La fête est là, mais les femmes ne sont pas de la fête.
Le fête du 8 mars célèbre la Journée Internationale des Femmes. Elle est une journée de manifestations à travers le monde, disons, l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.
Les us et coutumes à travers le monde font que les groupes et associations de femmes préparent des manifestations partout dans le monde, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications. Chez nous, la célébration haut en couleur de la fête de la femme a perdu de son lustre d’antan.
Autrefois bien fêté avec l’implication du département de la condition féminine, la célébration de la fête du 8 mars de cette année 2010 a emboîté le pas au fiasco du 8 mars 2009.
L’avant dernière célébration a coïncidé avec la crise politique née du coup d’état du 6 août 2008 et celle de l’édition 2010, n’a pas dérogé à la règle, faute non seulement d’argent mais d’innovation dans la démarche.
C’est l’impression qui se dégage dans son ensemble au Centre de promotion féminine de la capitale où une exposition d’art et d’activités en tout genre d’organisations féminines s’est ouverte pour trois jours. Fatimétou Mint Boubouah, présidente de la coopérative « Doueirara » pour la mère et l’enfant et Minétou Mint Ahmed Maaloum présidente de la coopérative « El Khaïr », sont deux présidentes de coopératives venues de la moughataa d’Arafat.
Elles partagent le même stand dans la salle d’exposition du centre. Bijoux, colliers en perle, objets d’arts divers meublent le stand. Des voiles teints de différentes couleurs sont accrochées à côté. « Nous n’avons rien vendu encore depuis ce matin » lancent-elles.
Des problèmes ? elles en ont égrené tout un chapelet allant du manque de financement des activités génératrices de revenus (AGR), en passant par le manque d’intérêt accordé à leurs problèmes par le département des affaires sociales, de l’enfance et de la famille de Mme Moulaty Mint El Moctar. D’assistance ou d’aide elles n’en ont jamais bénéficié malgré l’importance du nombre de femmes impliquées dans des activités génératrice de revenu.
« Nous sommes vraiment fatiguées » dit Fatimétou Mint Boubouha. Sa compagne, Minétou Mint Ahmed Maaloum renchérit : « voyez-vous, M. le journaliste, nous habitons toujours des gazras et chaque jour nous enregistrons de nouveaux intrus.A chaque fois nous sommes déguerpis par les autorités administratives pour installer les nouveaux intrus à nos places. C’est de l’arbitraire que nous subissons en permanence. Dites à Mohamed Ould Abdel Aziz de venir voir la réalité que nous vivons ».
Quelques larmes s’échappent des yeux de Minétou. Il n’empêche, elle s’essuie et continue « Billahi wa laahi, Dieu leur paiera le tord qu’ils nous font tous les jours ».
Les cris sont partout pareils.
Quant à Vatmaghalia Mint Mohamed Ould Hamody, présidente du réseau de l’Union des coopératives d’El Mina I qui regroupe 36 coopératives, elle a dénoncé un racisme et tribalisme qui ne disent pas leur nom. « Je veux que vous rapportiez mes propos tels quels. Sinon vous aurez failli à votre mission », nous lance t-elle.
« Sachez-le, ici le noir n’a droit à rien. Tout ce qui concerne les coopératives logées à El Mina n’est donné qu’à l’élément blanc alors qu’elles n’ont que des coopératives fictives. Nous avons des organisations qui travaillent dans la teinture et le commerce des voiles, la couture, la vente de couscous, d’objets d’arts mais jamais nous n’avons reçu une aide quelconque, ni de l’Etat, ni de quelqu’un d’autre.
Nous nous débrouillons toutes seules avec nos maigres moyens pour faire vivre nos familles. Nous voulons que Ould Abdel Aziz pour lequel nous avons voté tourne son regard vers nous car nous n’avons personne pour nous aider. Nous sommes pauvres et nos enfants ne font ni l’école et ne travaillent pas ».
Plus loin, un autre stand, celui du Regroupement des femmes couturières (REFECO) dont le siège est à l’îlot K. Ce regroupement, selon Mme Aïssata Niang entourée de deux autres grandes couturières, notamment Hawa Bâ et Oumou Diallo, a été créé en 2007. Présidé par Coumba Betty Dia, une conseillère municipale de la commune de Tevragh-Zeïna, le regroupement est spécialisé dans la couture d’habits de différents modèles pour hommes, femmes et enfants.
Il n’en reste pas moins qu’il fait face à d’énormes difficultés dans l’exercice du métier. « Nous avons tous les problèmes possibles et imaginables », dit Mme Aïssata Niang qui ajoute : « C’est un métier très difficile à exercer ici. Il y a que on seulement nous sommes obligées de faire recours à des tailleurs étrangers pour certains types de machine et de couture parce qu’il n’existe pas de professionnels mauritaniens dans le secteur, mais même quand on les amène, on doit les prendre en charge.
Une fois qu’ils ont connu le terrain et la clientèle, ils nous abandonnent et créent leur propre atelier de couture et récupèrent toute notre clientèle. De plus les loyers sont chers et sont l’objet de spéculation des propriétaires de maison qui n’hésitent pas à recourir au chantage. Ces loyers varient entre 40 et 60 mille ouguiyas ».
Oumou Diallo qui prend la parole à sa suite fait appel aux autorités pour les aider à organiser ce secteur qui évolue dans l’anarchie et espère vivement qu’elle soit entendue. Comme on le voit, la Journée internationale des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Rappelons quand même qu’elle trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote.
La Journée Internationale des Femmes a été officialisée par les Nations Unies en 1977, invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes.
Reportage, Moussa Diop
Source : cridem.
Le fête du 8 mars célèbre la Journée Internationale des Femmes. Elle est une journée de manifestations à travers le monde, disons, l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.
Les us et coutumes à travers le monde font que les groupes et associations de femmes préparent des manifestations partout dans le monde, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications. Chez nous, la célébration haut en couleur de la fête de la femme a perdu de son lustre d’antan.
Autrefois bien fêté avec l’implication du département de la condition féminine, la célébration de la fête du 8 mars de cette année 2010 a emboîté le pas au fiasco du 8 mars 2009.
L’avant dernière célébration a coïncidé avec la crise politique née du coup d’état du 6 août 2008 et celle de l’édition 2010, n’a pas dérogé à la règle, faute non seulement d’argent mais d’innovation dans la démarche.
C’est l’impression qui se dégage dans son ensemble au Centre de promotion féminine de la capitale où une exposition d’art et d’activités en tout genre d’organisations féminines s’est ouverte pour trois jours. Fatimétou Mint Boubouah, présidente de la coopérative « Doueirara » pour la mère et l’enfant et Minétou Mint Ahmed Maaloum présidente de la coopérative « El Khaïr », sont deux présidentes de coopératives venues de la moughataa d’Arafat.
Elles partagent le même stand dans la salle d’exposition du centre. Bijoux, colliers en perle, objets d’arts divers meublent le stand. Des voiles teints de différentes couleurs sont accrochées à côté. « Nous n’avons rien vendu encore depuis ce matin » lancent-elles.
Des problèmes ? elles en ont égrené tout un chapelet allant du manque de financement des activités génératrices de revenus (AGR), en passant par le manque d’intérêt accordé à leurs problèmes par le département des affaires sociales, de l’enfance et de la famille de Mme Moulaty Mint El Moctar. D’assistance ou d’aide elles n’en ont jamais bénéficié malgré l’importance du nombre de femmes impliquées dans des activités génératrice de revenu.
« Nous sommes vraiment fatiguées » dit Fatimétou Mint Boubouha. Sa compagne, Minétou Mint Ahmed Maaloum renchérit : « voyez-vous, M. le journaliste, nous habitons toujours des gazras et chaque jour nous enregistrons de nouveaux intrus.A chaque fois nous sommes déguerpis par les autorités administratives pour installer les nouveaux intrus à nos places. C’est de l’arbitraire que nous subissons en permanence. Dites à Mohamed Ould Abdel Aziz de venir voir la réalité que nous vivons ».
Quelques larmes s’échappent des yeux de Minétou. Il n’empêche, elle s’essuie et continue « Billahi wa laahi, Dieu leur paiera le tord qu’ils nous font tous les jours ».
Les cris sont partout pareils.
Quant à Vatmaghalia Mint Mohamed Ould Hamody, présidente du réseau de l’Union des coopératives d’El Mina I qui regroupe 36 coopératives, elle a dénoncé un racisme et tribalisme qui ne disent pas leur nom. « Je veux que vous rapportiez mes propos tels quels. Sinon vous aurez failli à votre mission », nous lance t-elle.
« Sachez-le, ici le noir n’a droit à rien. Tout ce qui concerne les coopératives logées à El Mina n’est donné qu’à l’élément blanc alors qu’elles n’ont que des coopératives fictives. Nous avons des organisations qui travaillent dans la teinture et le commerce des voiles, la couture, la vente de couscous, d’objets d’arts mais jamais nous n’avons reçu une aide quelconque, ni de l’Etat, ni de quelqu’un d’autre.
Nous nous débrouillons toutes seules avec nos maigres moyens pour faire vivre nos familles. Nous voulons que Ould Abdel Aziz pour lequel nous avons voté tourne son regard vers nous car nous n’avons personne pour nous aider. Nous sommes pauvres et nos enfants ne font ni l’école et ne travaillent pas ».
Plus loin, un autre stand, celui du Regroupement des femmes couturières (REFECO) dont le siège est à l’îlot K. Ce regroupement, selon Mme Aïssata Niang entourée de deux autres grandes couturières, notamment Hawa Bâ et Oumou Diallo, a été créé en 2007. Présidé par Coumba Betty Dia, une conseillère municipale de la commune de Tevragh-Zeïna, le regroupement est spécialisé dans la couture d’habits de différents modèles pour hommes, femmes et enfants.
Il n’en reste pas moins qu’il fait face à d’énormes difficultés dans l’exercice du métier. « Nous avons tous les problèmes possibles et imaginables », dit Mme Aïssata Niang qui ajoute : « C’est un métier très difficile à exercer ici. Il y a que on seulement nous sommes obligées de faire recours à des tailleurs étrangers pour certains types de machine et de couture parce qu’il n’existe pas de professionnels mauritaniens dans le secteur, mais même quand on les amène, on doit les prendre en charge.
Une fois qu’ils ont connu le terrain et la clientèle, ils nous abandonnent et créent leur propre atelier de couture et récupèrent toute notre clientèle. De plus les loyers sont chers et sont l’objet de spéculation des propriétaires de maison qui n’hésitent pas à recourir au chantage. Ces loyers varient entre 40 et 60 mille ouguiyas ».
Oumou Diallo qui prend la parole à sa suite fait appel aux autorités pour les aider à organiser ce secteur qui évolue dans l’anarchie et espère vivement qu’elle soit entendue. Comme on le voit, la Journée internationale des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Rappelons quand même qu’elle trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote.
La Journée Internationale des Femmes a été officialisée par les Nations Unies en 1977, invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes.
Reportage, Moussa Diop
Source : cridem.
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