Ce qui se voilait dans les cieux s’est enfin déchiré.
Le masque est tombé.
L’hypocrisie des uns, la trahison des autres, et le racisme longtemps enchaîné dans l’ombre surgissent à présent, éclatants et brutaux, comme un arc-en-ciel fissuré qui n’annonce plus la paix mais dévoile les blessures de la pluie.
Haratines, vous dont les pas sont effacés des chemins de l’histoire, on vous tolère comme on tolère l’ombre, sans jamais reconnaître votre lumière. Aujourd’hui, le pouvoir vous convoque en alliés, comme on convoque des figurants dans une farce tragique. Ghazouani, se drapant dans une posture de sauveur, exhibe à Boumeidh son héroïsme d’opérette, pathétique mascarade, théâtre monté pour endormir des consciences lassées.
Et nous, Noirs de Mauritanie, partageons le même destin : l’effacement de nos noms, de nos langues, de nos chants, comme l’ont subi nos frères haratines depuis des siècles.
Non, nous ne sommes ni beïdanes, ni Arabes. Nous sommes Noirs. Nous sommes l’Afrique, chair de sa chair, sang de son sang.
Mais voici le drame : les chauvins et leurs héritiers, les « bénis-oui-oui » serviles, se sont faits les courtiers de nos chaînes. Ils ont troqué notre dignité contre des miettes de privilèges. Nos parents, nos frères, ont été réduits en esclaves modernes : des « nègres à tout faire » dans la République des illusions. Et que dire de ceux qui se taisent ? Leur silence est un tombeau où la vérité se meurt.
Nous ne mourrons qu’une seule fois.
Alors qu’il nous soit permis de mourir debout, les yeux ouverts, pour que la vérité irrigue enfin cette terre capturée. Qu’il nous soit permis de mourir en brisant les verrous, pour que notre nation respire libre, affranchie de la tutelle de ceux qui n’ont jamais su qui ils étaient, et qui veulent nous imposer leur vide comme un destin.
Regardez autour de vous :
les défenseurs des droits humains sont enchaînés, les voix libres bâillonnées, les consciences lucides emprisonnées.
Notre pays ne vogue plus : il dérive. Une bouée le retient encore, mais la mer gronde et les vagues sont hautes. Comment flotter quand on ne sait pas nager ?
Et pourtant, malgré le tumulte, il nous reste une mémoire : celle d’une nation bâtie par des héros, par des hommes et des femmes qui surent mourir debout plutôt que vivre à genoux.
C’est à cette mémoire que nous devons serment.
C’est à cette vérité que nous devons notre souffle.
Qu’ils sachent :
nous ne plierons pas.
Nous ne trahirons pas.
Nous ne vendrons pas nos âmes au marché des illusions.
Nous sommes les enfants de l’Afrique.
Nous sommes la voix des silences brisés.
Nous sommes la promesse d’une liberté arrachée aux griffes d’un système qui se croit éternel.
Et aujourd’hui commence le temps du réveil.
Berlin , le 16 Septembre 2025
Djeynaba Dramane Kamara.
Le masque est tombé.
L’hypocrisie des uns, la trahison des autres, et le racisme longtemps enchaîné dans l’ombre surgissent à présent, éclatants et brutaux, comme un arc-en-ciel fissuré qui n’annonce plus la paix mais dévoile les blessures de la pluie.
Haratines, vous dont les pas sont effacés des chemins de l’histoire, on vous tolère comme on tolère l’ombre, sans jamais reconnaître votre lumière. Aujourd’hui, le pouvoir vous convoque en alliés, comme on convoque des figurants dans une farce tragique. Ghazouani, se drapant dans une posture de sauveur, exhibe à Boumeidh son héroïsme d’opérette, pathétique mascarade, théâtre monté pour endormir des consciences lassées.
Et nous, Noirs de Mauritanie, partageons le même destin : l’effacement de nos noms, de nos langues, de nos chants, comme l’ont subi nos frères haratines depuis des siècles.
Non, nous ne sommes ni beïdanes, ni Arabes. Nous sommes Noirs. Nous sommes l’Afrique, chair de sa chair, sang de son sang.
Mais voici le drame : les chauvins et leurs héritiers, les « bénis-oui-oui » serviles, se sont faits les courtiers de nos chaînes. Ils ont troqué notre dignité contre des miettes de privilèges. Nos parents, nos frères, ont été réduits en esclaves modernes : des « nègres à tout faire » dans la République des illusions. Et que dire de ceux qui se taisent ? Leur silence est un tombeau où la vérité se meurt.
Nous ne mourrons qu’une seule fois.
Alors qu’il nous soit permis de mourir debout, les yeux ouverts, pour que la vérité irrigue enfin cette terre capturée. Qu’il nous soit permis de mourir en brisant les verrous, pour que notre nation respire libre, affranchie de la tutelle de ceux qui n’ont jamais su qui ils étaient, et qui veulent nous imposer leur vide comme un destin.
Regardez autour de vous :
les défenseurs des droits humains sont enchaînés, les voix libres bâillonnées, les consciences lucides emprisonnées.
Notre pays ne vogue plus : il dérive. Une bouée le retient encore, mais la mer gronde et les vagues sont hautes. Comment flotter quand on ne sait pas nager ?
Et pourtant, malgré le tumulte, il nous reste une mémoire : celle d’une nation bâtie par des héros, par des hommes et des femmes qui surent mourir debout plutôt que vivre à genoux.
C’est à cette mémoire que nous devons serment.
C’est à cette vérité que nous devons notre souffle.
Qu’ils sachent :
nous ne plierons pas.
Nous ne trahirons pas.
Nous ne vendrons pas nos âmes au marché des illusions.
Nous sommes les enfants de l’Afrique.
Nous sommes la voix des silences brisés.
Nous sommes la promesse d’une liberté arrachée aux griffes d’un système qui se croit éternel.
Et aujourd’hui commence le temps du réveil.
Berlin , le 16 Septembre 2025
Djeynaba Dramane Kamara.