Gouvernement de Ould Mohamed Laghdaf: Chamboulement en vue



Gouvernement de Ould Mohamed Laghdaf: Chamboulement en vue
Les jours du gouvernement de Moulay Ould Mohamed Laghdaf sont comptés ! C'est la conclusion à laquelle tous les observateurs sont arrivés, en faisant une lecture des derniers événements politiques survenus aussi bien au sein de la Majorité présidentielle qu'au niveau de l'Opposition.

Même s'il bénéficie encore de la confiance du président de la République, le Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf ne devrait pas, à terme, pouvoir sauver son équipe. Son gouvernement est partant. L'argument - massue qu'avancent les défenseurs d'une telle thèse s'appuie sur le bilan de son équipe actuelle. D'ailleurs, c'est cette absence de bilan d'un gouvernement par défaut qui pourrait précipiter la chute de l'actuelle équipe dont certains membres ont traversé toute la Rectification sans réellement faire preuve d'efficacité. Nombreux sont les Mauritaniens qui se disent frustrés de voir le Trésor public supporter la lourde charge d'une trentaine de ministres alors que l'actualité de tous les jours résonne seulement du nom du président Aziz, soumis au douze travaux d'Hercule, du Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, et de la ministre des Affaires étrangères, Naha Mint Mouknass. Les visites inopinées du président de la République n'ont pas fait comprendre aux membres du gouvernement qu'un ministre doit avoir de la suite dans les idées. Il faut rompre avec cette vieille routine de visiter " les directions dépendant de sa tutelle ", destinée à la consommation et sans effet sur le rendement du personnel.

C'est donc dans la logique des choses de penser que le gouvernement actuel ne correspond plus " aux exigences de la période " (" tatalouat el marhala ", comme aiment dire nos amis arabophones).

Le président Aziz qui s'appuie certes avant tout sur l'Union pour la République (UPR), parti qu'il dirigeait jusqu'à son élection du 18 juillet dernier, a de nouveaux alliés à qui il faut bien, un jour, faire de la place. C'est le cas notamment des islamistes de Tawassoul qui viennent de remporter haut la main les sénatoriales partielles de Nouakchott (Dar Naïm - Ksar - El Mina) dans une forte coalition avec l'UPR. La prochaine étape pourrait être l'entrée de cette formation dans le prochain gouvernement. Une hypothèse qui, selon plusieurs avis, n'est qu'une question de jours ou de semaines.


APP : un pas, deux pas…


La troisième raison, nécessaire mais pas suffisante, pour expliquer un éventuel chamboulement politique dans le camp de la Majorité, est la toute nouvelle orientation de l'Alliance populaire progressiste de Messaoud Ould Boulkheir. La décision prise par le président de l'Assemblée nationale de faire taire les canons est sans doute liée à la rencontre que le président Aziz a eu, en début de semaine, avec le député El Khalil Ould Tiyib, l'un des plus proches collaborateurs du patron de l'APP. De là à penser que ce parti a passé un deal avec le pouvoir il n'y a qu'un pas que certains n'ont pas hésité à franchir. Une thèse confirmée par le discours de Messaoud, à l'ouverture de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée, propos qui le rapprochent de ses anciens alliés de la majorité sous la présidence de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et l'éloignent sans doute de l'opposition symbolisée par le RFD d'Ahmed Ould Daddah.

La grande question qui taraude maintenant les esprits est de savoir si la nouvelle trajectoire de l'APP a été tracée par, et pour elle seule, ou si les autres formations composant avec le parti de Messaoud le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) sont, elles aussi, engagées dans cette nouvelle voie. Adil, parti formé par l'ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, et dirigé aujourd'hui par l'ex - Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef, serait partagé sur la question. La rencontre que ce dernier a eue, juste après sa sortie de prison, avec le président Aziz, avait laissé croire à une tentative de rapprochement que des personnalités influentes du parti Adil aurait récusée. On parle cependant d'une aile pacifiste qui approuverait des gestes d'ouverture comme la décision de nommer l'ex - ministre de l'Intérieur, Mohamed Ould R'Zeïzim, ayant conduit la dernière présidentielle, au poste d'ambassadeur de la Mauritanie auprès de la République d'Ethiopie et de l'Union africaine.

Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est que l'opposition est en ébullition. Multipliant les échecs depuis la crise institutionnelle, elle parvient à ravir la palme de l'actualité à une majorité dont seule l'UPR donne signe de vie. Submergés par la mise sur orbite du nouveau parti - Etat, les partis politiques qui brandissaient comme un trophée la chute de Sidioca se font maintenant tout petits. C'est le cas du PRDR, traversant lui - même une crise qui risque de l'emporter et du Renouveau Démocratique (RD) qui se confond de plus en plus avec le nom de son chef. Seule l'UDP joue encore une partition qu'elle connaît très bien depuis le temps du défunt PRDS : amie avec le parti - Etat contre l'opposition mais chacun défend ses intérêts quand il le faut. Comme à Kaédi où le parti de Naha a arraché le siège de sénateur au candidat de l'UPR.

Source: L'authentique


Vendredi 13 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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