaisseur des Mauritaniens, même s’il les a découverts un peu tard, sait que les laisser parler est la meilleure façon de savoir ce qu’ils pensent et ce qu’ils disent. D’ailleurs, à ce niveau, sa devise devrait être « parlez, mes collaborateurs vous écoutent ».
Pour l’alternance démocratique, la question ne s’est pas encore posée, puisque les deux premiers mandats ne pouvaient pas, raisonnablement, être « confiées » à n’importe qui, compte tenu des menaces multiples qui pesaient sur le pays.
La sécurité s’est nettement améliorée puisque nos ennemis de 2005, qui vivaient à l’extérieur, sont désormais chez nous, parmi nous, entretiennent leurs viviers chez nous. C’est probablement la meilleure approche pour différer, sans les neutraliser, leurs actions de masse, chez nous. En fait il s’agirait tout simplement d’un report d’échéance.
Pour le troisième mandat, il est très tôt d’affirmer que le Président Aziz empêcherait qui conque de se présenter et de se faire élire, sauf cas de force majeure, ou un appel pressant du peuple… Le reproche principal que l’on serait tenté de faire au bilan du Président Aziz et à sa « Totalité Présidentielle », c’est d’avoir créé, incidemment, une opinion qui considère, désormais, le coup d’Etat militaire comme unique voie pour le changement du régime actuel. Et elle l’appelle de tous ses vœux.
Est-ce d’ailleurs un reproche, puisque le coup d’Etat du Général Aziz nous fait « aimer » les coups d’Etat ?
Soueylem Val
Source: http://adrar-info.net