
Du 2 au 6 juillet dernier, j’ai séjourné au Maroc notamment à Oujda, la région orientale du royaume chérifien. Ce voyage à lequel Mauritanies1 a été convié avait pour objectif de sensibiliser les journalistes sur les questions migratoires notamment les conditions de vie des migrants subsahariens nombreux dans cette partie du Maroc frontalière à l’Espagne.
En une semaine, en compagnie des journalistes du Mali, du Sénégal et du Maroc, je suis allée à la rencontre des différentes communautés de migrants subsahariens(Nigérians, Maliens, Ivoiriens, Ghanéens, Camerounais) vivant pour la majorité dans des forêts qu’elles utilisent comme « cachette » pour échapper quotidiennement aux rafles et au refoulement des policiers.
A défaut de s’intégrer dans la population locale à cause de leur clandestinité, ces hommes et ces femmes appelés au Maroc « les africains ou les aventuriers » bravent les difficultés de tout genre pour rejoindre leur Eldorado : l’Europe. Parmi les candidats, de plus en plus de femmes subsahariennes. Je vous dresse ici le regard croisé de migrantes qui nous livrent leurs impressions sur les aventures, leurs conditions de vie dans leur pays d’accueil et leurs espoirs de refaire leur vie loin de la misère de l’Afrique.
Les femmes font partie de la population migratoire subsaharienne qui choisit le Maroc comme pays de transit pour atteindre l’Europe. Mariées ou non, elles sont candidates à l’immigration vers l’Europe souvent au péril de leur vie.Depuis près de 10 ans, le Maroc est entrain de devenir un pays d'accueil pour plus de 10 000 réfugiés subsahariens dont les femmes.
Une étude parue en 2012 de Mouna Izddine intitulée « Subsahariennes : Mères Clandestines, filles à vendre et bébés visas » s’est penchée sur la situation des femmes clandestines subsahariennes. En effet parmi ces candidats à l’aventure, l’on compte des femmes, des jeunes filles, survivant la plupart de l’aide humanitaire, de mendicité, de trafic ou de prostitution. Tel est souvent le prix à payer pour rejoindre l’Europe, l’Eldorado escompté.
Selon les constats, les femmes comme le reste des candidats à l’immigration clandestine fuient en général une situation de guerre, de faim, de sous développement en général de leurs pays pour un Eldorado comme l’Europe plus propice d’après leurs témoignages à un meilleur épanouissement.
Une destination rêvée que certains s’acharnent à atteindre contre vents et marées. Ainsi, selon le HCR, entre 20 et 40% des arrivants de l’année 2009 ont réussi à traverser la méditerranée vers l’Europe ». En outre, le HCR révèle que 65000 à120000 migrants Subsahariens dont des femmes et des enfants ont pu accéder aux pays Maghrébins en 2009.
Destins croisés
Même dans leur clandestinité, de nombreuses immigrées subsahariennes clandestines comme dans les environs de la ville marocaine d’Oujda descendent tous les jours de leurs forêts respectives à la recherche de pain ou de quoi survivre avant le départ vers l’Europe.
Une descente qui n’est pas sans péril selon Esta, immigrée clandestine nigériane: « nous nous sentons plus à l’abri dans notre quartier général, où la présence des hommes nous rassure souvent. Ce que nous craignons le plus ce sont les rafles des gendarmes. Cela nous empêche de dormir. Nous sommes obligés à chaque fois de changer de campement par crainte des descente des gendarmes qui brutalisent plus les hommes ».
Esta a tout juste 25ans. C’est une beauté brisée. Une petite vieille déjà, aux jambes gonflées, que j’ai rencontré au niveau du rond point de la place tennis à Oujda. Chaque matin elle abandonne sa cachette de la forêt de Moussaka pour chercher son gain «en collectant de l’argent ». une mendicité qu’elle a la pudeur de nommer. Elle reçoit des dons alimentaires des populations ou de la monnaie pour arrondir ses journées en attendant de lendemains meilleurs. Comme la majorité des membres de sa communauté, elle a quitté son pays, le Nigéria depuis six mois, à la recherche de meilleures conditions de vie, en compagnie de son mari. Enceinte de 8mois, elle attend son deuxième enfant dans un état physique et sanitaire précaire.
Presque à terme, elle souffre de gonflement de jambe, mais se fait suivre régulièrement et gratuitement par Médecin Sans Frontière(MSF), dont elle salue au passage l’assistance qui a pu permettre à des gens vulnérable comme elle de se faire soigner sans débourser un frais.
Sans argent, elle quitte la forêt tous les jours pour venir vers les différents carrefours de la capitale de l’Orientale. La précarité et son lot quotidien. Chaque jour de vécu peut être le dernier à l’air libre. Les rafles sont permanentes. Malgré les aléas, cette communauté semble avoir reproduit la misère qu’elle fuyait. Les femmes enceintes font légion. Hélas, de jour en jour, dans le regard d’Ester et celui des autres, l’on sent le voile de l’espoir qui s’éloigne. Les désillusions s’alignent. L’indépendance financière rêvée se dissipe. Ester dont la rencontre poignante a jeté un morceau de glace dans cette splendide journée d’été atteindra-t-elle un jour les rivages de son rêve ?
« Je n’ai pas le choix, dit-elle entre deux larmes réprimées. Je dois trouver de quoi survivre avec mon mari pour nous nourrir mon enfant et aménager ma santé pour la survie de mon futur bébé».
Jennifer, une jeune Nigériane accompagne Esta dans cette traversée quotidienne. En plus du manque de boulot, elles se plaignent du manque d’eau pour se laver. Le pire c’est qu’il n’y a pas de plan B. L’intégration au Maroc est hypothétique. Je préfère partir en Europe que de rester au Maroc ».
Des Ester, il y en avait beaucoup dans cette ville frontalière entre le Maroc et l’Algérie. Comme Mbaya, une camerounaise qui lance tout de go. « Je n’ai jamais pensé mendier, ce n’est pas normal de mendier mais je n’ai pas le choix » A 24 ans, en début de grossesse, cette jeune fille, issue d’une famille de 9 enfants, tournait en rond aussi à la place Tennis. C’est le quartier général des mendiantes subsahariennes qui ont peur des petites ruelles où les agressions sont fréquentes. Errant à Oujda depuis 5 mois, Mbaya croyait caresser son rêve européen. Le bilan de ses mésaventures l’invite pourtant à la réalité. La jeune fille se dit qu’elle n’aurait jamais dû quitter son pays. Elle regrette de ne pas avoir mené des études de comptabilité au grand air, sans clandestinité. Elle a tout jeté par terre, son bac en poche, après deux années de comptabilité. En dépit des mises en garde de sa mère, Mbaya a opté pour l’aventure.
Son voyage vers l’Europe a commencé au Nigéria, puis en Algérie. De là elle s’est rendue au Maroc en moto avec la complicité d’un contrebandier. Aujourd’hui, elle vit dans la forêt avec son copain nigérian, père de son enfant.
Malgré cette situation de vulnérabilité dans laquelle elle vit, elle préfère supporter cette endurance que de retourner au pays. «Je préfère milles fois aller en Europe que de rester au Maroc ou de retourner au pays, mon objectif est de rentrer Europe ». Avec sa grossesse, elle n’envisage pas maintenant de rentrer au pays, un retour qui pourrait lui apporter des ennuis et menacer son intégrité physique : « j’ai peur pour ma vie, c’est un risque que je ne suis pas prête à prendre dans ces conditions. Après mon accouchement, je pourrais aussi remettre mon enfant à son père où à ses parents afin d’envisager un retour » dit-elle par précaution alors qu’une Nigériane en Jellaba très affaiblie physiquement tend la main à l’assistante d’un restaurant café d’en face pour demander l’aumône. Elle voulait rentrer pour allaiter son bébé de 5mois en ayant un œil sur les forces de l’ordre qui peuvent l’interpeller à tout moment.
C’est ainsi qu’une Nigériane refoulée 7 fois s’est fait casser la jambe lors d’un énième refoulement il ya quelque mois nous a rapporté une formatrice de l’équipe de la Fondation Orient-Occident située dans le quartier de Yacoub El Mansour. La victime en question qui serait prête à s’intégrer à Oujda en cas de possibilité se fait soigner par Médecin Sans Frontière « MSF », un témoignage qui traduit le degré de stress vécu par les immigrées en cas de présence de policiers lors des refoulements ou des rafles.
Même si le quotidien de ces immigrées est marqué par des rafles violents, la précarité, la mendicité, le trafic de tout genre, grâce à un moral de fer, elles se disent déterminées à partir en Europe à n’importe prix pourvu qu’elles soient à l’abri de la misère de leur pays.
La F.O.O d’Oujda à l’écoute des migrantes
Depuis septembre 2011, Le Centre de la Fondation Orient –Occident 4(FOO) accueille deux fois par semaines des migrants à qui il donne des cours de massage d’esthétique de cuisine tout en facilitant leur contact avec le Psychologue de MSF qui consulte gratuitement ces migrantes à travers un suivi et un accompagnement. Selon le témoignage de deux formatrices de la F.O.O (Nadia Echchihki et Imane Echchikhi) ces migrantes vivent « une situation de misérable » et fondent leurs espoirs sur cette formation pour avoir peut être un jour avoir une infirme chance de s’intégrer dans la société marocaine en attendant de traverser la méditerranée.
En attendant, les migrants dans leur majorité survivent dans des habitats de fortune sans hygiène, eau potable, nourriture et sécurité. Les immigrés clandestins sont aussi menacés en permanence par des rafles de police et les risques de refoulements d’après l’enquête des associations et des ONG de la ville d’Oujda tantôt citée, en début de propos.
Awa Seydou Traoré, envoyée spéciale
En une semaine, en compagnie des journalistes du Mali, du Sénégal et du Maroc, je suis allée à la rencontre des différentes communautés de migrants subsahariens(Nigérians, Maliens, Ivoiriens, Ghanéens, Camerounais) vivant pour la majorité dans des forêts qu’elles utilisent comme « cachette » pour échapper quotidiennement aux rafles et au refoulement des policiers.
A défaut de s’intégrer dans la population locale à cause de leur clandestinité, ces hommes et ces femmes appelés au Maroc « les africains ou les aventuriers » bravent les difficultés de tout genre pour rejoindre leur Eldorado : l’Europe. Parmi les candidats, de plus en plus de femmes subsahariennes. Je vous dresse ici le regard croisé de migrantes qui nous livrent leurs impressions sur les aventures, leurs conditions de vie dans leur pays d’accueil et leurs espoirs de refaire leur vie loin de la misère de l’Afrique.
Les femmes font partie de la population migratoire subsaharienne qui choisit le Maroc comme pays de transit pour atteindre l’Europe. Mariées ou non, elles sont candidates à l’immigration vers l’Europe souvent au péril de leur vie.Depuis près de 10 ans, le Maroc est entrain de devenir un pays d'accueil pour plus de 10 000 réfugiés subsahariens dont les femmes.
Une étude parue en 2012 de Mouna Izddine intitulée « Subsahariennes : Mères Clandestines, filles à vendre et bébés visas » s’est penchée sur la situation des femmes clandestines subsahariennes. En effet parmi ces candidats à l’aventure, l’on compte des femmes, des jeunes filles, survivant la plupart de l’aide humanitaire, de mendicité, de trafic ou de prostitution. Tel est souvent le prix à payer pour rejoindre l’Europe, l’Eldorado escompté.
Selon les constats, les femmes comme le reste des candidats à l’immigration clandestine fuient en général une situation de guerre, de faim, de sous développement en général de leurs pays pour un Eldorado comme l’Europe plus propice d’après leurs témoignages à un meilleur épanouissement.
Une destination rêvée que certains s’acharnent à atteindre contre vents et marées. Ainsi, selon le HCR, entre 20 et 40% des arrivants de l’année 2009 ont réussi à traverser la méditerranée vers l’Europe ». En outre, le HCR révèle que 65000 à120000 migrants Subsahariens dont des femmes et des enfants ont pu accéder aux pays Maghrébins en 2009.
Destins croisés
Même dans leur clandestinité, de nombreuses immigrées subsahariennes clandestines comme dans les environs de la ville marocaine d’Oujda descendent tous les jours de leurs forêts respectives à la recherche de pain ou de quoi survivre avant le départ vers l’Europe.
Une descente qui n’est pas sans péril selon Esta, immigrée clandestine nigériane: « nous nous sentons plus à l’abri dans notre quartier général, où la présence des hommes nous rassure souvent. Ce que nous craignons le plus ce sont les rafles des gendarmes. Cela nous empêche de dormir. Nous sommes obligés à chaque fois de changer de campement par crainte des descente des gendarmes qui brutalisent plus les hommes ».
Esta a tout juste 25ans. C’est une beauté brisée. Une petite vieille déjà, aux jambes gonflées, que j’ai rencontré au niveau du rond point de la place tennis à Oujda. Chaque matin elle abandonne sa cachette de la forêt de Moussaka pour chercher son gain «en collectant de l’argent ». une mendicité qu’elle a la pudeur de nommer. Elle reçoit des dons alimentaires des populations ou de la monnaie pour arrondir ses journées en attendant de lendemains meilleurs. Comme la majorité des membres de sa communauté, elle a quitté son pays, le Nigéria depuis six mois, à la recherche de meilleures conditions de vie, en compagnie de son mari. Enceinte de 8mois, elle attend son deuxième enfant dans un état physique et sanitaire précaire.
Presque à terme, elle souffre de gonflement de jambe, mais se fait suivre régulièrement et gratuitement par Médecin Sans Frontière(MSF), dont elle salue au passage l’assistance qui a pu permettre à des gens vulnérable comme elle de se faire soigner sans débourser un frais.
Sans argent, elle quitte la forêt tous les jours pour venir vers les différents carrefours de la capitale de l’Orientale. La précarité et son lot quotidien. Chaque jour de vécu peut être le dernier à l’air libre. Les rafles sont permanentes. Malgré les aléas, cette communauté semble avoir reproduit la misère qu’elle fuyait. Les femmes enceintes font légion. Hélas, de jour en jour, dans le regard d’Ester et celui des autres, l’on sent le voile de l’espoir qui s’éloigne. Les désillusions s’alignent. L’indépendance financière rêvée se dissipe. Ester dont la rencontre poignante a jeté un morceau de glace dans cette splendide journée d’été atteindra-t-elle un jour les rivages de son rêve ?
« Je n’ai pas le choix, dit-elle entre deux larmes réprimées. Je dois trouver de quoi survivre avec mon mari pour nous nourrir mon enfant et aménager ma santé pour la survie de mon futur bébé».
Jennifer, une jeune Nigériane accompagne Esta dans cette traversée quotidienne. En plus du manque de boulot, elles se plaignent du manque d’eau pour se laver. Le pire c’est qu’il n’y a pas de plan B. L’intégration au Maroc est hypothétique. Je préfère partir en Europe que de rester au Maroc ».
Des Ester, il y en avait beaucoup dans cette ville frontalière entre le Maroc et l’Algérie. Comme Mbaya, une camerounaise qui lance tout de go. « Je n’ai jamais pensé mendier, ce n’est pas normal de mendier mais je n’ai pas le choix » A 24 ans, en début de grossesse, cette jeune fille, issue d’une famille de 9 enfants, tournait en rond aussi à la place Tennis. C’est le quartier général des mendiantes subsahariennes qui ont peur des petites ruelles où les agressions sont fréquentes. Errant à Oujda depuis 5 mois, Mbaya croyait caresser son rêve européen. Le bilan de ses mésaventures l’invite pourtant à la réalité. La jeune fille se dit qu’elle n’aurait jamais dû quitter son pays. Elle regrette de ne pas avoir mené des études de comptabilité au grand air, sans clandestinité. Elle a tout jeté par terre, son bac en poche, après deux années de comptabilité. En dépit des mises en garde de sa mère, Mbaya a opté pour l’aventure.
Son voyage vers l’Europe a commencé au Nigéria, puis en Algérie. De là elle s’est rendue au Maroc en moto avec la complicité d’un contrebandier. Aujourd’hui, elle vit dans la forêt avec son copain nigérian, père de son enfant.
Malgré cette situation de vulnérabilité dans laquelle elle vit, elle préfère supporter cette endurance que de retourner au pays. «Je préfère milles fois aller en Europe que de rester au Maroc ou de retourner au pays, mon objectif est de rentrer Europe ». Avec sa grossesse, elle n’envisage pas maintenant de rentrer au pays, un retour qui pourrait lui apporter des ennuis et menacer son intégrité physique : « j’ai peur pour ma vie, c’est un risque que je ne suis pas prête à prendre dans ces conditions. Après mon accouchement, je pourrais aussi remettre mon enfant à son père où à ses parents afin d’envisager un retour » dit-elle par précaution alors qu’une Nigériane en Jellaba très affaiblie physiquement tend la main à l’assistante d’un restaurant café d’en face pour demander l’aumône. Elle voulait rentrer pour allaiter son bébé de 5mois en ayant un œil sur les forces de l’ordre qui peuvent l’interpeller à tout moment.
C’est ainsi qu’une Nigériane refoulée 7 fois s’est fait casser la jambe lors d’un énième refoulement il ya quelque mois nous a rapporté une formatrice de l’équipe de la Fondation Orient-Occident située dans le quartier de Yacoub El Mansour. La victime en question qui serait prête à s’intégrer à Oujda en cas de possibilité se fait soigner par Médecin Sans Frontière « MSF », un témoignage qui traduit le degré de stress vécu par les immigrées en cas de présence de policiers lors des refoulements ou des rafles.
Même si le quotidien de ces immigrées est marqué par des rafles violents, la précarité, la mendicité, le trafic de tout genre, grâce à un moral de fer, elles se disent déterminées à partir en Europe à n’importe prix pourvu qu’elles soient à l’abri de la misère de leur pays.
La F.O.O d’Oujda à l’écoute des migrantes
Depuis septembre 2011, Le Centre de la Fondation Orient –Occident 4(FOO) accueille deux fois par semaines des migrants à qui il donne des cours de massage d’esthétique de cuisine tout en facilitant leur contact avec le Psychologue de MSF qui consulte gratuitement ces migrantes à travers un suivi et un accompagnement. Selon le témoignage de deux formatrices de la F.O.O (Nadia Echchihki et Imane Echchikhi) ces migrantes vivent « une situation de misérable » et fondent leurs espoirs sur cette formation pour avoir peut être un jour avoir une infirme chance de s’intégrer dans la société marocaine en attendant de traverser la méditerranée.
En attendant, les migrants dans leur majorité survivent dans des habitats de fortune sans hygiène, eau potable, nourriture et sécurité. Les immigrés clandestins sont aussi menacés en permanence par des rafles de police et les risques de refoulements d’après l’enquête des associations et des ONG de la ville d’Oujda tantôt citée, en début de propos.
Awa Seydou Traoré, envoyée spéciale