Avec le Président de la Commission nationale ramadan 2009



Avec le Président de la Commission nationale ramadan 2009
Conseiller chargé de mission au Cabinet du Premier Ministre, M. Sidi Mohamed Ould Khattri a été désigné, pour la première fois, cette année, Président de la Commission nationale de l’opération Ramadan 2009, destinée à disponibiliser, à des prix abordables, certains produits alimentaires de première nécessité, sucre, riz, lait, huile, oignons, pommes de terre, aux couches les plus démunies.
Après une quinzaine de jours de mise en œuvre, il revient pour mauritanies1.com sur la portée de cette opération, les difficultés rencontrées et en dresse un bilan à mi-parcours plutôt optimiste…


L’opération Ramadan 2009 a été lancée le 22 août dernier. Qu’en attendez-vous concrètement cette année ?
Sidi Mohamed Ould Khattri : L’opération Ramadan est une action ponctuelle à visée sociale. Elle s’inscrit dans le cadre de l’élan social que tout le monde constate, pris, depuis un an, par le Président de la République, Chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz ; élan, qui a touché justement des secteurs comme l’eau potable, la santé, le lotissement de terrains au profit des populations. Donc cette opération sociale vient encore s’inscrire dans la nouvelle dynamique de réorientation prise par l’Etat.


Quelles sont les institutions partenaires de l’opération ?

Sidi Mohamed Ould Khattri : Dans les wilayas, le ministère de l’Intérieur, de par sa tutelle sur les services régionaux, est notre principal partenaire. Il y a aussi la Société nationale import-export (SONIMEX) et le CSA qui s’occupent de la partie logistique de l’opération. La Sonimex se charge de disponibiliser les denrées, le Csa de les rendre accessible jusqu’au niveau de la commune rurale ; puisque, cette année, l’opération couvre l’ensemble du territoire national. Au niveau de Nouakchott, outre le ministère de l’Intérieur, nous avons aussi comme « sponsor» la Fédération des commerçants, qui est signataire, avec nous, d’un protocole d’accord relatif à l’identification, l’approvisionnement et la gestion des boutiques de vente en détail, dans le cadre de cette opération 2009.


Quelle est la politique de prix appliquée cette année ?

Sidi Mohamed Ould Khattri : Si vous avez un riz qui se vend au kilo à 200 UM sur le marché contre 130 UM seulement dans le cadre de cette opération ramadan, une bouteille d’huile à 350 UM vendue à 200 UM, je pense qu’il y a là quand même déjà un gain réel et important pour les populations bénéficiaires. Et il y a lieu de rappeler que ces prix sont fixes et standardisés sur toute l’étendue du territoire national. à Nouakchott comme dans la commune de Wompou, dans le Guidimakha, le litre d’huile est vendu à 200 UM.


L’opération entre dans sa troisième semaine. Y a –t-il véritablement un réel engouement et affluence des populations vers les sites de vente ?

Sidi Mohamed Ould Khattri : Comme à ses débuts, nous avons une très grande affluence. Au niveau du site de la Foire de Nouakchott, l’opération est un réel succès. Certes, au niveau du « marché des femmes », nous avons rencontré, au début, quelques problèmes d’organisation, que nous avons pu surmonter par la suite. Avec 190 boutiques ouvertes dans les moughattaas, la Foire et le « marché des femmes », dans l’ensemble toutes nos prévisions de couverture de l’opération à Nouakchott ont été atteintes. A l’Intérieur du pays, en dépit de quelques problèmes de désorganisation, dus au récent changement intervenu à la tête de la Sonimex, l’opération se déroule plutôt bien et comme prévu. Nous avons 237 boutiques opérationnelles sur les 260 que nous prévoyons d’ouvrir.


Pouvez-vous nous fournir quelques chiffres concernant cette « grande affluence » des populations ?


Sidi Mohamed Ould Khattri : Nous ne sommes pas encore en mesure de rendre public les chiffres concernant le succès de l’opération ainsi que le taux d’affluence. Mais je peux vous assurer que cette année nous ne sommes pas loin de battre des records. On s’achemine dans la troisième semaine de lancement, mais comme à ses débuts, il y a toujours une très grande affluence et engouement des populations bénéficiaires qui ont été observés, ici et là, par nos différentes équipes.


Quels types de difficultés aviez vous eu à faire face durant les quinze premiers jours de l’opération ?

Sidi Mohamed Ould Khattri : Comme je l’ai souligné tantôt, l’opération Ramadan est une opération à visée sociale, dont l’objectif essentiel est, avant tout, de rendre accessible les produits alimentaires de grande consommation au plus grand nombre de bénéficiaires, qui ont souvent un faible pouvoir d’achat. Dans toute opération de ce genre, il est certain qu’il y aura forcément des problèmes si on commence à la partie « mise en œuvre ». Pour ceux liés à l’organisation elle-même, nous avons su et réussi cette année réagir avec promptitude aux différentes situations. Dés que les premières difficultés ont surgi, nous leur avons trouvé des solutions adéquates, justes et transparentes. Au niveau des moyens, tout le monde sait que ce genre d’opération est souvent réalisé avec des moyens financiers, matériels et humains limités. Cela n’a pas inhibé notre action et détermination à aller de l’avant. Et il faut souligner tout de même que cette année d’importantes ressources, qui dépassent le milliard d’ouguiya, ont été mobilisées pour la réussite de l’opération Ramadan.


Pouvez-nous énumérez certaines de ces difficultés ?


Sidi Mohamed Ould Khattri : Il y a eu des tentatives de falsification de tickets que nous donnons. A cause de cela d’ailleurs nous avons jugé tout bonnement de supprimer ces tickets. Pour bénéficier des différentes denrées alimentaires mise en vente, il suffit désormais de faire la queue. Par ailleurs, nous avons rencontré des personnes très démunies qui ne pouvaient pas acheter un sac de riz ou de sucre. A la suite de la visite effectuée par le Premier ministre à la Foire, et certaines directives qu’il nous a donné, nous avons décidé de diviser les quantités mise en vente en deux parts. Cela a eu comme effet immédiat d’en faire bénéficier le plus grand nombre. Nous avons aussi eu à faire face à des tentatives manquées de la part de certains fonctionnaires de l’Etat plutôt « zélés » de contourner et passer outre la queue. Mais nous leur avons résisté autant que possible. Car nous tenons à la réussite de cette opération, à sa transparence et au sens de l’équité qui la sous-tend.


Les militaires, les policiers ou les gendarmes font-ils la queue comme le citoyen lambda ?


Sidi Mohamed Ould Khattri : Non. En ce qui concerne l’Armée, la gendarmerie et la garde nous leur avons ouvert des points de vente dans leurs casernes. C’est ainsi que les militaires en ont bénéficié 4, la gendarmerie et la Garde nationale un seul, chacune. Nous prévoyons aussi dans les prochains jours à ouvrir deux autres points de vente, dont l’un est destiné à la Police nationale et l’autre aux dockers du wharf.



Qu’en est-t-il de la Douane ?

Sidi Mohamed Ould Khattri : Le corps des douaniers ne nous a pas à ce jour formulé une demande d’ouverture de point de vente de ces denrées alimentaires. Et nous pensons que l’on ne peut pas en la matière être plus royaliste que le roi. Nous attendons qu’ils fassent cette demande…

Propos recueillis par Dianifaba



Mercredi 9 Septembre 2009
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