L’armée et la vallée du fleuve, la raison du plus fort



Dans le cadre de la lutte contre la covid19, les autorités mauritaniennes ont fermé toutes les frontières pour prévenir et empêcher la circulation du virus dans le pays.

Ainsi des instructions fermes ont été données à toutes nos forces de loi pour veiller à l’application stricte de ces mesures, car la Mauritanie, dotée de peu de moyens médicaux, doit avant tout mettre l’accent sur la prévention et l’anticipation.

Cette situation, ayant pris les populations au dépourvu, des violations de la loi furent observées au niveau des frontières mauritaniennes aussi bien au nord qu’au sud et à l’est.

Certaines personnes pour aller rejoindre leurs familles, d’autres pour leurs activités économiques. Nos forces de l’ordre, fidèles au légendaire esprit de « thieub thieub » dans le pays, trouvèrent dans cette situation qui prévaut, une aubaine pour arrondir leurs fins de mois.

C’est ainsi qu’au niveau de la frontière avec le Sénégal, le trafic fut intense en tous genres : beaucoup d’infiltrations de personnes et de marchandises eurent lieu de jour comme de nuit sous le regard complice de nos forces de loi.

Mais dans la localité de Wending, commune de Mbagne, des jeunes volontaires, conscients du danger qui guette le pays à travers ces personnes infiltrées, et animés de l’amour pour la patrie, décidèrent de s’opposer à ces infiltrations. Les forces de l’ordre dans leur loi de « la raison du plus fort est toujours la meilleure », arrêtèrent les jeunes et les conduisirent à Aleg pour leur déferrement, car ces jeunes menacent leur « business ».

Cette inconscience et passivité des autorités, n’ayant pas pris la mesure du danger qui guette ce pays à travers le comportement irresponsable et injuste des nos forces de l’ordre, ont abouti à l’explosion brusque du nombre de cas et de morts liés à cette pandémie dont l’humanité entière tente de faire face.

Par la suite, face à ce réveil brutal trop tard, les autorités commencèrent leurs cafouillages. Et ce que beaucoup redoutaient commence déjà à se produire : l’incompétence et le racisme se sont exprimés. Dans la commune de Mbagne, un jeune charretier du nom de Abasse Rouguy a été tué par l’armée.

Son patron commerçant, qui était pourtant avec lui, fut épargné à raison probablement de son appartenance ethnique. Le jeune était au service de son patron, et pourtant il n’avait opposé aucune résistance, ce qui ne l’a pas empêché de recevoir à bout portant une balle au niveau de la poitrine, ce qui ne lui laissa aucune chance de survie. Paix à son âme.

Ainsi va la Mauritanie.

Amadou DIA


Source: Amadou DIA




Vendredi 29 Mai 2020
Boolumbal Boolumbal
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