Mauritanie : le référendum de tous les dangers



Mauritanie : le référendum de tous les dangers
La Mauritanie est dans une phase de turbulence pour le déroulement du référendum, prévu le 15 juillet prochain. Ainsi l’opposition est plus que déterminée à user toutes les voies possibles pour barrer la route à la réforme constitutionnelle, qualifiée d’illégitime et d’irrecevable.

Dans un document remis à la presse, mercredi 31 mai, les anti-réformistes ont fait savoir qu’ils ont introduit un recours auprès du conseil constitutionnel pour demander l’annulation du décret présidentiel portant sur l’adoption de la convocation du collège électoral.

Une situation qui risque encore une fois d’électriser le champ politique avec des débats plus véreux sur la question référendaire qui est entre le marteau de l’article 38 et l’enclume de l’article 101 de la constitution mauritanienne.

Depuis, le meeting du premier ministre, Yahya Ould Hademine, à Tintane, wilaya du Hodh El Gharbi, le démon de la division semble surgir à savoir la candidature du président, Mohamed Ould Abdel Aziz à l’élection présidentielle de 2019.

Pourtant, le chef de l’Etat a réglé le problème de sa candidature en 2019 en annonçant à plusieurs reprises qu’il n’allait pas se présenté à la prochaine élection.

Mais impossible n’est pas politique où le changement de manteau où de veste peut se faire dans n’importe quelle situation ou occasion.

En tout cas, ce qui est sûr, la bête reprend du poil, les faucons qui ne veulent pas quitter « les délices du pouvoir » sont déterminés à faire du forcing pour imposer coûte que coûte la candidature de l’homme fort de Nouakchott.

Les signaux sont là, le premier ministre a clairement indiqué que le parti au pouvoir n’est pas prêt à rendre le tablier en 2019.

Ajouter à cela la sortie lors du point de presse hebdomadaire du jeudi 1 juin du porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh qui a laissé entendre que la candidature du président Aziz n’est pas à exclure pour les élections présidentielles de 2019.

Mais que mijote le président, Mohamed Ould Abdel Aziz ?

Le stratagème, Aziz n’est-il pas dans une logique de fabriquer un plan B et faire ainsi le forcing pour rester au pouvoir. En tout cas, les dés sont jetés. Le remaniement ministériel partiel sur toile de fonds d’écarter son homme de confiance, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, n’est-il pas illustratif ?

Selon certains observateurs avertis, le « nouveau boulanger » de Nouakchott risque de rouler dans la farine aussi bien l’opposition que son peuple appelé à se prononcer sur la révision constitutionnelle, qui est d’ores et déjà balisée pour un succès.

Reste à savoir si l’opposition mauritanienne est assez outillée pour déjouer le machiavélisme de l’homme du 6 août 2008, date à laquelle, il est devenu pour la première fois Président de la République.

Ibrahima Dia junior

Les Mauritanies

Mercredi 7 Juin 2017
Boolumbal Boolumbal
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