Le train de vie de l’Etat : Les salaires de nos ministres…



Le train de vie de l’Etat : Les salaires de nos ministres…
Combien touchent les ministres par mois et comment? Et les Secrétaires généraux de ministères? Des années 90 à nos jours, qu’est-ce qui a changé pour eux en matière d’émoluments? Le train de vie de notre gouvernement actuel rime-t-il avec gabegie ou rationalisation des dépenses d’un pays comme la Mauritanie? Les fonds spéciaux ou les salaires des responsables du sommet de l’Etat, le gouvernement du Président des pauvres, expriment-t-il en réalité le slogan d’hier de ce candidat devenu aujourd’hui Président de tous les Mauritaniens? Un Président qui avait juré de mettre fin à la gabegie, au détournement et au gaspillage qui affectent dangereusement la gestion des biens publics. Qu’en est-il réellement de ce combat?

La lutte contre les moufcidine, les prévaricateurs, les gaspilleurs, les détourneurs avec comme principal objectif rationaliser les dépenses de l’Etat bute sur un paradoxe intolérable : l’exorbitant train de vie de l’Etat.

Le traitement exceptionnel d’un ministre, appelé fonds spéciaux, oscille entre 1.200.000 et 3.000.000 d’ouguiyas. Les salaires mensuels, différents des fonds spéciaux, oscillent entre 300.000 et 400.000 ouguiyas. La dotation en carburant est plafonnée à 100.000 ouguiyas par ministre et le logement, qui était de 120.000, est fixé, à partir du mois de juillet 2010, à 56.000 ouguiyas.

Les Secrétaires généraux, qui sont les ordonnateurs délégués des budgets des ministères et principaux signataires de toutes les dépenses, ne se plaignent pas. Les fonds spéciaux des Secrétaires généraux dépassent les 300.000 ouguiyas et ils ont droit, chacun, à 75.000 ouguiyas de dotation mensuelle en carburant.

Des années 90 à nos jours, les fonds spéciaux destinés aux ministres ont été augmentés, parfois par plus de 26 fois, voire même plus de 65 fois. Car ces fonds spéciaux, dans les années 90, étaient de 46.000 ouguiyas pour un ministre.

Des nouveaux riches


Cette partie visible de l’iceberg témoigne du mépris des pouvoirs publics par rapport à la rationalisation des dépenses de l’Etat et à l’encontre du peuple, pour ne pas dire le développement de ce pays. Les ministres, les secrétaires généraux ou les députés se sucrent au moment où le pays et la quasi-totalité de son peuple s’écroulent sous le poids de la misère. Ces données non exhaustives du train de vie de nos ministres et autres secrétaires généraux constituent un poids non négligeable sur le budget de l’Etat dont plusieurs ministres prennent leurs salaires à l’avance. Avec le Président Sidi, les traitements des ministres ont connu une cure de «dégraissage ou d’amaigrissement» par une réduction de 25% et tous les ministres avaient l’obligation de déclarer leur patrimoine avant de prendre fonction. Mais rien à faire, l’époque de Sidi a été ce qu’elle a été où la quasi-totalité de la même équipe est toujours dans les affaires. La Mauritanie connaîtra des nouveaux riches qui ne sont ni hommes d’affaires ni héritiers d’une fortune familiale. Ils sont tous des fonctionnaires de l’Etat. Le taux de ce club des nouveaux riches continue à grimper d’une manière exponentielle et cela pendant la période de celui qui se considère comme le Président des pauvres. La population ou les pauvres qui ont élu Aziz, eux, se confondent de jour en jour avec l’incertitude du pain du lendemain ; la famine s’installe. Au moment où chez les responsables de l’Etat les restes des repas font grossir les chats et autres chiens errants, dans les Kebbas un repas normal consistant relève du luxe. Certains pères de famille de ces quartiers, de peur d’affronter impuissamment la faim de leur progéniture, ne peuvent rentrer chez eux avant que le sommeil ne gagne la demeure… Triste ère.

A suivre.

Seydi Moussa Camara

La Nouvelle Expression N°94

Source: Taqadoumy

Mardi 13 Juillet 2010
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