Je vous remercie, M. le président de l'intérêt que vous avez accordé à mon intervention et à la considération que vous avez exprimée pour ma modeste personne.
Il est particulièrement essentiel à la vie politique d'un pays que des acteurs de premier plan et des intellectuels puissent saisir l'opportunité de mener des discussions utiles à la construction d'une communauté nationale juste et égalitaire, depuis toujours plongée dans une impasse. Tel était le sens des débats qui ont eu lieu à Paris le 29 mai 2010 à l'initiative de l'AVOMM. Cette rencontre était dédiée au Doyen et militant de tous les temps Mamadou Samba Diop, dit Mourtodo Diop. En effet, l'angle d'attaque que nous avons choisi, en cette circonstance, dans le sens d'ouvrir le débat sur une question aussi sensible que la question nationale et la démocratie a produit ses effets avec des rebondissements qui, en dépit de quelques incompréhensions, a créé, nous semble-t-il, une ambiance d'échanges et de confrontations, appréciée par de nombreux militants présents. Naturellement, le questionnement sur le mode de résolution de la question du vivre ensemble dans notre pays et sa mise en perspective démocratique est un exercice complexe, épineux et difficile. Il est clair que cinq décennies d'indépendance, avec une valse de gouvernements et de présidents n'ont guère apporté de solution.
Au contraire l'oppression et la domination de la communauté noire se sont renforcées pour aboutir au génocide que nous avons vécu de 1987 à 1991. En ce sens M. SARR vous avez clairement rappelé les faits majeurs qui démontrent la gravité de la situation et sa dimension tragique. Le cynisme qui caractérise le système de domination et d'exclusion des Africains de Mauritanie est d'une actualité brûlante; il suffit de voir la misère dans laquelle sont plongées les populations noires de la vallée, les anciens déportés rapatriés du Sénégal qui n'ont pas recouvré leurs biens, leurs terres et leurs villages et qui vivent dans des conditions inhumaines et indignes. L'enjeu d'hier est toujours d'actualité, qu'on l'aborde selon des approches différentes: notre drame exige une solution politique. Mais les modalités et les procédures sont encore à explorer. Certes, il faut poursuivre le combat sans égard aux appels du pied du pouvoir pour un reniement collectif de notre cause et de notre dignité. Cependant, une évaluation critique et constructive s'avère urgente et pour ce faire, l'éthique de la discussion s'impose.
En effet, pendant des décennies, toutes les organisations politiques mauritaniennes, que ce soit sous le mode de l'affirmation ou de la négation, ont mis au centre de leur combat, la question de la cohabitation des communautés. La difficulté de la position de ce problème de la question nationale repose sur le préalable de sa résolution comme condition de la cohabitation apaisée entre les communautés du pays. Cette approche considère que le mode de résolution démocratique n'est pas adapté au contexte propre à la logique d'une politique raciste. Les années Taya ayant renforcé le dispositif répressif jusqu'au comble de la barbarie, l'issue par la discussion politique s'est davantage éclipsée. Sur le fond, les partisans de la politique radicale de la résistance sont tous d'accord avec ceci que pour certains, le déséquilibre des rapports de force est tel que le choix de s'inscrire dans le pluralisme politique même, sous contrôle ne manque pas de pertinence et du sens du discernement. Partisans de la radicalité et acteurs de la scène politique nationale poursuivent le même objectif dès lors qu’ils sont d'accord sur la caractérisation politique de la nature du système. Toutefois la réalité est plus complexe, dans la mesure où d'autres considérations entrent en ligne et qui, pour le coup, sont loin d'être politiques. La ligne de fracture entre ces deux positions n'est point d'ordre idéologique ou politique, plutôt d'ordre stratégique.
Pourtant, ils en sont arrivés à transformer des nuances en contradictions majeures oubliant ainsi l'essentiel du combat qui aurait pu servir de socle de convergence et de cohérence. Il en a résulté un climat malsain de haine, d'hostilité et de dénigrement renforçant ainsi, à leur insu, la position de l'oppresseur, divisant de fait les victimes, au point qu'aucun travail collectif n'a pu se faire, du moins il s'est affaibli. Cet affaiblissement a dispersé les militants, obscurci l'horizon et a semé le trouble et la suspicion. Chaque percée du système par une nouvelle prise de pouvoir a renforcé cette division et remis à zéro notre combat et mettant, par la même occasion, en scène les militants, noyau dur et fidèle à la résistance en tant que piliers et « gardiens du temple ». Quelques personnalités continuent à entretenir le symbole de notre combat et les militants se tournent vers d'autres issues par opportunisme, par lassitude ou par résignation. Le renforcement du système provoquant l'affaiblissement de nos forces. Ce déséquilibre chronique mérite une réflexion sereine et des décisions autant politiques que pédagogiques dans le sens de construire une cohérence militante et une cohésion au nom de l'impératif de survie. Ce qui exige une concertation responsable, porteuse d'une hauteur de vue, d'une distance critique autour d'une convergence féconde et démocratique. Convergence, parce que l'essentiel doit être notre pacte, en tant qu'opprimés, victimes d'une logique politique qui nous refuse notre citoyenneté et qui nous affame, nous humilie, nous disperse et nous prive de nos droits les plus fondamentaux: droit à la vie, à la dignité, au mérite et à vivre dans notre propre pays. Démocratique, parce que nos divergences, nos contradictions et nos nuances ne doivent pas provoquer des insultes, des manquements et des méfiances injustifiées.
Si nous ne pouvons pas cultiver des rapports de solidarité, de partage et de respect, quant bien même nous ne serions pas d'accord, comment pourrons-nous renverser l'ordre de la domination et le règne de l'arbitraire et du racisme qui nous dépouille chaque jour de notre dignité? L'exemple le plus illustratif est le larbinisme de nos cadres, qui, en dépit de leurs compétences avérées, sont obligés de vendre leur âme et leur dignité pour survivre! Pour obtenir un poste ou le conserver, même sous Ould Abdoul AZIZ, il faut se renier, quelle horreur!
Comment aujourd'hui poser les bases d'une cohabitation des deux communautés sans construction d'une société démocratique?
Comment résoudre un problème en l'absence de l'espace qui est la condition même de sa résolution?
Comment aboutir à l'instauration d'une communauté nationale apaisée dans sa diversité sans la gouvernance démocratique et sans la constitution fondatrice d'un Etat de droit?
Soyons au clair, la démocratie n'existe et n'a jamais existé en Mauritanie. Quand nous parlons de la parenthèse de la gouvernance de Ould Sidi, nous pensons à tous les acteurs politiques qui ont contribué à l'avènement de cette étape de notre processus politique, y compris avec la « dérive de la transition » dont il a été question. Je ne doute pas de la réalité des explications avancées par des acteurs de premier plan dont M. Ibrahima SARR, mais ce qui nous a semblé important à retenir, c'est l'espoir, ne serait-ce que sous le mode illusoire et qui s'est emparé de la composante opprimée.
Il en résulte que, dans sa forme, ce qui s'est laissé voir, c'est la possibilité d'une mise en scène de la démocratie. Cette mise en scène a mis en difficulté ceux qui avaient pensé que les choses allaient être si simples. Nous pensons que même une démocratie issue de la manipulation a plus d'intérêt que les coups de forces interminables des militaires. La preuve aujourd'hui, les militaires sont de retour en force. L'un des piliers de la démocratie, c'est la distance institutionnelle de l'armée par rapport au jeu politique. Comment la démocratie pourrait-elle s'instaurer sans l'inscrire dans une dynamique avec ses avancées, ses régressions, ses phases constructives et ses périodes de doute, de scepticisme? La démocratie est un paradigme, un concept, une idée, un principe, un esprit, dont l'effectuation ne peut occulter les réalités spécifiques à chaque communauté nationale. Ainsi, elle peut être inféodée à des pratiques inhérentes à des mentalités bien ancrées dans des configurations sociales, culturelles et historiques incompatibles à sa dimension rationnelle.
Ce qu'il faut reconnaître, c'est la capacité d'adaptation démagogique des dirigeants politiques mauritaniens. Les dirigeants de la Mauritanie ont su brouiller les cartes au niveau international afin de valider les protocoles de coopération qui permettent d'entretenir le système raciste qui peut varier, mais qui conserve les fondamentaux pour sa perpétuation. Ce dont il est question, c'est de la survie de l'hégémonie d'une seule composante sur les autres entités de la Mauritanie, dont la plus martyrisée est la communauté africaine qui, depuis plus de trois décennies, vit une tragédie innommable et méconnue ou volontairement ignorée par la communauté internationale.
Les dirigeants de la Mauritanie d'hier et d'aujourd'hui, ne se sont jamais souciés de la construction d'un Etat garant de l'égalité entre les citoyens dans le respect de la diversité culturelle constitutive de la société mauritanienne. Un monolithisme fondateur de la logique de l'exclusion a structuré ce qu'on peut appeler le système politique mauritanien dont le pilier est la logique de l'exclusion et de la domination de la communauté africaine.
Si la démocratie se réduit à la démagogie, personne ne peut affirmer que celle-ci peut résoudre la question épineuse de la cohabitation. Mais en l'absence d'une perspective démocratique, il est difficile de construire les bases du vivre ensemble. Deux tensions animent un processus démocratique, la tension de la régression et la tension progressiste; la première est irrationnelle, elle épouse les contours du contexte propre à chaque pays et valide ainsi l'ordre établi, c'est le cas dans notre pays; la seconde est rationnelle, elle ouvre la voie à un Etat de droit, à la citoyenneté égale et reconnue pour tous, à l'indépendance de la justice, à la promotion par le mérite. Nous savons bien qu'on est très loin de cette seconde dimension de la démocratie.
La culture démocratique est un long processus d'acquisition, qui fait rarement l'économie de la violence, même si nous sommes d'accord que, c'est la voie la plus périlleuse et la moins à la portée des faibles. En revanche, il nous appartient de promouvoir, par des moyens politiques, la résistance contre l'humiliation, la dénégation et l'exclusion. L'attachement à la dignité doit primer sur la quête des primes et des salaires obtenus par la résignation et le reniement du sens de l'honneur.
Il me revient de vous exprimer toute ma considération et mon respect pour votre engagement constant et constructif pour la reconquête de notre dignité bafouée. Je prends acte de l'argumentaire consistant et lumineux qui a nourri vos propos.
Le combat continu, ensemble nous vaincrons.
SY Hamdou Rabby
Il est particulièrement essentiel à la vie politique d'un pays que des acteurs de premier plan et des intellectuels puissent saisir l'opportunité de mener des discussions utiles à la construction d'une communauté nationale juste et égalitaire, depuis toujours plongée dans une impasse. Tel était le sens des débats qui ont eu lieu à Paris le 29 mai 2010 à l'initiative de l'AVOMM. Cette rencontre était dédiée au Doyen et militant de tous les temps Mamadou Samba Diop, dit Mourtodo Diop. En effet, l'angle d'attaque que nous avons choisi, en cette circonstance, dans le sens d'ouvrir le débat sur une question aussi sensible que la question nationale et la démocratie a produit ses effets avec des rebondissements qui, en dépit de quelques incompréhensions, a créé, nous semble-t-il, une ambiance d'échanges et de confrontations, appréciée par de nombreux militants présents. Naturellement, le questionnement sur le mode de résolution de la question du vivre ensemble dans notre pays et sa mise en perspective démocratique est un exercice complexe, épineux et difficile. Il est clair que cinq décennies d'indépendance, avec une valse de gouvernements et de présidents n'ont guère apporté de solution.
Au contraire l'oppression et la domination de la communauté noire se sont renforcées pour aboutir au génocide que nous avons vécu de 1987 à 1991. En ce sens M. SARR vous avez clairement rappelé les faits majeurs qui démontrent la gravité de la situation et sa dimension tragique. Le cynisme qui caractérise le système de domination et d'exclusion des Africains de Mauritanie est d'une actualité brûlante; il suffit de voir la misère dans laquelle sont plongées les populations noires de la vallée, les anciens déportés rapatriés du Sénégal qui n'ont pas recouvré leurs biens, leurs terres et leurs villages et qui vivent dans des conditions inhumaines et indignes. L'enjeu d'hier est toujours d'actualité, qu'on l'aborde selon des approches différentes: notre drame exige une solution politique. Mais les modalités et les procédures sont encore à explorer. Certes, il faut poursuivre le combat sans égard aux appels du pied du pouvoir pour un reniement collectif de notre cause et de notre dignité. Cependant, une évaluation critique et constructive s'avère urgente et pour ce faire, l'éthique de la discussion s'impose.
En effet, pendant des décennies, toutes les organisations politiques mauritaniennes, que ce soit sous le mode de l'affirmation ou de la négation, ont mis au centre de leur combat, la question de la cohabitation des communautés. La difficulté de la position de ce problème de la question nationale repose sur le préalable de sa résolution comme condition de la cohabitation apaisée entre les communautés du pays. Cette approche considère que le mode de résolution démocratique n'est pas adapté au contexte propre à la logique d'une politique raciste. Les années Taya ayant renforcé le dispositif répressif jusqu'au comble de la barbarie, l'issue par la discussion politique s'est davantage éclipsée. Sur le fond, les partisans de la politique radicale de la résistance sont tous d'accord avec ceci que pour certains, le déséquilibre des rapports de force est tel que le choix de s'inscrire dans le pluralisme politique même, sous contrôle ne manque pas de pertinence et du sens du discernement. Partisans de la radicalité et acteurs de la scène politique nationale poursuivent le même objectif dès lors qu’ils sont d'accord sur la caractérisation politique de la nature du système. Toutefois la réalité est plus complexe, dans la mesure où d'autres considérations entrent en ligne et qui, pour le coup, sont loin d'être politiques. La ligne de fracture entre ces deux positions n'est point d'ordre idéologique ou politique, plutôt d'ordre stratégique.
Pourtant, ils en sont arrivés à transformer des nuances en contradictions majeures oubliant ainsi l'essentiel du combat qui aurait pu servir de socle de convergence et de cohérence. Il en a résulté un climat malsain de haine, d'hostilité et de dénigrement renforçant ainsi, à leur insu, la position de l'oppresseur, divisant de fait les victimes, au point qu'aucun travail collectif n'a pu se faire, du moins il s'est affaibli. Cet affaiblissement a dispersé les militants, obscurci l'horizon et a semé le trouble et la suspicion. Chaque percée du système par une nouvelle prise de pouvoir a renforcé cette division et remis à zéro notre combat et mettant, par la même occasion, en scène les militants, noyau dur et fidèle à la résistance en tant que piliers et « gardiens du temple ». Quelques personnalités continuent à entretenir le symbole de notre combat et les militants se tournent vers d'autres issues par opportunisme, par lassitude ou par résignation. Le renforcement du système provoquant l'affaiblissement de nos forces. Ce déséquilibre chronique mérite une réflexion sereine et des décisions autant politiques que pédagogiques dans le sens de construire une cohérence militante et une cohésion au nom de l'impératif de survie. Ce qui exige une concertation responsable, porteuse d'une hauteur de vue, d'une distance critique autour d'une convergence féconde et démocratique. Convergence, parce que l'essentiel doit être notre pacte, en tant qu'opprimés, victimes d'une logique politique qui nous refuse notre citoyenneté et qui nous affame, nous humilie, nous disperse et nous prive de nos droits les plus fondamentaux: droit à la vie, à la dignité, au mérite et à vivre dans notre propre pays. Démocratique, parce que nos divergences, nos contradictions et nos nuances ne doivent pas provoquer des insultes, des manquements et des méfiances injustifiées.
Si nous ne pouvons pas cultiver des rapports de solidarité, de partage et de respect, quant bien même nous ne serions pas d'accord, comment pourrons-nous renverser l'ordre de la domination et le règne de l'arbitraire et du racisme qui nous dépouille chaque jour de notre dignité? L'exemple le plus illustratif est le larbinisme de nos cadres, qui, en dépit de leurs compétences avérées, sont obligés de vendre leur âme et leur dignité pour survivre! Pour obtenir un poste ou le conserver, même sous Ould Abdoul AZIZ, il faut se renier, quelle horreur!
Comment aujourd'hui poser les bases d'une cohabitation des deux communautés sans construction d'une société démocratique?
Comment résoudre un problème en l'absence de l'espace qui est la condition même de sa résolution?
Comment aboutir à l'instauration d'une communauté nationale apaisée dans sa diversité sans la gouvernance démocratique et sans la constitution fondatrice d'un Etat de droit?
Soyons au clair, la démocratie n'existe et n'a jamais existé en Mauritanie. Quand nous parlons de la parenthèse de la gouvernance de Ould Sidi, nous pensons à tous les acteurs politiques qui ont contribué à l'avènement de cette étape de notre processus politique, y compris avec la « dérive de la transition » dont il a été question. Je ne doute pas de la réalité des explications avancées par des acteurs de premier plan dont M. Ibrahima SARR, mais ce qui nous a semblé important à retenir, c'est l'espoir, ne serait-ce que sous le mode illusoire et qui s'est emparé de la composante opprimée.
Il en résulte que, dans sa forme, ce qui s'est laissé voir, c'est la possibilité d'une mise en scène de la démocratie. Cette mise en scène a mis en difficulté ceux qui avaient pensé que les choses allaient être si simples. Nous pensons que même une démocratie issue de la manipulation a plus d'intérêt que les coups de forces interminables des militaires. La preuve aujourd'hui, les militaires sont de retour en force. L'un des piliers de la démocratie, c'est la distance institutionnelle de l'armée par rapport au jeu politique. Comment la démocratie pourrait-elle s'instaurer sans l'inscrire dans une dynamique avec ses avancées, ses régressions, ses phases constructives et ses périodes de doute, de scepticisme? La démocratie est un paradigme, un concept, une idée, un principe, un esprit, dont l'effectuation ne peut occulter les réalités spécifiques à chaque communauté nationale. Ainsi, elle peut être inféodée à des pratiques inhérentes à des mentalités bien ancrées dans des configurations sociales, culturelles et historiques incompatibles à sa dimension rationnelle.
Ce qu'il faut reconnaître, c'est la capacité d'adaptation démagogique des dirigeants politiques mauritaniens. Les dirigeants de la Mauritanie ont su brouiller les cartes au niveau international afin de valider les protocoles de coopération qui permettent d'entretenir le système raciste qui peut varier, mais qui conserve les fondamentaux pour sa perpétuation. Ce dont il est question, c'est de la survie de l'hégémonie d'une seule composante sur les autres entités de la Mauritanie, dont la plus martyrisée est la communauté africaine qui, depuis plus de trois décennies, vit une tragédie innommable et méconnue ou volontairement ignorée par la communauté internationale.
Les dirigeants de la Mauritanie d'hier et d'aujourd'hui, ne se sont jamais souciés de la construction d'un Etat garant de l'égalité entre les citoyens dans le respect de la diversité culturelle constitutive de la société mauritanienne. Un monolithisme fondateur de la logique de l'exclusion a structuré ce qu'on peut appeler le système politique mauritanien dont le pilier est la logique de l'exclusion et de la domination de la communauté africaine.
Si la démocratie se réduit à la démagogie, personne ne peut affirmer que celle-ci peut résoudre la question épineuse de la cohabitation. Mais en l'absence d'une perspective démocratique, il est difficile de construire les bases du vivre ensemble. Deux tensions animent un processus démocratique, la tension de la régression et la tension progressiste; la première est irrationnelle, elle épouse les contours du contexte propre à chaque pays et valide ainsi l'ordre établi, c'est le cas dans notre pays; la seconde est rationnelle, elle ouvre la voie à un Etat de droit, à la citoyenneté égale et reconnue pour tous, à l'indépendance de la justice, à la promotion par le mérite. Nous savons bien qu'on est très loin de cette seconde dimension de la démocratie.
La culture démocratique est un long processus d'acquisition, qui fait rarement l'économie de la violence, même si nous sommes d'accord que, c'est la voie la plus périlleuse et la moins à la portée des faibles. En revanche, il nous appartient de promouvoir, par des moyens politiques, la résistance contre l'humiliation, la dénégation et l'exclusion. L'attachement à la dignité doit primer sur la quête des primes et des salaires obtenus par la résignation et le reniement du sens de l'honneur.
Il me revient de vous exprimer toute ma considération et mon respect pour votre engagement constant et constructif pour la reconquête de notre dignité bafouée. Je prends acte de l'argumentaire consistant et lumineux qui a nourri vos propos.
Le combat continu, ensemble nous vaincrons.
SY Hamdou Rabby
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