Djeînaba Samba N’guett et Saleck Fall : Liaisons



Djeînaba Samba N’guett et Saleck Fall : Liaisons
Djeynaba samba N’guett a 44 ans. Elle est pauvre, orpheline de père et de mère. Pour urgence obstétricale, elle a été évacuée de Boghé vers Aleg. Bilan de sa césarienne : 03 morts. Elle-même et ses jumeaux.


Au moment où les fidèles musulmans scrutaient le ciel pour observer le croissant lunaire en vue d’entamer le Jeun du mois béni du Ramadan, les Boghéens apprennent la triste nouvelle du décès de Djeînaba Samba N’guett ( voir photo) et ses deux jumeaux à l’hôpital régional d’Aleg, capitale du Brakna. C’était le Jeudi, 27 Août 2009 aux environs de 19 heures 30. Quelques heures auparavant, cette femme mariée, originaire de Sinthiou Garba dans la région de Matam (au Sénégal) et dont la date de naîssance exacte demeure à ce jour sujet de polémique avait été admise à la maternité du Centre Médical de Boghé pour y effectuer son accouchement. Premier constat du diagnostic de la sage femme : Dieynaba N’geutt n’a jamais effectué de visites prénatales auprès d’une structure compétente en la matière dans sa terre d’asile. Le deuxième : une anémie sévère qui lui sera fatale et le troisième : col fermé. Face à la complication de son accouchement, le Médecin chef décide alors son évacuation vers le centre hospitalier régional d’Aleg. Quelques bonnes volontés et des voisins se lancent à pas de charge dans une quête d’argent à l’intérieur du marché de la ville. Une somme d’argent est ainsi rassemblée et qui a permis de couvrir les frais d’évacuation de la dame et d’autres prestations sanitaires une fois sur place dans la capitale régionale. A l’hôpital d’Aleg, le Médecin chirurgien devant la gravité du cas admet d’urgence Dieynaba à la salle d’opération pour subir une césarienne qui tourna mal. La jeune dame mourut quelques heures après. Idem pour ses deux rejetons qui malheureusement naquirent morts ! Les mêmes bonnes volontés organisèrent aussi le rapatriement des 3 dépouilles mortelles d’Aleg vers Boghé.

La surprise !

Une fois les dépouilles mortelles déposées dans une mosquée de Boghé, à Nioly précisément, les ressortissants Sénégalais vivants dans cette ville se concertèrent autour de l’attitude à adopter face à ce drame. Grande fut la surprise des Boghéens et des sénégalais d’apprendre que la défunte partageait le lit depuis une année avec un de ses compatriotes Sénégalais du nom de Saleck Fall qui est maçon de profession. Bizarrement cet homme prétendait être son époux et n’hésitait pas à le clamer haut et fort à qui voulait l’entendre. Après la mort de Dieynaba, il eut l’audace de passer un coup de fil à son oncle Saleck (un ex-gendarme à la retraite et qui est d’ailleurs son homonyme) et sa sœur qui résident à Nouakchott pour leur annoncer que son « épouse » est décédée ! Paradoxalement, quelques minutes plus tard, Saleck Fall interpellé par Moctar Diop sur la nature de ses relations avec la défunte répondait sans vergogne à son interlocuteur : « c’était ma copine, nous vivions ensemble ». Moctar est un mécanicien qui faisait partie du groupe des volontaires partit rapatrier le corps d’Aleg.

Relation entre Saleck et Dieynaba

Le jeune maçon avait connu sa « prétendue » épouse dans le village de Sinthiou Garba où il travaillait dans un chantier avec son grand frère qui vit depuis 28 ans dans cette localité. Sa relation douteuse avec Dieynaba fut matérialisée de sources dignes de foi par la naissance d’un garçon âgé maintenant de 7 ans et qui vivait d’ailleurs avec sa maman à Boghé. Dieynaba a débarqué dans la ville de Boghé avec Saleck Fall vers la fin du mois d’Août 2008, au deuxième jour du mois de Ramadan nous indique Oumar N’diongue, jeune réparateur de téléphones portables chez qui le couple avait habité momentanément avant de décamper. En ce moment, Salif avait déclaré à son copain Oumar que Dieynaba était venue chercher du travail à Boghé et qu’elle n’était pas son épouse. Cependant, le comportement douteux adopté par le couple dans la maison conduira la famille N’diongue a prendre ses distances vis-à-vis d’eux. Entre temps Dieynaba trouve du boulot un peu plus rapidement chez la famille Bâ de Nioly par l’intermédiaire d’une certaine Hawo Diama N’diaye qui la recommande à Fatim Bâ et Daddé qui l’employèrent pendant un semestre comme bonne dans leur maison où elle habitait finalement. Le maçon commençait alors à fréquenter à un rythme effréné Dieynaba dans son lieu de travail au point d’agacer le père de famille qui a vite réagit en interdisant à Saleck d’entrer dans la maison. Pendant ce temps, la jeune dame effacée et réservée travaillait paisiblement et n’avait pas de fréquentations selon nos témoins. Pendant ce temps le jeune Saleck, loue une chambre non loin du lieu de travail de sa copine. A partir de ce moment, ses employeurs constatent chez-elle un nouveau comportement marqué par des sorties nocturnes entre le crépuscule et 20 heures dans un premier temps. Puis de 21 heures à 00 heure avant d’atteindre plus tard des proportions démesurées 21 heures du soir jusqu’au petit matin. Les protestations de ses patronnes n’y feront rien.

L’espoir bascule dans le malheur

En Décembre 2008, elle tomba enceinte de Saleck. Les premiers mois de grossesse furent difficiles à supporter pour une femme qui frôle l’âge limite de la ménopause. Elle rompt le contrat malgré elle et se retranche définitivement dans la chambre de Saleck. L’insistance de ses employeurs à la maintenir au sein de la maison jusqu’au terme de sa grossesse n’y fit rien. Quelque fois, elle restait sans s’alimenter par manque d’argent a déclaré ce jeune garçon. Ce qui la poussait même à observer le jeun poursuit ce dernier en affirmant que Saleck ne s’occupait jamais de Dieynaba encore moins de son état de santé. « Il l’a battait quelque fois au vu et au su de tout le monde ». Et pourtant elle est majeure s’exclame le jeune garçon qui a vécu dans la même maison avec la défunte Dieynaba.

Retour à la terre natale

Le regroupement des ressortissants Sénégalais de Boghé sous la conduite de M. Mar Diène Touré décide avec l’accord de la famille de Dieynaba de rapatrier la défunte et ses jumeaux à Sinthiou Garba pour y être inhumés. Ainsi, 106.000 Mille ouguiyas furent mobilisées par les Boghéens et les ressortissants Sénégalais pour rapatrier les corps qui ont sont arrivés dans la nuit du Vendredi 28 Août vers 20 heures à leur destination, Sinthiou Garba sous une pluie battante a déclaré Mar Diène.
Pendant ce temps, les villageois recherchaient activement Saleck responsable, selon eux, de tous ces crimes avec comme objectif de le lyncher. Avec la complicité de son grand frère, il échappa au pire des sorts. La défunte jeune dame est orpheline de père et de mère et est issue d’une famille très pauvre nous ont rapporté des témoins qui avaient accompagné la dépouille mortelle. En plus, au domicile des cousins de Dieynaba où étaient hébergés la délégation d’accompagnement, ils ne régnaient guère une atmosphère de deuil nous ont rapportées les mêmes sources.

Fausse note

Lors de la cérémonie d’inhumation des hommages marqués ont été rendus par plusieurs personnes à la défunte toujours selon les mêmes sources. La principale fausse note de la cérémonie d’inhumation c’est l’attitude des villageois de Sinthiou Garba. Ils ont passé sous silence ou ignoré délibérément tous les gestes humanitaires manifestés par la communauté Sénégalaise et les Boghéens à l’égard de Dieynaba avant et après sa mort nous a confié l’un des accompagnateurs.

Equation

Cette mystérieuse et rocambolesque affaire continue de faire couler encore beaucoup de salives dans cette ville du fait des nombreuses zones d’ombre qu’elle comporte. S’il est établit que cette femme était mariée à un autre maçon qui travail à Thies (Sénégal) et avec lequel elle a de grands enfants dont un garçon âgé de 19 ans, comment a-t-elle été contrainte d’abandonner son foyer pour suivre une autre personne sans que le mari ne réagisse ? Ses sœurs ou ses frères voire ses cousins pouvaient prendre l’initiative au lieu d’attendre sa mort pour faire sur elle des témoignages (ndlr). Dieynaba qui a 44 ans avait-elle suivi Saleck de son propre gré ou non ? Qu’est ce qui l’a poussé à abandonner son foyer ? Pourquoi elle n’a jamais été enregistrée dans le registre de l’immigration à la police? Et pourquoi jusque là aucune plainte n’a été déposée contre Saleck par le vrai mari de Dieynaba encore moins par ses parents ? Plusieurs questions qui méritent des éclaircissements.

Plainte !


En attendant, le Regroupement des ressortissants du Sénégal avec l’appui des autorités consulaires ont déposé une plainte contre M. Saleck Fall (originaire de Podor) auprès du tribunal d’Aleg. Depuis Saleck s’est éloigné du lieu de son forfait et se pavane loin dans les rues de Nouakchott.

Thierno Souleymane cp Brakna


source: le quotidien



Mercredi 9 Septembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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