La Mauritanie victime de sa diplomatie improductive et confuse.



La Mauritanie victime de sa diplomatie improductive et confuse.
Le Général Ould Abdel Aziz avait choisi de réserver sa première visite officielle à l’étranger pour la France après son élection contestée du 18 juillet dernier.

Au cours de cette visite, il avait tenté de rassurer les autorités françaises de sa détermination et de sa capacité à sécuriser la Mauritanie (nous connaissons la suite : depuis cette visite le pays est soumis à une vague d’enlèvements), il a également profité de cette occasion pour inviter à diner les responsables de la diplomatie sarkosyenne de la France-Afrique:

Mr Albert Bourgi conseiller de Sarkozy, Mr Alain Joyandet Secrétaire d’Etat français à la coopération et Claude Guéant responsable de la cellule Elyséenne entre autre pour probablement les remercier (Notons que Bernard Kouchner qui était aussi de la partie au début a dû quitter précipitation, et selon la presse il s’est senti intrus dans cette rencontre).



On se rappelle de la participation en pleine campagne présidentielle de Mr Albert Bourgi à un meeting du candidat Général Ould Abdel Aziz.

Rappelons qu’historiquement la France-Afrique est connue pour son rôle négatif à allumer des contre-feux pour contrecarrer toute aspiration de progrès démocratique dans le continent africain en particulier dans les ex-colonies françaises. Elle est encore omniprésente en Afrique, ce malgré les déclarations de Mr Sarkozy et les mauritaniens en savent quelque chose et même beaucoup de choses depuis le coup d’Etat du Général Abdoul Aziz contre le Président démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallah le 6 août 2008.

Après cette visite, nous avons constaté un renforcement conséquent de la présence militaire française dans le pays (ce qui pourrait d’ailleurs avoir comme conséquence d’exacerber les tensions terroristes sur notre frontière) et un ballet incessant des officiers supérieurs français à la présidence de la république. Mais sur le plan des investissements profitables aux mauritaniens pour l’instant rien de concret n’est encore visible à l’horizon.

Les hommes d’affaires et bailleurs de fonds français visiblement attendent encore de voir clair. Il est vrai que les tensions politiques et sociales persistantes et le front d’insécurité ne sont pas rassurants et incitent à la prudence. La diplomatie de la « nouvelle Mauritanie » le moins que l’on puisse dire est bien à l’ère du temps, elle innove même et comment ?

Notre diplomatie vient pour la première fois depuis notre indépendance de découvrir entre autre un axe prometteur et d’avenir qui avait échappé à la vigilance, à la finisse de vue et la virtuosité de notre diplomatie depuis 50 ans, il s’agit de l’axe Caracas-Ankara-Téhéran, les enjeux mondiaux d’aujourd’hui obligent, n’est-ce-pas ? Notre éminent diplomate Hamdi Ould Mouknass yarhama hou l’Allah doit se retourner dans sa tombe.

En engageant le pays dans une diplomatie sans tête ni queue, inintelligible, une diplomatie de l’impasse, cherchant probablement à faire croire à une certaine indépendance diplomatique qui n’est que de façade et teintée d’une sorte de populisme ridicule, la diplomatie Azizienne est entrain de porter gravement tord au pays en détruisant l’essentiel des attaches ou liens diplomatiques fruit de plusieurs décennies de labeurs.

La lutte contre le terrorisme dans la sous –région nécessite une large concertation entre tous les pays riverains de la bande sahélo-sahélienne qui est devenue un no man’s land infesté par de multiples groupes de trafiquants de toutes sortes et de fanatiques de toutes natures.

La libération sous de fortes pressions françaises de l’otage Pierre Camatte par le gouvernement malien ne doit pas amener la diplomatie mauritanienne à hypothéquer l’avenir, pour un épisode conjoncturel quelque soit son importance et les « frustrations » que cela peut susciter, avec un pays frère et amis avec lequel nous avons des liens multiséculaires et avec lequel de grands enjeux de la sous-région nous obligent à serrer d’avantage nos rangs. En s’emballant de la sorte dans la précipitation, la diplomatie du pouvoir du Général à montrer une fois de plus ses limites et son amateurisme face à une situation concrète.

La Mauritanie mérite une autre diplomatie, celle qui lui fait jouer son rôle central dans la sous-région du Nord et de l’Ouest, une diplomatie qui renforce les liens de solidarité et de fraternité avec nos voisins en somme entre pays amis et frères. Au plan international, la Mauritanie aspire à une diplomatie intelligible qui appréhende et discerne les enjeux mondiaux pour en tirer le plus grand bénéfice dans l’intérêt supérieur de son peuple. Une diplomatie au service de la paix et de la concorde sous-régionale et internationale.

Maréga Baba (UFP) / France.

Source: Maréga Baba (UFP) / France.

Lundi 1 Mars 2010
Boolumbal Boolumbal
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