Nous n'avons pas attendu que la "démocratie de façade " soit décrétée, que la parole soit libérée pour exprimer notre point de vue sur la gestion du pays. Nous n'avons pas attendu l'avènement des réseaux sociaux pour faire entendre notre voix. Nous n'avons pas attendu un messie pour dire avec clarté ce que nous souffrons dans notre chair avec nos propres ressentiments et nos propres mots. Encore une fois nous refusons que le Système, ses idéologues, ses bras armés, ses sous-fifres, ses porte-faix, ses plumitifs, ses guignols, et ses valets nous imposent leur discours, leur langage, leurs mots pour exprimer nos maux, notre douleur.
Jusqu'à preuve du contraire nous ne pensons pas que notre discours sur le racisme d'État, l'esclavage, le génocide, les déportés, l'impunité, l'identité du pays, l'enrôlement biométrique, les contrôles au faciès, les expropriations des terres de la vallée, les colonies de peuplement dans le Sud, l'arabisation à outrance du système éducatif, la main mise totale d'une seule communauté sur l'économie et les médias, le commandement exclusif de nos forces et de sécurité par une seule composante nationale, ....soit en déphasage totale avec la réalité quotidienne du pays. Le discours mystificateur sur la fraternité islamique et cette fumeuse rhétorique de l'unité nébuleuse ne se sont jamais manifestés pendant nos moments de détresse et d'épuration sur les terres de nos ancêtres. Où étiez-vous quand on nous déportait et on nous chassait dans notre propre pays ? où étiez-vous quand on nous massacrait dans les cachots du système et dans notre vallée transformée en vallée de larmes et de rivières de sang de nos martyrs ?
Où êtes-vous toujours et maintenant quand nous manifestons pour nos morts, nos terres, nos rescapés de l'horreur, nos langues, nos droits tout court? Nos voix ne sont-elles pas audibles? Nos plaies ne sont -elles pas béantes? La déchirure n'est -elle pas profonde? Nos revendications ne sont-elles pas justes ?
Nous ne sollicitons aucune compassion, aucune pitié de l'autre nous voulons justement la compagnie militante des justes du pays pour éviter à notre chère Mauritanie le démembrement. Nous refusons que nos marchands d'illusions vident l'abcès, le contentieux national comme on vide les stocks. Aucune huile chauvine ne saurait graisser cette mécanique déglinguée du baathisme, c'est plutôt l'implosion de sa rouille qui est spectaculaire, l'explosion le sera davantage.
Tous les peuples (Juifs, Kurdes, Touaregs,Tutsis , Noirs Sud-Africains, Noirs du Sud Soudan....) qui ont subi à travers l'histoire le même sort tragique que la communauté noire du pays ont pris des armes pour résoudre leurs questions nationales. La Mauritanie est le seul pays au monde où les opprimés, les damnés, les exclus, les assujettis, ont privilégié toujours la lutte pacifique et politique pour résoudre la fameuse question du vivre ensemble malheureusement on a à faire à une minorité qui, pour pérenniser son pouvoir abuse de l’Etat et use d’une politique à soubassement idéologique pour assimiler et asservir les autres composantes culturelles, une minorité qui confisque le pouvoir depuis près de 65 ans, qui ne veut ni en partir, ni le partager. Mieux ils versent dans la négation et la répression de toute voix dissidente. Il est urgent de tirer tous les enseignements des cas dramatiques cités en haut. Nous n'avons qu'une Mauritanie ne l'abimons pas davantage.
Par ailleurs je réponds à certains que nous n'avons aucun agenda caché. Nous ne sommes pas à la solde du Sénégal, de L'Israël, des Américains ou de la France, comme nous l'accusent certains esprits fertiles. Nous sommes à la solde de notre peuple opprimé qui aspire à plus de justice et de liberté. Notre agenda est celui d'une Mauritanie juste, égalitaire, libre, démocratique et réconciliée avec sa diversité et sa spécificité.
Vous les petits censeurs, vous avez le droit de philosopher sur le sexe des anges, de produire de la belle littérature sur la toile comme Baudelaire sous les airs d'Albatros mais vous ne pouvez ressentir, à notre place, notre douleur en tant que victimes directes de cette injustice abjecte du fait de notre appartenance chromatique et culturelle. Vous avez droit de surfer sur la critique et de jouer aux procureurs comme vous dites mais vous devez vous attendre aux répliques cinglantes de vos victimes ou de vos cibles préférées. Ainsi va la démocratie, n'est-ce pas? Nous ne tendrons jamais l'autre joue à l'ennemi .
Soyons humbles, soyez humains, revenez sur terre, descendez de votre piédestal des enfants gâtés de la République et osez faire face à cette immonde bête méchante machine qui broie notre Mauritanie. Il est temps de se ressaisir. Il est temps de se surpasser pour outrepasser l'impasse.
Tentons dès à présent de sortir de ce cul de sac qui, tout le monde le sait, ne méne nulle part.
Pour en sortir, il faut à notre avis, une attitude, un climat et des conditions.
Une attitude courageuse d’ouverture sincère et de reconnaissance du problème de fond à savoir la question nationale et sociale.
Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de tous ceux qui, victimes et blessés dans leur chair, ont subi des préjudices matériels et moraux. La sanction des crimes commis pour rendre leur dignité aux victimes, à leurs veuves et à leurs enfants.
Il est manifeste que la politique d'évacuation et de dissimulation des questions sensibles n'a jamais aidé à les résoudre. Il importe que les formations politiques et des patriotes sincères comprennent que l'édification d'une Mauritanie prospére et stable passe nécessairement par la lutte contre les préjugés nuisibles à l'unité nationale et au developpement de tous. Ils doivent comprendre tant que les problèmes de fond à savoir le racisme d´Etat et l´esclavage ne seront pas identifiés et débattus, tout projet de réconciliation nationale restera une utopie.
Au delà du racisme, ils verront nos visages:
Au delà de leurs peurs, la réconciliation:
Justice et Paix pour tous, c’est là notre avenir.
Quelque soit la longueur de la nuit le jour viendra et le soleil apparaîtra toujours.
Demain il fera jour et la lutte continue !
Kaaw Touré .
Jusqu'à preuve du contraire nous ne pensons pas que notre discours sur le racisme d'État, l'esclavage, le génocide, les déportés, l'impunité, l'identité du pays, l'enrôlement biométrique, les contrôles au faciès, les expropriations des terres de la vallée, les colonies de peuplement dans le Sud, l'arabisation à outrance du système éducatif, la main mise totale d'une seule communauté sur l'économie et les médias, le commandement exclusif de nos forces et de sécurité par une seule composante nationale, ....soit en déphasage totale avec la réalité quotidienne du pays. Le discours mystificateur sur la fraternité islamique et cette fumeuse rhétorique de l'unité nébuleuse ne se sont jamais manifestés pendant nos moments de détresse et d'épuration sur les terres de nos ancêtres. Où étiez-vous quand on nous déportait et on nous chassait dans notre propre pays ? où étiez-vous quand on nous massacrait dans les cachots du système et dans notre vallée transformée en vallée de larmes et de rivières de sang de nos martyrs ?
Où êtes-vous toujours et maintenant quand nous manifestons pour nos morts, nos terres, nos rescapés de l'horreur, nos langues, nos droits tout court? Nos voix ne sont-elles pas audibles? Nos plaies ne sont -elles pas béantes? La déchirure n'est -elle pas profonde? Nos revendications ne sont-elles pas justes ?
Nous ne sollicitons aucune compassion, aucune pitié de l'autre nous voulons justement la compagnie militante des justes du pays pour éviter à notre chère Mauritanie le démembrement. Nous refusons que nos marchands d'illusions vident l'abcès, le contentieux national comme on vide les stocks. Aucune huile chauvine ne saurait graisser cette mécanique déglinguée du baathisme, c'est plutôt l'implosion de sa rouille qui est spectaculaire, l'explosion le sera davantage.
Tous les peuples (Juifs, Kurdes, Touaregs,Tutsis , Noirs Sud-Africains, Noirs du Sud Soudan....) qui ont subi à travers l'histoire le même sort tragique que la communauté noire du pays ont pris des armes pour résoudre leurs questions nationales. La Mauritanie est le seul pays au monde où les opprimés, les damnés, les exclus, les assujettis, ont privilégié toujours la lutte pacifique et politique pour résoudre la fameuse question du vivre ensemble malheureusement on a à faire à une minorité qui, pour pérenniser son pouvoir abuse de l’Etat et use d’une politique à soubassement idéologique pour assimiler et asservir les autres composantes culturelles, une minorité qui confisque le pouvoir depuis près de 65 ans, qui ne veut ni en partir, ni le partager. Mieux ils versent dans la négation et la répression de toute voix dissidente. Il est urgent de tirer tous les enseignements des cas dramatiques cités en haut. Nous n'avons qu'une Mauritanie ne l'abimons pas davantage.
Par ailleurs je réponds à certains que nous n'avons aucun agenda caché. Nous ne sommes pas à la solde du Sénégal, de L'Israël, des Américains ou de la France, comme nous l'accusent certains esprits fertiles. Nous sommes à la solde de notre peuple opprimé qui aspire à plus de justice et de liberté. Notre agenda est celui d'une Mauritanie juste, égalitaire, libre, démocratique et réconciliée avec sa diversité et sa spécificité.
Vous les petits censeurs, vous avez le droit de philosopher sur le sexe des anges, de produire de la belle littérature sur la toile comme Baudelaire sous les airs d'Albatros mais vous ne pouvez ressentir, à notre place, notre douleur en tant que victimes directes de cette injustice abjecte du fait de notre appartenance chromatique et culturelle. Vous avez droit de surfer sur la critique et de jouer aux procureurs comme vous dites mais vous devez vous attendre aux répliques cinglantes de vos victimes ou de vos cibles préférées. Ainsi va la démocratie, n'est-ce pas? Nous ne tendrons jamais l'autre joue à l'ennemi .
Soyons humbles, soyez humains, revenez sur terre, descendez de votre piédestal des enfants gâtés de la République et osez faire face à cette immonde bête méchante machine qui broie notre Mauritanie. Il est temps de se ressaisir. Il est temps de se surpasser pour outrepasser l'impasse.
Tentons dès à présent de sortir de ce cul de sac qui, tout le monde le sait, ne méne nulle part.
Pour en sortir, il faut à notre avis, une attitude, un climat et des conditions.
Une attitude courageuse d’ouverture sincère et de reconnaissance du problème de fond à savoir la question nationale et sociale.
Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de tous ceux qui, victimes et blessés dans leur chair, ont subi des préjudices matériels et moraux. La sanction des crimes commis pour rendre leur dignité aux victimes, à leurs veuves et à leurs enfants.
Il est manifeste que la politique d'évacuation et de dissimulation des questions sensibles n'a jamais aidé à les résoudre. Il importe que les formations politiques et des patriotes sincères comprennent que l'édification d'une Mauritanie prospére et stable passe nécessairement par la lutte contre les préjugés nuisibles à l'unité nationale et au developpement de tous. Ils doivent comprendre tant que les problèmes de fond à savoir le racisme d´Etat et l´esclavage ne seront pas identifiés et débattus, tout projet de réconciliation nationale restera une utopie.
Au delà du racisme, ils verront nos visages:
Au delà de leurs peurs, la réconciliation:
Justice et Paix pour tous, c’est là notre avenir.
Quelque soit la longueur de la nuit le jour viendra et le soleil apparaîtra toujours.
Demain il fera jour et la lutte continue !
Kaaw Touré .