Aziz a gagné. Le FNDD, le RFD et tous ceux qui gravitent autour ont perdu des galons.



Aziz a gagné. Le FNDD, le RFD et tous ceux qui gravitent autour ont perdu des galons.
Ibrahima Mokhtar Sarr est sacré premier négro-africain.

C’est un exercice difficile que de tenter de comprendre, hic et nunc, les oppositions d’un pays dont l’avenir est hypothéqué et dont les «leaders» sont empêtrés dans des calculs visant à s’approprier les richesses et les prestiges sur le dos des populations.

Il est aussi très hasardeux, dans un contexte de tortuosité devenue structurelle et de revirements spectaculaires et d’alliances contre nature, de conduire un débat fécond et/ou d’imposer des réformes de fond qui exigent des décennies de pratique politique rigoureuse loin, très loin, des approximations et des amateurismes auxquels se livrent une majorité d’organisations et de partis politiques mauritaniens.

Avoir des analyses différentes, des perceptions contraires et une compréhension quelconque du concept de la «démocratie» et des lois qui nous gouvernent n’est pas une problématique en soi. Loin s’en faut !



La problématique réside, là où, une oreille sourde est permanemment tendue aux appels pour une vraie réconciliation nationale. Pire encore si des partis qui se réclament de l’opposition, pour des raisons inavouées, décident de combattre la réalisation d’une vision politique arrimée aux réalités litiques de notre pays.




Ces raisons inavouées étaient repérables déjà des l’annonce d’une négociation qui a scandaleusement accouché d’un gouvernement d’union nationale dont l’ «opposition» en captera des postes dits stratégiques. Et pourtant le facteur le plus décisif et le plus stratégique, était de chercher à organiser et/ou à réorganiser des forces politiques même opposées pour définir une vision d’avenir.

En effet, les problèmes existentiels des composantes discriminées et défavorisées en Mauritanie exigent, à notre avis, à repenser et à accorder plus d’importance aux questions de coexistence nationale et de cohabitation entre nos communautés en lieu et place des sempiternelles querelles de positionnement sur fond de haine organique, de course électorale aux fins d’accumulation de richesses et/ou d’infiltration dans l’attelage d’un état encore gangrené par le racisme, l’esclavage et la féodalité abjecte.

Il est n’est un secret pour personne que dans la pratique administrative quotidienne, tous les régimes qui se sont succédés, dont celui de SIDIOCA, n’ont fait qu’exacerber les pratiques racistes, esclavagistes et féodales qui, sur la base de la loi fondamentale, n’ont accordé aucune opportunité d’épanouissement aux composantes noires (haratines et négro-africaines) longtemps marginalisées au niveau politique, économique, financier, culturel et social.

Cette logique d’exclusion justifie toute l’importance que des partis comme l’AJD/MR, accorde à la réconciliation nationale. Cette dernière est au pays ce que la lumière est pour les plantes vertes. Nous avons éloquemment plaidé en faveur d’une réconciliation nationale non pas sous l’angle unique de la théorie, comme le font brillamment certains prétentieux pionniers de la lutte contre le racisme, mais plutôt sur la base d’une analyse pragmatique d’une situation politique concrète.

Etant l’alpha et l’oméga d’une véritable unité nationale, la réconciliation devrait servir de précurseur pour bâtir un socle sur lequel se construirait un état mauritanien de droit. Subséquemment, et pour en arriver là, il devient absolument utile de refuser une réconciliation biaisée qui ne passerait pas aux crible d’un débat national avec tous les acteurs pour, de façon inéluctable, définir un cadre, édicter des lois, ou au moins, s’accorder sur un consensus national, généreux, processuel mais obligatoire qui générerait un état de droit capable d’éradiquer toutes les inégalités primaires afin de garantir une justice totale sans laquelle la viabilité de notre nation arabe et africaine ne serait qu’une utopie.

Justice totale signifie ici la résorption de toutes les lois, pratiques administratives et gouvernementales à relent raciste, ethniciste, régionaliste, féodales qui, somme toute, occupent une place de choix dans le fonctionnement actuel de notre pays (son gouvernement, ses parlements, ses régions administratives, ses mairies et autres démembrements de l’état).

Mais celà ne peut se faire que si les acteurs en présence apprennent à se comporter comme des partenaires complémentaires nécessairement contradictoires et non pas comme des ennemis qui ne peuvent pratiquer la politique que dans le dessein inavoué et calculé de combattre l’autre à mort. C’est cette perception illogique et hautement pernicieuse de la politique qui nous mènera aux innombrables et inextricables obstacles que nous vivons.

Il s’agit donc de se donner les moyens politiques, intellectuels et matériels pour investir sur ce qui importe le plus, c’est-à-dire la survie d’un pays. La survie de notre pays n’a jamais été une préoccupation pour les partis qui défendaient le retour à la légalité, c’est-à-dire le retour de Sidi. La tenue du sommet de Dakar n’a été qu’un sursis, une aubaine pour remobiliser et réorganiser le bataillon administratif de l’état qui aura permis à l’ex parrain de SIDIOCA de gagner triomphalement une élection devant un FNDD qui a perdu énormément de galons et de crédibilité politique.

La défaite du FNDD et du RFD n’était que prévisible. Ce front et ce parti qui ne jurent que par l’opportunisme se sont focalisés sur les aspects politiciens plutôt que sur les aspects programmatiques qui seraient en conformité avec le combat dit du «retour à la légalité» dont il se targuait. Dakar a été totalement un sommet de politique politicienne. La vraie demande sociale a été mis sous le boisseau le temps de chercher à se faufiler en Mauritanie pour encore tromper le commun des mauritaniens.

C’est du reste, l’inconséquence, l’incohérence qui trouve ici un exemple d’école. Le RFD, malgré tout les milliards des Smassides n’a pu pêcher qu’un 13%. Victime de ses retournements spectaculaires tantôt pro-Coup tantôt contre-Coup, le RFD laissera un souvenir ineffable. Quant au FNDD il ferait mieux de réévaluer sa politique. Les 16% qui lui sont revenus ne correspondent pas à l’adhésion à un programme.

C’est plutôt, en partie, le choix de mauritaniens qui nourrissent, il est vrai, un espoir et une fidélité à un Homme qui a acquis son charisme via un combat loin des arcanes corruptives et machiavéliques d’une opposition aujourd’hui rattrapée par ses incohérences et sa duplicité notoire. Il s’agit de Messaoud Ould Boulkheir. Mais une autre partie de ces 16% n’est que la contribution d’électeurs qui se sont trompés de choix croyant sincèrement et honnêtement aux discours dit du «retour à la légalité» véhiculé, avec brio, par les leaders et les juristes politiciens du FNDD.

Et il y’a enfin dans ces 16%, le vote de mauritaniens qui n’ont jamais voté pour des programmes mais dont le vote est toujours l’expression d’une querelle contre des personnes et/ou des groupes de personnes. Ceci est tellement vrai que le FNDD, afin d’engranger des voix et résoudre le dilemme de la représentativité dont souffre beaucoup de partis en son sein, investira des efforts pour ternir l’image d’un Ibrahima Sarr agaçant mais convaincant et convaincu en faisant circuler, entre autres, le grand mensonge selon lequel l’AJD/MR et Aziz seraient les mêmes.

Nous avons été témoins oculaires de propos du genre : « vous, à l’AJD/MR, vous êtes avec le général et vous êtes antidémocratiques parce que vous soutenez le coup d’état contre un élu ». Le mensonge grossier et la malhonnêteté intellectuelle mais aussi l’ignorance ne pouvaient trouver meilleure illustration. C’est justement là où réside la défaite cuisant de cette structure fantoche.

En cherchant vainement et farouchement à organiser des funérailles précipitées à l’AJD/MR, le FNDD et ses «griots apologistes» donnent une opportunité et un alibi aux politiciens pour ajourner à jamais le plus important c’est-à-dire la question nationale en cherchant à anéantir l’homme qui portait en lui le symbole même de ce combat, nous avons nommé Ibrahima Mokhtar Sarr. Si le FNDD a réussi quelque chose c’est primo avoir éliminé de la farce de Dakar la vraie opposition.

Secundo le FNDD a réussi à tromper les mauritaniens par l’acceptation d’une participation à une élection déjà bien préparée et bien pipée par le « général limogé ». Le FNDD et le RFD ont rendu de si belle manière un grand service à Abdoul Aziz et ils ont finalement bien desservi une démocratie qu’ils ont pompeusement prétendu défendre aux premières heures qui ont suivi le coup d’état.

Ils occuperont désormais, une place dans la mémoire des mauritaniens pour avoir honteusement reniés à leurs principes structurés autour du pompeux slogan du «retour à la légalité» qu’ils nous ont asséné via des congres, des rencontres stériles, des manifestations serviles (devant l’ONU, à Paris, Nouakchott) et autres pétitions qui se sont avérés sans aucune incidence sur l’objectif que s’était fixé ce cocktail de partis politiques.

Aux opposants qui sont aux services du FNDD et à ceux qui, de tout temps, accompagnent l’élite gouvernante et qui s’empressaient à organiser des funérailles pour l’AJD/MR, nous lançons un vibrant appel, celui d’un militant qui croit encore aux valeurs démocratiques universelles.

A ceux qui croient qu’il y’a un péril sur la question de la cohabitation nous lançons un appel pour une unité organique afin de barrer le chemin aux prêcheurs de faux qui, hélas, sont trouvables dans tous les partis et organisations. Nous croyons aux projets de société pour la Mauritanie et non pas à la politique via la parenté, la région, l’ethnie, la race, l’argent ou les alliances matrimoniales.

Venons à la place accordée aux noirs et aux arabes. Sauf sur le papier l’égalité et la justice ne se retrouvent nulle part en Mauritanie. Sollicitons nos consciences et interpellons-nous dans nos pratiques de tous les jours. Nous nous rendrons compte que même si les militaires ont causé des torts a notre pays, la malhonnêteté et la mauvaise foi d’un nombre importants d’entrepreneurs politiques et sociaux, de cadres hautement instruits et d’intellectuels posent bien une problématique par rapport à laquelle nous sommes restés muets et immobiles.

Scrutons nos partis politiques, nos organisations humanitaires et même nos associations villageoises, nous nous rendrons à l’évidence que ce sont de véritables cache-misères où la place accordée au népotisme et au suivisme deviennent la règle de gestion mais aussi le seul critère pour mesurer la probité intellectuelle et morale et l’attachement des individus à leur terroir. Nous devenons ainsi victimes de notre propre incohérence et de notre propre quant aux valeurs démocratiques que nous avons le malin plaisir à vouloir dicter aux autres et pas à nous !!!!

Cette digression était pour rappeler que le mystère est total et que le travestissement de la réalité a gagné la société dans son entité organique pour enfin occuper étrangement et lentement la conscience des uns et des autres.


Finalement toutes les actions et les engagements politiques, culturels, sociaux…….ne sont que le résultat de calculs d’épiciers dont l’objectif est de localiser la position du cousin, de l’allié, du frère de caste, du voisin de village et de la ville. C’est toute cette misère qui nous amène à l’échec. L’échec d’une opposition et l’échec d’une génération d’intellectuels toujours a l’affût des intérêts égoïstes. C’est là tout l’intérêt que nous avons à préserver l’AJD/MR.

Aujourd’hui sacré quatrième homme fort de la Mauritanie et premier noir le plus représentatif sur la scène nationale, les mauritaniens misent sur la valeur politique, intellectuelle et morale de Ibrahima Mokhtar Sarr pour donner corps à l’idéal que se fixe le parti qu’il dirige à savoir, une Mauritanie réconciliée à travers, bien sûr, l’éradication rapide et juste de toutes les injustices à essence raciste, esclavagiste et féodale.

Loin des querelles visant à ternir gratuitement son adversaire, loin des animosités, avec comme seul obsession la réalisation d’une réconciliation durable qui ferait connaitre nos droits et nos devoirs, il nous faut diagnostiquer honnêtement notre pays, admettre nos carences et nos faiblesses notoires et apprendre à nous aimer malgré nos divergences profondes pour enfin léguer aux futures générations une Mauritanie africaine et arabe ôtée du racisme, de l’esclavage et de toutes les pratiques sociales et administratives honteuses.

Qu’allah nous vienne en aide. Amiin.

Adama NGAIDE.
Militant AJD/MR. USA
elhamdou2000@yahoo.fr


Source: Cridem


Dimanche 26 Juillet 2009
Boolumbal Boolumbal
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