Des outils modernes contre la gabegie



Des  outils modernes  contre la gabegie
La démocratie moderne ‘adopte’ de nouveaux outils, de nouveaux concepts tels que la gouvernance électronique, contrôle citoyen. Ces concepts peuvent être regroupés sous l’intitulé de ‘droit à l’information’. Nous sommes en retard dans ces domaines. Pourtant, le contrôle citoyen a été bel et bien abordé il y a deux ans de cela. Il a été discuté dans des altiers et validé par des acteurs sensibles à cette question. Le contrôle de l’action des pouvoirs publics par la société civile mauritanienne, voire par les citoyens eux-mêmes, était pour ainsi dire, en 2007, une ‘directive’ préconisée par la Banque mondiale et le PUND. Depuis lors, aucune action concrète n’a été signalée. Généralement, «le contrôle citoyen de l’action publique renvoie au pouvoir et à la capacité qui sont donnés aux citoyens de demander aux agents des services publics (y compris les élus locaux) et aux fournisseurs de services de rendre des comptes, ce qui implique qu’ils doivent répondre de leurs politiques, de leurs actions, de leurs comportements et de l’utilisation des fonds. Il nécessite un engagement des citoyens à appuyer l’action de l’Etat et des collectivités par un contrôle constructif. Contrôle citoyen ne signifie pas usurpation ou remise en cause de prérogatives mais renforcement de l’action des agents publics/élus. Il est bénéfique pour le citoyen et le service ou agent public: meilleur ciblage des besoins et meilleure performance du service public ; il est facilité par un engagement volontaire des agents du service public et/ou des élus locaux». (NDR). En gros, le contrôle citoyen nécessite, dans certaines circonstances, la gouvernance citoyenne électronique pour dénoncer toute dérive dénonciable.

Malheureusement, le taux d’utilisateurs de l’outil informatique, en Mauritanie, reste en déca des espérances. Le taux d’usagers de l’internet demeure aussi ‘excessivement’ faible.

En Inde, la loi exige clairement le droit à l’information. Dans ce pays qui est sur le bon chemin du développement économique, Frédéric Bobin souligne, à cet égard, dans une chronique expliquant l’expérience salutaire de l’action citoyenne, parue il y a peu dans le journal le monde qu’ « en 2005 une loi consacrant formellement ce droit - sous certaines réserves liées à la sécurité nationale -, prévoyant même des pénalités financières pour sanctionner tout fonctionnaire qui refuserait d'accéder aux requêtes des citoyens. En l'espace de trois ans et demi, deux millions de saisines au nom du “Right to information” (RTI) ont été enregistrées. De nombreux cas de corruption ou de détournement de fonds publics ont été ainsi démasqués. Le premier ministre de l'Etat du Karnataka s'est fait pincer pour avoir dépensé 240 000 euros en travaux de réfection de sa résidence. Dans ce nouveau climat, les juges de la Cour suprême se sont sentis obligés de rendre public leur patrimoine ». Il ajoute en rapportant l’action citoyenne d’un ‘académicien’ indien à la retraite que : “la connexion d’un universitaire à l’internet marchait mal. Celui-ci a appelé le service concerné, mais ‘il s’est fait balader comme une balle de ping-pong’. Il a alors déclenché la requête RTI en demandant : “Quelles ont été les étapes du suivi de mon dossier de réclamation ? Qui sont les agents concernés ? Pourquoi n'ont-ils pas été sanctionnés pour n'avoir pas honoré leurs obligations ?” Deux jours plus tard, le problème était réglé.” Poursuit le retraité.

Chez nous, l’internet ne suit guère une régulation objective et chaque opérateur fait ce qui lui semble bon sans dérangement significatif. La connexion est lente et les cahiers des charges ne sont que difficilement respectés par les opérateurs de la télécommunication. Ainsi, le service fourni est loin d’être acceptable. Une semaine, peut être deux, pour la réparation de la ‘connectivité’ locale.

m_barrada@yahoo.fr

Source : La Tribune n°477



Mercredi 2 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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