
Eurêka,eurêka s’était écrié Archimède en sortant nu de sa baignoire quand il s’etait aperçu qu’il venait de faire la découverte de la « poussée » relative à la pression atmosphèrique exercée sur les corps solides et qui portera à jamais son nom.
Sans pousser mon euphorie jusqu’à l’anecdote douteuse de l’antique mathématicien, je crois avoir reconnu la « persona »(qui porte le masque) et qui se trouverait indexée par l’article du talentueux éditorialiste de la Nouvelle Expression Camara Seydi Moussa.
J’estime que tous les mauritaniens concernés de près ou de loin par ce qu’on est convenu d’appeler le « passif humanitaire » pouvaient, après avoir lu attentivement l’éditorial de la Nouvelle Expression, se faire une petite idée sur l’identité du « tortionnaire au destin tragique ».
Il s’agirait sans doute du colonel S.A.O.B. Cet officier m’a commandé, certes pas pour longtemps (fin 1990-tout debut 1991) avant qu’il ne soit remplacé à la tête de la 1ère Region Militaire de Nouadhibou par le colonel Salem Ould Momou, aujourd’hui à la retraite.
Si j’ai l’audace de parler du colonel B., c’est pour les raisons suivantes: j’ai connu cet officier « anté-tortionnaire » mais aussi je l’ai rencontré plusieurs fois par hasard après que son destin eût basculé. Qu’on se mette tous d’accord : O.B. est responsable de tous ses actes, en aucun cas je n’ai ni la pretention, ni l’intention de le disculper. Afamîh ? djaramê.
Cependant en suivant le cheminement de mon raisonnement, le lecteur pourrait se poser l’inévitable question éthique :pourquoi le colonel B. en est-il arrivé là ; lui qui avait tous les moyens pour se frayer un destin plus enviable ?
Le but de ma démarche consiste à tirer des enseignements du parcours de ceux que j’ai connus dont O.B. et avec qui j’ai pu faire un bout de chemin. De nos agissements dependent nos sorts respectifs. De ces recits, sortiront d’augustes personnes, des élus, des niais du parterre, des justes, des opprimés, des tordus etc…
Je ne me substituerai pas à Amadou Hampathe Bah dont le roman « L’Etrange destin de Wangrin » contient quand même des poches de similitudes d’avec le « destin tragique d’un tortionnaire » de Mr Camara Seydi Moussa. Ici l’erreur de casting se situe en amont du fait qu’Hampathé Bah a été sollicité par le pseudo « Wangrin »afin de relater son histoire, cependant que moi, O.B. ne m’a rien demandé.
C’est à voir s’il ne portera pas plainte contre moi, si d’ici là, il ne prendra pas la mesure de connaitre (connaitre c’est mesurer) de comprendre que je suis en train de lui rendre un service en lui offrant l’opportunité de se racheter par le biais de canaux humanitaires.
Lorsqu’en septembre 1990 je suis muté avec toute ma batterie d’artillerie de Rosso au pk 55 au nord de Nouadhibou, l’actuel général Znagui, le sortant de Meknès, alors mon capitaine de chef me dit « tu pars à la 1ere région où tu n’auras aucun problème car ce sont les officiers de chez toi qui tiennent en main le colonel B. D’ailleurs toi, tu n’as besoin de personne, tu n’en fais qu’à ta tête ».
Au debut je n’apprehendais pas les dires du général Znagui, car à première vue la région était très bien commandée, les unités structurées, la logistique à point, la gestion decentralisée, tous les contrats d’objectifs entre le chef et ses subordonnés detaillés par des notes de service appropriées. C’était la première fois que je me sentais appartenir à une Armée structurée, où chaque élement s’occupait de son travail au sein de la caserne ou sur le terrain des opérations.
Le colonel O.B. tenait d’une main de maître et la région militaire et la région administrative où le wali se doit de prendre ses instructions depuis les portiques de la base de Wejaha. Car il faut le rappeler, le colonel S.A.O.B. était membre du comité militaire, instance suprême en cette periode d’exception.
Ensuite vint le maudit temps des executions extrajudiciaires « importées » de la 7ème Région d’Aleg. En pretant trop de credit aux agissements peu orthodoxes de certains de ses subordonnés officiers, le CL B. ne savait pas qu’il creusait sa propre tombe avec ses propres dents. En se laissant manipulé, notre officier a confectionné de quoi cautionner la torture et tout ce qui s’en suit à savoir la mort…. Il faut aussi souligner la fragile nature du Colonel B. au plan psychologique.
Je me souviens le jour du declenchement de la guerre par la coalition internationale contre Saddam Hussein, je devrais rejoindre mon unité au pk 55, après une permission de fin de semaine. J’ai alors pris place aux côtés du colonel B. qui partait « inspecter » les unités d’Inal, Boulenoir et Tmeimichatt. Au fait je suis de nos jours que mon chef fuyait les « probables bombardements » d’éventuelles cibles que sont les installations portuaires, militaires de notre capitale économique.
Le seul defaut capital du colonel S.A. c’est la frousse depuis la guerre du Sahara,le 16 Mars 1981 selon les « anciens » de l’Armée. En 1995 sur la route de Rosso je vis un jour un homme qui me faisait des signes avec ses deux mains. J’ai failli ne pas m’arreter car l’homme portait un turban « haut de forme »comme un artiste Touareg : était-il de bonne foi, ou en difficulté, sa voiture étant garée au bord de la route ? Finalement j’ai decidé de m’arreter à son niveau .
J’ai reconnu O.B. qui à son tour était très content de n’être pas tombé nez à nez sur un Peul. Voilà le destin tragique du colonel B. jadis un brillant officier de bureau et qui s’est laissé bercer par la melodie parentale d’avec Maawiya Ould Taya et les pratiques dolosives de certains de ses subordonnés qui lui faisaient miroiter leur sincèrité en trompe-l’œil.
O.B. a-t-il tué quelqu’un de ses propres mains ? Je ne crois pas. Mais sous son commandement des atrocités ont été commises. Là on peut évoquer le sort du Hartani qui, étoffé en habit de «l’oncle Tom » jouant imprudemment le rôle peu enviable cette fois de « l’oncle Sam » en laissant la desolation se propager dans sa région militaire, la meilleure au plan commandement avant les évenements de 1990-1991.
Maawiya pour qui il croyait bien servir, lui a ôté sa confiance, car il est devenu le problème et non la solution. La tragédie b.....enne peut nous vehiculer assez d’enseignements. En dehors de notre Créateur, DIEU et Son Envoyé le prophète Mohamed (PSL), l’on doit éviter de suivre à l’aveuglette des hommes dont les ambitions pro domo ne servent pas l’ensemble mais plutôt une infime minorité le plus souvent égocentrique et demoniaque.
Que pouvait ou devrait S.A.O.B. depuis son départ de la 1ère Région militaire en 1991 ? A mon humble avis le colonel B. a encore deux choix : l’un suicidaire pour notre Wangrin national consiste à assumer sa responsabilité de tortionnaire, en cultivant l’impunité au vu et au su de tout le monde. Cette attitude demande de remplacer le cœur du colonel par celui très fort du général Aziz.
L’autre choix au contraire salutaire consiste à reconnaitre ses torts, à faire son mea culpa et à créer une ong genre « plus jamais ça ». Ici O.B. pourrait se defaire de son éternel turban en cherchant à entrer en contact avec les ayants-droit afin de canaliser de manière féconde son destin et vivre en paix le restant de sa vie.
A moins que mon camarade d’armes ne veuille une troisième posture : celle qui a été à l’origine du complexe d’Oedipe et qui est difficile à assumer pour un musulman….
Capitaine Ely Ould Krombele
Source : Ely Ould Krombele via cridem.org
Sans pousser mon euphorie jusqu’à l’anecdote douteuse de l’antique mathématicien, je crois avoir reconnu la « persona »(qui porte le masque) et qui se trouverait indexée par l’article du talentueux éditorialiste de la Nouvelle Expression Camara Seydi Moussa.
J’estime que tous les mauritaniens concernés de près ou de loin par ce qu’on est convenu d’appeler le « passif humanitaire » pouvaient, après avoir lu attentivement l’éditorial de la Nouvelle Expression, se faire une petite idée sur l’identité du « tortionnaire au destin tragique ».
Il s’agirait sans doute du colonel S.A.O.B. Cet officier m’a commandé, certes pas pour longtemps (fin 1990-tout debut 1991) avant qu’il ne soit remplacé à la tête de la 1ère Region Militaire de Nouadhibou par le colonel Salem Ould Momou, aujourd’hui à la retraite.
Si j’ai l’audace de parler du colonel B., c’est pour les raisons suivantes: j’ai connu cet officier « anté-tortionnaire » mais aussi je l’ai rencontré plusieurs fois par hasard après que son destin eût basculé. Qu’on se mette tous d’accord : O.B. est responsable de tous ses actes, en aucun cas je n’ai ni la pretention, ni l’intention de le disculper. Afamîh ? djaramê.
Cependant en suivant le cheminement de mon raisonnement, le lecteur pourrait se poser l’inévitable question éthique :pourquoi le colonel B. en est-il arrivé là ; lui qui avait tous les moyens pour se frayer un destin plus enviable ?
Le but de ma démarche consiste à tirer des enseignements du parcours de ceux que j’ai connus dont O.B. et avec qui j’ai pu faire un bout de chemin. De nos agissements dependent nos sorts respectifs. De ces recits, sortiront d’augustes personnes, des élus, des niais du parterre, des justes, des opprimés, des tordus etc…
Je ne me substituerai pas à Amadou Hampathe Bah dont le roman « L’Etrange destin de Wangrin » contient quand même des poches de similitudes d’avec le « destin tragique d’un tortionnaire » de Mr Camara Seydi Moussa. Ici l’erreur de casting se situe en amont du fait qu’Hampathé Bah a été sollicité par le pseudo « Wangrin »afin de relater son histoire, cependant que moi, O.B. ne m’a rien demandé.
C’est à voir s’il ne portera pas plainte contre moi, si d’ici là, il ne prendra pas la mesure de connaitre (connaitre c’est mesurer) de comprendre que je suis en train de lui rendre un service en lui offrant l’opportunité de se racheter par le biais de canaux humanitaires.
Lorsqu’en septembre 1990 je suis muté avec toute ma batterie d’artillerie de Rosso au pk 55 au nord de Nouadhibou, l’actuel général Znagui, le sortant de Meknès, alors mon capitaine de chef me dit « tu pars à la 1ere région où tu n’auras aucun problème car ce sont les officiers de chez toi qui tiennent en main le colonel B. D’ailleurs toi, tu n’as besoin de personne, tu n’en fais qu’à ta tête ».
Au debut je n’apprehendais pas les dires du général Znagui, car à première vue la région était très bien commandée, les unités structurées, la logistique à point, la gestion decentralisée, tous les contrats d’objectifs entre le chef et ses subordonnés detaillés par des notes de service appropriées. C’était la première fois que je me sentais appartenir à une Armée structurée, où chaque élement s’occupait de son travail au sein de la caserne ou sur le terrain des opérations.
Le colonel O.B. tenait d’une main de maître et la région militaire et la région administrative où le wali se doit de prendre ses instructions depuis les portiques de la base de Wejaha. Car il faut le rappeler, le colonel S.A.O.B. était membre du comité militaire, instance suprême en cette periode d’exception.
Ensuite vint le maudit temps des executions extrajudiciaires « importées » de la 7ème Région d’Aleg. En pretant trop de credit aux agissements peu orthodoxes de certains de ses subordonnés officiers, le CL B. ne savait pas qu’il creusait sa propre tombe avec ses propres dents. En se laissant manipulé, notre officier a confectionné de quoi cautionner la torture et tout ce qui s’en suit à savoir la mort…. Il faut aussi souligner la fragile nature du Colonel B. au plan psychologique.
Je me souviens le jour du declenchement de la guerre par la coalition internationale contre Saddam Hussein, je devrais rejoindre mon unité au pk 55, après une permission de fin de semaine. J’ai alors pris place aux côtés du colonel B. qui partait « inspecter » les unités d’Inal, Boulenoir et Tmeimichatt. Au fait je suis de nos jours que mon chef fuyait les « probables bombardements » d’éventuelles cibles que sont les installations portuaires, militaires de notre capitale économique.
Le seul defaut capital du colonel S.A. c’est la frousse depuis la guerre du Sahara,le 16 Mars 1981 selon les « anciens » de l’Armée. En 1995 sur la route de Rosso je vis un jour un homme qui me faisait des signes avec ses deux mains. J’ai failli ne pas m’arreter car l’homme portait un turban « haut de forme »comme un artiste Touareg : était-il de bonne foi, ou en difficulté, sa voiture étant garée au bord de la route ? Finalement j’ai decidé de m’arreter à son niveau .
J’ai reconnu O.B. qui à son tour était très content de n’être pas tombé nez à nez sur un Peul. Voilà le destin tragique du colonel B. jadis un brillant officier de bureau et qui s’est laissé bercer par la melodie parentale d’avec Maawiya Ould Taya et les pratiques dolosives de certains de ses subordonnés qui lui faisaient miroiter leur sincèrité en trompe-l’œil.
O.B. a-t-il tué quelqu’un de ses propres mains ? Je ne crois pas. Mais sous son commandement des atrocités ont été commises. Là on peut évoquer le sort du Hartani qui, étoffé en habit de «l’oncle Tom » jouant imprudemment le rôle peu enviable cette fois de « l’oncle Sam » en laissant la desolation se propager dans sa région militaire, la meilleure au plan commandement avant les évenements de 1990-1991.
Maawiya pour qui il croyait bien servir, lui a ôté sa confiance, car il est devenu le problème et non la solution. La tragédie b.....enne peut nous vehiculer assez d’enseignements. En dehors de notre Créateur, DIEU et Son Envoyé le prophète Mohamed (PSL), l’on doit éviter de suivre à l’aveuglette des hommes dont les ambitions pro domo ne servent pas l’ensemble mais plutôt une infime minorité le plus souvent égocentrique et demoniaque.
Que pouvait ou devrait S.A.O.B. depuis son départ de la 1ère Région militaire en 1991 ? A mon humble avis le colonel B. a encore deux choix : l’un suicidaire pour notre Wangrin national consiste à assumer sa responsabilité de tortionnaire, en cultivant l’impunité au vu et au su de tout le monde. Cette attitude demande de remplacer le cœur du colonel par celui très fort du général Aziz.
L’autre choix au contraire salutaire consiste à reconnaitre ses torts, à faire son mea culpa et à créer une ong genre « plus jamais ça ». Ici O.B. pourrait se defaire de son éternel turban en cherchant à entrer en contact avec les ayants-droit afin de canaliser de manière féconde son destin et vivre en paix le restant de sa vie.
A moins que mon camarade d’armes ne veuille une troisième posture : celle qui a été à l’origine du complexe d’Oedipe et qui est difficile à assumer pour un musulman….
Capitaine Ely Ould Krombele
Source : Ely Ould Krombele via cridem.org