La Mauritanie a sa loi sur l’audiovisuel. Dans l’attente du cahier de charges de ce nouvel espace médiatique (Radio et TV privées) que devrait produire la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel, certaines clauses méritent qu’on s’y attarde. Notamment l’article 3 qui stipule que «Toute ambiguïté dans le texte et toute disposition qui porte à confusion doivent être interprétées en faveur de la liberté d’expression». La réglementation de l’espace audiovisuel dispose aussi en son article 8 que «les opérateurs de communication audiovisuelle doivent respecter la diversité culturelle et linguistique de notre société conformément aux quotas des langues nationales définis dans les cahiers de charges».
L’interprétation de ces clauses parmi d’autres occupe aujourd’hui les Mauritaniens. Les quotas des langues nationales… comment et pourquoi? Est-ce une clause de nature à restreindre la liberté d’émission d’une radio ou TV dans une zone géographique donnée, avec un public-cible spécifique? La langue c’est une spécificité, un vecteur de transmission des activités des sociétés, c’est un capital d’épanouissement économique, culturel et sociologique de nos communautés; c’est dire combien il est incompréhensible d’imposer des quotas en la matière.
Au-delà du respect des lois de la République assorti du respect de l’éthique et de la déontologie de la profession des médias, conditionner l’espace audiovisuel par d’autres clauses équivoques est une façon maladroite de restreindre ou de regretter (déjà!) la liberté d’expression de son peuple. La liberté de s’exprimer dans une langue de diffusion donnée doit être un choix libre et conforme, s’agissant par exemple de médias associatifs, au positionnement géographique et du public-cible, mais aussi en considération du volet éducationnel et émancipateur d’une société majoritairement analphabète.
La meilleure pédagogie d’éveil et d’éducation des peuples des valeurs de la République se fait dans leurs propres langues. Vouloir donc imposer les mêmes quotas à une radio FM de F’derick (Bir Moghrein), de Sarandougou ou de Maal (Brakna), voire de Kinikoumou (Guidimakha) relève d’un comique d’un mauvais goût.
Laisser la presse écrite éditer dans la langue de son choix, d’un côté, et vouloir imposer des quotas de diffusion linguistique aux prochaines radios et télévisions «libres», d’un autre, ne conduira qu’à une liberté tronquée.
Quand la loi oblige un média (par exemple associatif) à émettre à 90% dans une langue que 90% des habitants de la zone géographique considérée ne comprennent pas, est-ce respecter la diversité culturelle?
On n’a pas fini de parler de cette «loi»…
La Nouvelle Expression N° 93 du 076/07/10
L’interprétation de ces clauses parmi d’autres occupe aujourd’hui les Mauritaniens. Les quotas des langues nationales… comment et pourquoi? Est-ce une clause de nature à restreindre la liberté d’émission d’une radio ou TV dans une zone géographique donnée, avec un public-cible spécifique? La langue c’est une spécificité, un vecteur de transmission des activités des sociétés, c’est un capital d’épanouissement économique, culturel et sociologique de nos communautés; c’est dire combien il est incompréhensible d’imposer des quotas en la matière.
Au-delà du respect des lois de la République assorti du respect de l’éthique et de la déontologie de la profession des médias, conditionner l’espace audiovisuel par d’autres clauses équivoques est une façon maladroite de restreindre ou de regretter (déjà!) la liberté d’expression de son peuple. La liberté de s’exprimer dans une langue de diffusion donnée doit être un choix libre et conforme, s’agissant par exemple de médias associatifs, au positionnement géographique et du public-cible, mais aussi en considération du volet éducationnel et émancipateur d’une société majoritairement analphabète.
La meilleure pédagogie d’éveil et d’éducation des peuples des valeurs de la République se fait dans leurs propres langues. Vouloir donc imposer les mêmes quotas à une radio FM de F’derick (Bir Moghrein), de Sarandougou ou de Maal (Brakna), voire de Kinikoumou (Guidimakha) relève d’un comique d’un mauvais goût.
Laisser la presse écrite éditer dans la langue de son choix, d’un côté, et vouloir imposer des quotas de diffusion linguistique aux prochaines radios et télévisions «libres», d’un autre, ne conduira qu’à une liberté tronquée.
Quand la loi oblige un média (par exemple associatif) à émettre à 90% dans une langue que 90% des habitants de la zone géographique considérée ne comprennent pas, est-ce respecter la diversité culturelle?
On n’a pas fini de parler de cette «loi»…
La Nouvelle Expression N° 93 du 076/07/10
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