Capitaine Dadis Camara, Président de Guinée Le mauvais élève de Mohamed Ould Abdel Aziz



Capitaine Dadis Camara, Président de Guinée Le mauvais élève de Mohamed Ould Abdel Aziz
Contrairement à son idole, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a su sortir de sa confrontation politique avec ses opposants sans verser une goutte de sang, le capitaine Dadis Camara de Guinée qui a toujours cité ce dernier en exemple, n'a pas hésité à faire tirer sur la foule venue répondre à l'appel de l'opposition. C'était dans la journée de lundi dernier. Bilan, 87 morts, des dizaines de blessés et le successeur de Lansana Conté qui se dit "désolé ". La communauté internationale, si laxiste dans la gestion du pouvoir politique en Afrique, est indexée du doigt.

La gestion de la crise politique née du coup d'Etat du 6 août 2008 en Mauritanie par la communauté internationale, qui en dix mois de tergiversation s'est révélée partisan des renversements anticonstitutionnels, est perçue par nombre d'analystes comme le catalyseur du drame guinéen et même nigérien. En effet, le capitaine Dadis Camara dont les extravagances ont si peu inquiété les partenaires occidentaux, pourtant si prompts à se faire l'apôtre du légalisme international, s'est bien inspiré du modèle mauritanien. Là-bas, un militaire comme lui a pris le pouvoir en écartant un président démocratiquement élu, et par une pirouette si bien soutenue par la communauté internationale, est parvenu à s'installer légalement à la tête du pays. Lui par contre n'a renversé personne, mais a simplement remplacé un mort à la barbe des postulants. Cet officier recalé aux portes de l'Académie militaire de Meknès (Maroc), qui traîne déjà le triste sobriquet de Idi Amin Dadis, référence au dément despote Ougandais Idi Amin Dada mort en exil, a plongé son pays dans le chaos. Pourtant, il s'était interdit de candidature à la présidentielle guinéenne, avant d'en fixer la date pour le 31 janvier 2010 et de se porter candidat. La foule, venue au meeting de l'opposition guinéenne ce 28 septembre 2009 dans le mythique stade du 28 septembre (tragique coïncidence), comptait exprimer son refus face à cette candidature. Elle ne savait pas que la folle ambition du capitaine Dadis Camara pouvait le conduire au génocide.

Il faut dire que la main fourrée d'une certaine Françafrique dans les affaires africaines est redevenue l'arme par laquelle l'ancienne puissance coloniale qu'est la France protège ses intérêts dans le continent en s'accommodant aussi bien des coups d'état que de leurs auteurs qu'elle protège. Dans le cas mauritanien, le puzzle d'une crise bien régentée au grand dam d'une opposition qui croit encore aux vertus des principes démocratiques, à souffert de ces taupes de l'Elysée. En Guinée, les observateurs n'ont pas manqué de voir dans l'intervention de l'ineffable Patrick Balkany, intime de Nicolas Sarkozy et dont le bêtisier s'allonge de mois en mois, une caution apportée à un pouvoir en dérive. Cet élu de l'UMP n'avait-il pas soutenu que "la candidature de Dadis Camara ne posait pas de problème " à l'heure où les forces démocratiques en Guinée souhaitaient le contraire.

Plus grave, le Secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, déjà fort peu inspiré sur les fronts mauritaniens et gabonais, n'avait-il pas traité avec beaucoup d'égard les émissaires du Capitaine Dadis Camara lors de leur passage à Paris. Il avait en effet reçu avec empressement le général Sékouba Konaté, le n°2 de la junte en Guinée et non moins ministre de la Défense de cette coterie de putschistes guinéens, aujourd'hui auteurs de 87 meurtres.

Il s'agissait pourtant de citoyens guinéens, froidement tués par balles, alors qu'ils étaient venus tout simplement réclamer un avenir politique meilleur pour leur pays.


Source: L'authentique

Jeudi 1 Octobre 2009
Boolumbal Boolumbal
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