Démission collective à l'AJD/MR



C’est avec un immense regret que nous mettons fin à notre militantisme au sein de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie (AJD/MR).

Nous nous étions engagés parce que convaincus que le parti prenait en charge les vraies problématiques politiques nationales et que le projet de société était le meilleur pour éradiquer les discriminations et les injustices qui hypothèquent l’avenir de la Mauritanie.

Malheureusement, depuis au moins une décennie, le parti a été incapable de porter le combat tellement les instances ont été détournées de leurs objectifs par des hommes et des femmes qui n’entrevoient la politique que sous le prisme du suivisme et du diktat.

Au niveau national, l’AJD/MR est devenue inaudible et inerte, réduite à quelques sections animées par des militants convaincus qui ne reçoivent aucun soutien des instances dirigeantes.

Au niveau international, pendant plusieurs années, des militants ont déployé d’énormes moyens et ont investi beaucoup de temps pour créer et animer des structures en Europe, au Canada, aux USA et en Afrique. A l’exception d’une ou de deux structures, toutes les autres se sont désagrégées, avec comme conséquence, le départ de plusieurs militants aux convictions tenaces et aux compétences et expériences avérées.

Il n’est plus un secret que le bureau politique réduit à une poignée de personnes ne joue plus le rôle qui lui sied ; Le rôle de locomotive, de centre catalytique duquel devrait jaillir l’inspiration et la lumière pour déteindre sur les autres instances. Hélas ! Le bureau politique est devenu un lieu où les décisions sont des ordres impératifs à suivre et à appliquer sans débat.

Après plusieurs efforts discrets mais infructueux que nous avions entrepris pour convaincre les dirigeants du parti à s’affranchir de ces pratiques managériales antidémocratiques, nous nous rendons à l’évidence que l’heure est arrivée pour rendre nos cartes et suspendre définitivement tout cheminement avec un parti devenu la chasse gardée d’un groupe qui fait fi des valeurs et idéaux du parti.

C’est la somme de ces pratiques antidémocratiques et l’incapacité du bureau politique à relever les défis internes qui expliquent amplement l’impossibilité du parti à jouer son rôle de porte-voix. De surcroit, le parti est devenu un outil au service d’un groupe qui a arraché, à tous les militants de l’intérieur et de la diaspora, leur mot à dire et leur droit de regard sur les activités du parti.

Sans aucune crainte, nous pouvons affirmer que l’AJD/MR a renoncé aux valeurs et aux idéaux pour lesquels elle a été créée. Entre autres raisons de ce renoncement, l’incapacité des dirigeants à faire fonctionner normalement les instances particulièrement le bureau politique et le conseil national. La communication du parti est un autre indicateur qui donne la preuve que l’AJD/MR a renoncé au combat.

En effet, la communication du parti est réduite aux communiqués laconiques et déclarations qui ont suscité une indignation légitime des militants qui se sentent méprisés après tant d’années d’efforts consentis pour consolider le parti.

Le parti a renoncé à son combat pour la démocratie, la justice et la redevabilité parce que ses plus hautes instances fonctionnent sans s’adosser à de telles valeurs. C’est justement ce qui explique, en grande partie, les nombreuses démissions et autres expulsions et suspensions abusives opérées par le bureau politique.

Au total, l’AJD/MR est bel et bien détournée de ses valeurs et idéaux au point qu’il est désespéré de la redynamiser parce que totalement plongée dans des particularismes au détriment d’un travail sur les consciences qui aurait dû s’enraciner dans les impératifs bien compris du projet de société pour lequel le parti a été créé.

Nous ne terminerons cette déclaration, sans rappeler, que le 9 avril 2020, nous avions adressé au président un MEMO de 12 pages dans lequel nous exposions :

1. Les PROBLEMES MAJEURS que nous pensions être à l’origine de la léthargie décennale de l’AJD/MR.

2. Les SUGGESTIONS ET/OU SOLUTIONS que nous proposions pour REDYNAMISER et REDRESSER le parti.

1 an et 5 mois après notre correspondance, nous n’avons reçu aucune réaction du président encore moins du bureau politique. Cette attitude est la preuve éloquente que le parti, ou plus exactement le groupe qui a pris en otage le parti, se moque des opinions et suggestions de ses militants qui sont réduits au silence et au mépris affiché par les dirigeants.

Aujourd’hui, nous avons mûri une analyse rigoureuse sur la situation chaotique que traverse l’AJD/MR. Nous, signataires de la présente lettre, décidons de démissionner de l’AJD/MR qui est manifestement à des années-lumière des idéaux et des valeurs qui sont à la base de sa création.

LES SIGNATAIRES

Diallo Daha Cherif. Coordinateur Régional et Président Section Kiffa. Ancien Coordinateur régional CVE & Membre fondateur. KIFFA.

Mountagha Cheikh WAR. Section ADJ/MR Amérique du Nord. Cincinnati. USA

Ngaide Mamadou Oumar. Ancien Président du mouvement des jeunes. Section AJD/MR Amérique du Nord. Cincinnati. USA.

Alassane Samba DIACKO. Militant Section Kiffa (ASSABA). Deux fois candidat AJD/MR a la mairie de Kiffa.

Adama Ngaide. Ancien Président Cellule AJD/MR New-York/ Section AJD/MR Amerique du Nord. USA

Abou Aliou SOW. Représentant AJD/MR. Barkeol. KIFFA.

VICTOR HUGO DISAIT : « la liberté consiste à choisir entre deux esclavages : l’égoïsme et la conscience. Celui qui choisit la conscience est l’homme libre. »

FAIT LE 9 SEPTEMBRE 2021


Source : Adama Ngaide

Vendredi 10 Septembre 2021
Boolumbal Boolumbal
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