Mauritanie : Nouakchott, capitale du G5 Sahel, épargnée par les Jihadistes



Incontestablement la Mauritanie est le seul pays du G5 Sahel qui n’est pas menacé depuis 2011 par des attaques des Jihadistes. C’est le sentiment de Ould Ghazouani dans un entretien accordé cette semaine au journal français l’Opinion, qui déclare que son pays a créé un équilibre de peur avec les terroristes islamistes.

Des propos du président mauritanien qui ne laissent pas indifférents les observateurs qui pointent un voile sur les accords secrets de l’ex-président Ould Aziz avec la nébuleuse Al Qaeda en 2010.

Négociations qui ont permis au tombeur du premier président élu démocratiquement en 2007 SIDIOCA, d’épargner son armée des attaques des terroristes islamistes depuis 2011 c’est-à-dire exactement deux ans après son élection qui ont suffi pour tisser un réseau national et international contre les islamistes.

Dans le viseur l’islam politique avec des salafistes qui ont pignon sur rue à Nouakchott et un parti islamiste TAWASSOUL devenu première force de l’opposition. Conscient du danger à l’intérieur du pays, Ould Aziz surveille de près Abou Hafs de son vrai nom Mahfoud Ould El-Waled le mauritanien bras de droit de Ben Laden extradé à Nouakchott en 2012 qu’il ne peut pas quitté depuis à cause des accords avec l’Iran et les Etats-Unis.

Les observateurs s’appuient sur des révélations qui faisaient état en 2010 d’un pacte de non-agression entre Al-Qaeda et la Mauritanie. Ce qui engageait l’AQMI à ne pas intervenir en Mauritanie. Par ailleurs l’accord stipulait des arrangements avec l’AZAWAD dont l’occupation d’une partie du Mali constituait une sorte de bouclier pour les jihadistes qui occupaient le Nord du pays.

L’ex-président mauritanien est soupçonné de verser 10 à 20 millions d’euros à l’AQMI pour éviter les enlèvements des touristes européens, surtout français. Huit ans après l’intervention militaire française Serval en 2013 pour bouter hors du Nord du Mali les jihadistes, l’histoire retiendra que Ould Aziz avait refusé d’envoyer ses soldats au Mali.

Un refus qui justifiait à l’époque, la protection des Touaregs dont une partie des combattants de l’AZAWAD avaient trouvé refuge à Nouakchott.

Certains sont devenus même des binationaux. Ce qui par la suite va faire de la Mauritanie, un leader incontesté du G5 Sahel et courtisé par Paris. Et l’ambition de Ould Aziz à la fin de son deuxième mandat d’un protectorat de l’AZAWAD sous la tutelle de la Mauritanie n’est pas un scénario de science-fiction.

C’est un projet soutenu par l’Algérie, la France et le Mali. L’Alliance AQMI-Nouakchott- MNLA est bien une réalité qui dépasse les enjeux de sécurité dans la sous-région. La déclaration de Ould Ghazouani d’un équilibre de peur avec les terroristes islamistes est considérée comme de la poudre aux yeux.

Cherif Kane


Source : Kassataya

Jeudi 7 Octobre 2021
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