Billet:Le COVIRE contre Ely O. Mohamed Vall

Le COVIRE (Collectif des victimes de la Répression) a inauguré, avant hier, la saison des marches « contre Ely », ce qui, tout le monde en conviendra, est une contribution inestimable au débat démocratique. Pour une organisation d’anciens militaires négro africains rescapés des massacres de 1990-91, et dont l’intimité avec le pouvoir outrepasse les limites de la décence, Ely est une cible idéale. Indéboulonnable patron de la Sûreté nationale, durant tout le règne de O. Taya, il fut, à la chute de celui-ci, président du CMJD.



Billet:Le COVIRE contre Ely O. Mohamed Vall
A ce titre, et au nom de tout le CMJD, il s’opposa à toute velléité de règlement des questions du passif humanitaire et des déportés. Ce n’est donc pas la posture d’accusé d’Ely qui pose problème, quoi que… Ce qui démange la conscience, c’est ce statut de procureurs-juges que le Covire, ses mandataires et ses complices s’arrogent, avec autant d’insincérité que d’arrogance.
Porté, en 2007, sur les fonts baptismaux par le ministère de l’Intérieur, afin de faire contrepoids au Fonadh, le Covire ne s’est jamais lavé des tares de sa naissance. Avec le coup d’Etat du 6 août 2008, il change juste de maîtres. Le désormais général Négri et le colonel Dia Adama, en deviennent les officiers traitants. C’est la branche civile des opérations « kwars » qui a animé la marche et le meeting « contre Ely ». Des personnalités appartenant, toutes, à la galaxie azizienne. Ngaïdé Amadou Mokhtar, Abou Sidibé et Samba Kébé Diadié, dirigeants du Covire ; hier, honorables soldats, aujourd’hui, entremetteurs et cambistes de la honte, troquant la mémoire de leur frères d’armes contre quelques pièces d’or. Rabiatou Aïdara, maire de Sebkha, épouse du colonel cité plus haut, généreuse en « dons », politiquement et juridiquement incorrects. Sow Moussa Demba, dit Tschombé, vieux routier du syndicalisme et de la politique. De l’UTM des origines au PPM des années glorieuses, de la dernière période du tayisme au surgissement de O. Abdel Aziz, il est de tous les ralliements. Jamais véritablement comblé par ceux qu’il sert, mais toujours à deux pas de l’occupant du palais, au cas où. Coumba Ba, conseillère à la présidence. Une sacrée cavalière, celle-là. En moins de quatre ans, elle a réussi l’exploit de survivre à deux coups d’Etat, et de changer quatre fois de monture, sans la moindre égratignure. Ely, après Taya ; Sidi, après Ely ; Aziz, après Sidi. Il est vrai, comme disait l’autre, que pour avoir des états d’âme, il faut en posséder une.
Voilà donc le tribunal devant lequel le colonel Ely O. Mohamed Vall était convoqué. L’accusé est assurément coupable ; on ne sort pas d’un règne de vingt ans sur les services de police d’une dictature sans quelque sang sur les mains. Ce qui trouble, c’est la sélectivité du tribunal ; l’extrême sévérité pour l’un, l’extrême complaisance pour les autres. Ceux qui paradent au sein du HCE, ou à côté, et dont les noms sont inscrits sur les listes des personnes soupçonnées d’avoir été les concepteurs et exécutants des massacres de 1990-91, dressées par les organisations locales et internationales des droits de l’homme. O. Hadi, O. Meguett, O. Zenagui, Arbi O. Jdeïn et les autres ont, évidemment, un alibi et une défense en béton. Ils sont dans le camp de Aziz, et prenaient le thé en compagnie du général au moment des faits. Ce qui n’est visiblement pas le cas de Ely O. Mohamed Vall qui, lui, se trouvait auprès de O. Taya à l’heure du crime.

Abdoulaye Ciré BA

Source: Biladi

Mardi 16 Juin 2009
Boolumbal Boolumbal
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