Les journalistes africains livrent leurs impressions sur le sommet de Nice



Les journalistes africains livrent leurs impressions sur le sommet de Nice
Prés de 700 journalistes suivent les différents rendez-vous du XXVe sommet Afrique-France de Nice. C'est que la rencontre des chefs d'Etat est un haut-lieu de l'information mais aussi de communication des dirigeants.

D'après le bureau de presse du sommet, la presse égyptienne a été la composante la plus élevée des médias présents à Nice : 70 personnes accréditées. «Normal, nous sommes le plus grand pays d'Afrique», explique un journaliste. Sans doute s'agit-il d'un des pays qui comptent le plus grand nombre de lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs potentiels. Les confrères marocains font aussi la différence : 50 journalistes. Le Cameroun tout autant. Le président mozambicain a entrainé 7 journalistes.


D'après le bureau de presse du sommet, la presse égyptienne a été la composante la plus élevée des médias présents à Nice : 70 personnes accréditées. «Normal, nous sommes le plus grand pays d'Afrique», explique un journaliste. Sans doute s'agit-il d'un des pays qui comptent le plus grand nombre de lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs potentiels. Les confrères marocains font aussi la différence : 50 journalistes. Le Cameroun tout autant. Le président mozambicain a entrainé 7 journalistes.

Ces « scores » dépendent de l'intérêt pour les activités des chefs d'Etat au pays. Ils ne signifient pas que tous les journalistes ont accès aux différentes phases du sommet. Les photographes et les cameramen doivent fonctionner par pool : 2 ou 1 par pays selon les évènements. Les mieux lotis en laisser passer sont bien entendu les représentants des média présidentiels. Mais la collection de badges exigés par les services de sécurité, comme dans toutes les rencontres de haut rang, conduit à vivre dans une frustration permanente. Un «bureau des images perdues» fournit les séquences dont ont été privées les équipes télévisées.

Ce lundi après-midi, la salle de presse est encore sous le charme du discours du président français Nicolas Sarkozy. Des expressions et des mots comme «L'Afrique est notre avenir», «partenariat», «amis», «carte sur table» se retrouvent dans les compte-rendus de la journée. «Ces mots me font du bien» confie un Camerounais. Le chef de l'Etat français sait sur quels mots porter les intonations. «Il se rattrape du discours de Dakar», glisse malicieusement un journaliste ivoirien.

Quand Nicolas Sarkozy évoque la réforme de l'Onu, «Nous ne pouvons plus gérer le monde du XXIe siècle avec les institutions du XXe (...) Il est absolument anormal que l'Afrique ne compte aucun membre permanent au Conseil de sécurité», Imah Anwar, directrice de la rédaction du quotidien égyptien Akhabar Elyonum (Les Nouvelles du Jour) cherche ses mots en français : «C'est ...touchant, réussit-elle à trouver finalement, avant d'ajouter: «On sent qu'il respecte les Africains.»

«C'est mon premier sommet France-Afrique, ... non Afrique-France. En fait, on devrait dire France et les Afriques», hésite Ely Ould Abdallah de l'Agence mauritanienne d'information, éditrice de la revue Horizons, à laquelle il collabore, avant de comptabiliser les pays anglophones participants. Même réaction chez Mohamed Ba, Sénégalais, qui travaille en Italie pour la radio parlementaire Radicale : «Je note que votre président a mis toutes les Afriques au même niveau. Ce n'est plus seulement l'Afrique francophone mais aussi les anglophones, les lusophones. On est tous à égalité. C'est peut-etre là-dedans que réside une nouveauté dans ce type de sommet.»

N'y-a-t-il pas un calcul dans cet élargissement puisque le Nigeria ou l'Afrique du Sud sont pressentis pour occuper le futur siège au Conseil de sécurité de l'Onu? Les visages des confrères s'illuminent de larges sourires. «Votre président est un renard...», s'amuse l'un d'entre eux.

Les rencontres entre opérateurs économiques mobilisent aussi l'attention des journalistes. Mais voilà, l'accès aux ateliers de ceux qui ont été présentés comme les forces vives des pays africains est quasiment impossible. Chacun use de ses relations. Ely Ould Abdallah avoue qu'il espère profiter de son retour en avion en compagnie des hommes d'affaires mauritaniens pour obtenir ses informations.

«Le développement économique, c'est ce qui représente l'espoir de l'Afrique, s'insurge un journaliste pourtant « mieux lotis » de la Radio télévision guinéenne. « Et on nous empêche d'en parler !»

Y-a-t-il un nouveau départ dans les relations franco-africaines avec ce sommet de Nice ? Les journalistes africains interrogés répondent tous par l'affirmative. Mais, prudemment, avant d'engager leurs plumes dans ce sens, ils veulent, comme leurs lecteurs, auditeurs, et téléspectateurs, vérifier la « chose » par des actes concrets.


Source: RFI



Mercredi 2 Juin 2010
Boolumbal Boolumbal
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