La justice mauritanienne a condamné à trois ans de prison ferme le jeune journaliste Cheikh Baye Ould Mohamed, pour "outrage contre une autorité publique", pour avoir jeté une chaussure en direction du ministre de la Culture et de l’artisanat et Porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, lors d’un point de presse, organisé le 30 juin dernier (..).
Une vive polémique s’en suivit, entre partisans et opposants, entre ceux qui perçoivent le lancer de la chaussure comme une simple expression symbolique et moderne, loin de toute nature criminelle et ceux qui le présentent comme une impolitesse et une agression flagrante portée au prestige de l’Etat (…).
Sans vouloir nourrir cette controverse déferlante, je tiens à mettre en exergue à ce propos les deux points suivants, que je trouve très importants.
Primo : Supposons, messieurs les moralistes, que jeter des chaussures au visage d’un ministre est sans rapport aucun avec la politesse. Alors, mentir sur les ondes des radios et les écrans des chaînes TV et se moquer de la clairvoyance des citoyens, par exemple, sont-ils des conduites morales ?
Dire que l’armée dépense près de 50 millions tous les trois jours est-il honnête ? Affirmer que le dialogue, entre le pouvoir et l’opposition, qui n’a pas commencé encore, a débuté depuis dix jours relève-t-il de la franchise et de la sincérité?
Si l’acte de Cheikh Baye est impoli, abusif et irresponsable, les déclarations du ministre et ses sorties médiatiques ne sont-elles pas totalement déconnectées de la vérité et de la rectitude ?
Secondo : ce point porte sur la politique de deux poids, deux mesures, qui émerge de temps à autre.
Il y a quelques années, le citoyen Beder Ould Mohamed Ould Abdel Aziz blessait gravement par balle une fille, qui ne s’est pas encore rétablie jusqu’à l’instant de son hémiplégie consécutive à ce tir à l’arme vive.
Personne n’a entendu parler alors de mandat de dépôt ou de procès. L’auteur a été interpellé seulement pour quelques heures au commissariat de police, où il a été entouré de tous les soins, de bouteilles d'eau minérale, de jus et de paquets de lait, « me confia mon ami, arrêté dans le même Commissariat, pour avoir manifesté».
Le citoyen Beder a été relaxé alors que Cheikh Baye a été psychologiquement torturé et condamné à 3 ans de prison ferme!
Cher Cheikh Baye, ils te feront subir l’injustice, puisque ton père n’est pas un Général et n’est pas un Chef de tribu influent ; car ta mère n’est pas la Première Dame, selon leur vil jargon et du fait que tu ne détiens pas de quoi oindre leur barbe….
« Ils complotèrent, mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagèmes » (Coran).
Traduit de l’Arabe par Cridem
Source : http://www.alakhbar.info
Une vive polémique s’en suivit, entre partisans et opposants, entre ceux qui perçoivent le lancer de la chaussure comme une simple expression symbolique et moderne, loin de toute nature criminelle et ceux qui le présentent comme une impolitesse et une agression flagrante portée au prestige de l’Etat (…).
Sans vouloir nourrir cette controverse déferlante, je tiens à mettre en exergue à ce propos les deux points suivants, que je trouve très importants.
Primo : Supposons, messieurs les moralistes, que jeter des chaussures au visage d’un ministre est sans rapport aucun avec la politesse. Alors, mentir sur les ondes des radios et les écrans des chaînes TV et se moquer de la clairvoyance des citoyens, par exemple, sont-ils des conduites morales ?
Dire que l’armée dépense près de 50 millions tous les trois jours est-il honnête ? Affirmer que le dialogue, entre le pouvoir et l’opposition, qui n’a pas commencé encore, a débuté depuis dix jours relève-t-il de la franchise et de la sincérité?
Si l’acte de Cheikh Baye est impoli, abusif et irresponsable, les déclarations du ministre et ses sorties médiatiques ne sont-elles pas totalement déconnectées de la vérité et de la rectitude ?
Secondo : ce point porte sur la politique de deux poids, deux mesures, qui émerge de temps à autre.
Il y a quelques années, le citoyen Beder Ould Mohamed Ould Abdel Aziz blessait gravement par balle une fille, qui ne s’est pas encore rétablie jusqu’à l’instant de son hémiplégie consécutive à ce tir à l’arme vive.
Personne n’a entendu parler alors de mandat de dépôt ou de procès. L’auteur a été interpellé seulement pour quelques heures au commissariat de police, où il a été entouré de tous les soins, de bouteilles d'eau minérale, de jus et de paquets de lait, « me confia mon ami, arrêté dans le même Commissariat, pour avoir manifesté».
Le citoyen Beder a été relaxé alors que Cheikh Baye a été psychologiquement torturé et condamné à 3 ans de prison ferme!
Cher Cheikh Baye, ils te feront subir l’injustice, puisque ton père n’est pas un Général et n’est pas un Chef de tribu influent ; car ta mère n’est pas la Première Dame, selon leur vil jargon et du fait que tu ne détiens pas de quoi oindre leur barbe….
« Ils complotèrent, mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagèmes » (Coran).
Traduit de l’Arabe par Cridem
Source : http://www.alakhbar.info
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