A quand l'ouverture de la TVM à toutes les communautés?



A quand l'ouverture de la TVM à toutes les communautés?
La TVM et l’agence mauritanienne d’informations (AMI) étaient jusque-là les rares institutions à ne pas avoir compris le message d’ouverture du président de la République. Les voilà invités à se mettre au pas et à s’ouvrir aussi bien à l’opposition qu’aux particularismes régionaux. Un exercice plutôt difficile pour des médias habitués à la censure permanente et à l’autocastration. Hormis quelques parenthèses vite refermées, l’information à sens unique a été toujours de règle à la télévision. Sans espaces de divertissements (sacrifiés sur l’autel du religieux), sans émissions politiques de haute facture, sans fonction éducative, avec les mêmes comédiens qui tournent en rond et des journalistes démotivés, notre télévision a divorcé avec les mauritaniens. Loin d’être fédératrice d’une Mauritanie du Nord et du Sud, elle a accentué les fossés par le traitement à la marge réservée à certaines parties et le peu de cas fait des langues nationales. Il est vrai que cette boîte d’enregistrement cathodique était voulue et encouragée par l’ancien régime. Ce rôle d’encenseur officiel était tellement bien maîtrisé qu’aucun cadre de la TVM ne s’est aperçu que le vent a tourné. Dernièrement, malgré mille séances de briefing, les équipes envoyées sur le terrain ont eu du mal à réaliser leur reportage concernant le retour des réfugiés. L’autocensure est toujours de règle. Ce n’est pas à la TVM que vous apprendrez les réactions de l’élite politique suite à la rupture des relations diplomatiques avec le Mali : c’est sur Al Jazeera. Encore plus étonnant, le manque de ressources humaines qualifiées alors qu’il est connu que la TVM croule sur les effectifs. C’est par là qu’aurait dû commencer le ministère de la fonction publique dans sa croisade contre les fonctionnaires fantômes. Si la TVM brille par sa partialité et sa sévérité envers l’opposition, que dire alors de l’agence mauritanienne d’informations (AMI) ? Une institution tuée par les pistons et l’interventionnisme et qui n’arrive pas à couvrir toute l’actualité nationale. L’économie est laissée aux oubliette. Devrait-on voir l’AMIcondamner à republier les seuls communiqués des conseils de ministres et les photos des arrivées et des départs d’officiels étrangers ? Même débarrassées de toutes les pesanteurs administratives, il restera toujours à exorciser ces deux médias de la langue de bois. Et ce ne sera pas là le moins difficile.


D'après l'Editorial de Dia Ibrahima, paru dans Mauritanies n°3 du 15 mars au 15 avril

Source: Mauritanies1

Jeudi 29 Juillet 2010
Boolumbal Boolumbal
Lu 176 fois



Recherche


Inscription à la newsletter