Le suicidaire était membre de la mouvance jihadiste



Le suicidaire était membre de la mouvance jihadiste
Trois blessés dans un attentat suicide près de l’ambassade de France à Nouakchott

Tout porte à croire qu’Al Qaïda a commencé la mise à exécution de sa menace contre la France. L’attentat perpétré, samedi dernier, près de l’ambassade de France en Mauritanie en est la preuve. Un Mauritanien s’est tué avec une ceinture d’explosifs tout près de cette ambassade. Il a actionné sa ceinture d’explosifs au passage de deux Français qui faisaient leur jogging -des gendarmes mobiles employés de la sécurité de l’ambassade- qui ont été très
légèrement touchés.
Une Mauritanienne a également été traitée très brièvement aux urgences, selon une source policière mauritanienne. Elle avait été très légèrement touchée par des éclats d’explosifs alors qu’elle se trouvait à bord d’un véhicule. Le suicidaire a été identifié comme étant un Mauritanien d’une vingtaine d’années que la police recherchait et considérait comme «membre de la mouvance jihadiste», selon un responsable policier, cité par l’AFP. Selon ce responsable, le jeune homme, «né en 1987 à Nouakchott», serait «rentré sur le territoire mauritanien il y a seulement dix jours». Après ce premier attentat-suicide en Mauritanie, la France, qui a fermement condamné cet acte, s’est déclarée déterminée à aider la Mauritanie à lutter contre le terrorisme. Le parquet antiterroriste de Paris a, de son côté, ouvert une enquête, confiée à la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), née de la fusion de l’ex-DST et des Renseignements généraux. Rappelons que le numéro deux d’Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, s’en est pris la semaine dernière, à la France pour son hostilité au voile islamique. «La France prétend être un pays laïque alors que son cœur est plein de haine pour les musulmans», a répondu ce chef d’Al Qaïda à une question d’un site islamiste sur l’hostilité de ce pays au port du hijab. La France, durant son histoire, a «soutenu les juifs dans leurs efforts pour prendre le contrôle de la Palestine [...] a combattu les Arabes en Algérie et a fourni à Israël son réacteur nucléaire [...] elle va payer pour tous ses crimes», a-t-il ajouté.
Il est vrai que pour le moment, l’attentat n’a pas encore été revendiqué mais l’identité du suicidaire ainsi que le procédé laisse peu de doute sur les commanditaires. «Une tentative d’attentat suicide est quelque chose de nouveau en Mauritanie, nous devons nous tenir sur nos gardes face à ce nouveau type de menaces», a d’ailleurs déclaré, sous le sceau de l’anonymat, un responsable mauritanien de la sécurité. Il est à préciser que la Mauritanie n’avait pas, jusqu’à samedi dernier, connu d’attentat-suicide, mais elle est le théâtre de plusieurs attentats terroristes depuis près de deux ans. Il y a un mois et demi, un Américain a été assassiné à Nouakchott, geste revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb (AQMI). Fin 2007, quatre touristes français avaient été assassinés à Aleg (250 km à l’est de Nouakchott). Trois jeunes Mauritaniens proches d’Aqmi, considérés comme les exécutants de ces assassinats, sont actuellement détenus.En Mauritanie, plusieurs autres attentats ont été enregistrés, dont le plus meurtrier est l’attaque de Tourine en septembre 2008 qui avait fait douze morts parmi les militaires mauritaniens, portés disparus depuis l’attaque de leur patrouille avant d’être retrouvés égorgés dans le désert. La menace terroriste pèse donc lourdement sur ce pays dont les moyens de défense sont réduits et surtout rudimentaires. Des cellules de la branche maghrébine d’Al Qaïda, implantées sur le sol mauritanien, sont en mouvement entre les régions désertiques mauritaniennes et le Mali. Selon des aveux des extrémistes mauritaniens arrêtés, ces derniers agissent sous les ordres de la branche d’AQMI dirigée par l’émir Abdelmalek Droukdel. Certains d’entre eux ont même rejoint le maquis algérien pendant des années avant de revenir en Mauritanie. D’autres ont été entraînés et préparés aux actions terroristes dans le Sahara malien par l’ex-GSPC. Expliquant la logique de la nébuleuse, Sidi Ould Habott, un Mauritanien, arrêté pour son implication dans plusieurs actes terroristes, avait, lors de ses révélations, expliqué que «les premiers Mauritaniens du GSPC ont été recrutés pour mener la guerre sainte en Algérie. Mais par la suite, ils ont été renvoyés en Mauritanie pour donner à cette organisation une dimension maghrébine». Cela correspond parfaitement à la logique de la nébuleuse Al Qaïda qui vise à étendre ses tentacules un peu partout dans le monde. Seule manière de faire

Par Hasna Yacoub

Source: La Tribune online(Algerie)



Lundi 10 Août 2009
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