Le Dialogue National Inclusif que les autorités mauritaniennes s’apprêtent à lancer, marque une tentative politique majeure pour ouvrir un espace de discussion autour des grandes problématiques nationales (l’Etat de Droit, la cohésion nationale, la gouvernance etc).
Il s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes liées à des blessures historiques encore ouvertes (passif humanitaire, la question de l’esclavage…) et une demande sociale croissante pour plus de justice sociale, et de gouvernance équitable.
Malgré cette ouverture positive des autorités mauritaniennes visant à renforcer l’état actuel de son système de gouvernance pour plus d’inclusion, la confiance reste limitée.
Certains partis politiques et leaders d’opinions doutent de la sincérité du gouvernement, craignant un dialogue de façade, sans réelles conséquences politiques. Ils réclament des garanties concrètes pour que les recommandations issues du dialogue soient effectivement mises en œuvre
Le scepticisme est légitime. Trop souvent, dans l’histoire politique mauritanienne, les dialogues ont accouché de promesses non tenues, sans réelles réformes. Aujourd’hui encore, certains partis dénoncent l’absence de garanties et la crainte d’un dialogue sans suite.
Mais face à cette défiance, le boycott est-il vraiment une option stratégique et profitera-il au peuple mauritanien dans son ensemble, dont les leaders sont sensés représenter ? Rien n’est moins sûr.
Une voix à faire entendre:
Refuser de participer, c’est laisser le champ libre au pouvoir pour orienter seul le contenu et les conclusions du dialogue. C’est aussi prendre le risque de rater un rendez-vous historique pour l’avenir de la Mauritanie.
Car, derrière les querelles politiques, ce sont des questions importantes qui attendent des réponses : la cohésion nationale, la gouvernance équitable et inclusive, la justice sociale, le passif humanitaire des années 1989-1991, les séquelles de l’esclavage, les discriminations, la marginalisation sociale, et la corruption.
Le dialogue, même imparfait, peut devenir un levier de changement, à condition d’y entrer avec des conditions claires et une stratégie cohérente. Imposer la mise en place d’un comité de suivi indépendant, exiger une feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations, réclamer une transparence médiatique totale : autant d’éléments qui peuvent donner du poids à une participation exigeante.
Le risque de l’isolement:
À l’inverse, le boycott, aussi noble soit-il dans l’intention, mène souvent à l’isolement politique. Il affaiblit les voix critiques, prive les citoyens de relais institutionnels pour porter leurs revendications, et peut paradoxalement renforcer le pouvoir en place, qui n’aura alors aucun contrepoids sérieux à sa narration.
Le dilemme n’est donc pas de participer ou non, mais comment participer intelligemment. En mobilisant la société civile et les médias, les partis de la majorité, comme ceux de l’opposition pour transformer ce dialogue en véritable tribune pour la réforme.
Le dialogue est avant tout une philosophie. À noter que tous les conflits finissent au tour d’une table. C’est avec cet instrument que le Sénégal voisin a évité le pire; et a permis de sortir ce pays d’une profonde crise. C’est également le cas dans le conflit opposant la Russie et l’Ukraine.
En définitive, le dialogue n’est pas une fin en soi, mais un instrument de résolution des conflits politiques pour la paix civile. Y renoncer, c’est peut-être renoncer à peser.
SY Samba -Sociologue
Source : Samba Sy
Il s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes liées à des blessures historiques encore ouvertes (passif humanitaire, la question de l’esclavage…) et une demande sociale croissante pour plus de justice sociale, et de gouvernance équitable.
Malgré cette ouverture positive des autorités mauritaniennes visant à renforcer l’état actuel de son système de gouvernance pour plus d’inclusion, la confiance reste limitée.
Certains partis politiques et leaders d’opinions doutent de la sincérité du gouvernement, craignant un dialogue de façade, sans réelles conséquences politiques. Ils réclament des garanties concrètes pour que les recommandations issues du dialogue soient effectivement mises en œuvre
Le scepticisme est légitime. Trop souvent, dans l’histoire politique mauritanienne, les dialogues ont accouché de promesses non tenues, sans réelles réformes. Aujourd’hui encore, certains partis dénoncent l’absence de garanties et la crainte d’un dialogue sans suite.
Mais face à cette défiance, le boycott est-il vraiment une option stratégique et profitera-il au peuple mauritanien dans son ensemble, dont les leaders sont sensés représenter ? Rien n’est moins sûr.
Une voix à faire entendre:
Refuser de participer, c’est laisser le champ libre au pouvoir pour orienter seul le contenu et les conclusions du dialogue. C’est aussi prendre le risque de rater un rendez-vous historique pour l’avenir de la Mauritanie.
Car, derrière les querelles politiques, ce sont des questions importantes qui attendent des réponses : la cohésion nationale, la gouvernance équitable et inclusive, la justice sociale, le passif humanitaire des années 1989-1991, les séquelles de l’esclavage, les discriminations, la marginalisation sociale, et la corruption.
Le dialogue, même imparfait, peut devenir un levier de changement, à condition d’y entrer avec des conditions claires et une stratégie cohérente. Imposer la mise en place d’un comité de suivi indépendant, exiger une feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations, réclamer une transparence médiatique totale : autant d’éléments qui peuvent donner du poids à une participation exigeante.
Le risque de l’isolement:
À l’inverse, le boycott, aussi noble soit-il dans l’intention, mène souvent à l’isolement politique. Il affaiblit les voix critiques, prive les citoyens de relais institutionnels pour porter leurs revendications, et peut paradoxalement renforcer le pouvoir en place, qui n’aura alors aucun contrepoids sérieux à sa narration.
Le dilemme n’est donc pas de participer ou non, mais comment participer intelligemment. En mobilisant la société civile et les médias, les partis de la majorité, comme ceux de l’opposition pour transformer ce dialogue en véritable tribune pour la réforme.
Le dialogue est avant tout une philosophie. À noter que tous les conflits finissent au tour d’une table. C’est avec cet instrument que le Sénégal voisin a évité le pire; et a permis de sortir ce pays d’une profonde crise. C’est également le cas dans le conflit opposant la Russie et l’Ukraine.
En définitive, le dialogue n’est pas une fin en soi, mais un instrument de résolution des conflits politiques pour la paix civile. Y renoncer, c’est peut-être renoncer à peser.
SY Samba -Sociologue
Source : Samba Sy