
Aujourd’hui, la communauté Pulaar célèbre un de ses illustres fils disparu après avoir travaillé durement pour la promotion de la langue et de la culture peules, Ahmadou Malick Gaye dont le centre de Bopp porte le nom.
21 ans après son décès survenu le 28 mai 1989, faisant de tous les pulaar ses orphelins, le Lion de Dounguel comme on l’appelait pour sa combativité et son action pour aider, soutenir et promouvoir la langue pulaar, ce chantre de la poularitude sera honorée par ses frères et sœurs peuls. Ahmadou Malick Gaye a été le premier à écrire et prôner l’apprentissage du pulaar (en caractères latins). C’est aussi le premier qui a créé une association pour promouvoir le pulaar et a été à l’origine de la conscience de l’importance de lire et d’écrire le pulaar. Mieux, nous renseigne M. Oumar Moussa Ndiaye de francetv.com : « La révolution culturelle peule est née dans les 1950. Et c’est en 1956 que le feu Amadou Malik Gaye de Dounguel fonda l’association pour la jeunesse peule à Paris, où il suivait une formation d’administrateur. Conscient de la force unificatrice de la langue peule et de la nécessité de jeter les bases de la pensée structurelle peule, il va fonder au Sénégal l’association pour la Renaissance Pulaar, avec l’appui de quelques fidèles amis tels l’animateur radio Sall Djibi de Thioubalel, Dia Silèye, Samba Hawoly Seck, etc.« Conscience peule et »Alkule Mbagne", un hommage à El Hadj Samba Boudel Diop
Toujours selon Ndiaye : "Le congrès des intellectuels peuls à Mbagne en 1962 à l’initiative d’Amadou Malik Gaye et présidé par le regretté professeur Oumar Bâ, autrefois pilier de l’institut des langues nationales en Mauritanie et premier traducteur du Coran en Pulaar marque un tournant dans la pensée structurelle de la révolution culturelle et intellectuelle peule, désormais l’oralité autrefois gardienne de la mémoire peule sera renforcée par l’écriture Pulaar grâce à l’adoption de l’alphabet Pulaar et à sa transcription, cela malgré les réticences du pouvoir maure en Mauritanie qui ne voyait pas d’un bon œil le réveil de la conscience peule pour ne pas dire noire. Le village de Mbagne par le biais de son chef village à l’époque en la personne de El Hadj Samba Boudel Diop bravèrent l’interdiction de la tenue du congrès formulée par les autorités mauritaniennes et mobilisèrent notables, décideurs et intellectuels peuls pour lancer la pensée structurelle de la révolution culturelle peule. Ainsi, pour rendre honneur à ce village point de départ de ce réveil de la conscience peule, on associera son nom à l’alphabet Pulaar, d’où l’appellation « Alkule Mbagne ». Le succès de ce congrès a jeté les bases de l’appropriation culturelle, intellectuelle, historique et structurelle de la pensée peule ainsi que la recherche sur les valeurs et les traditions de l’identité peule dans sa diversité à travers sa concentration géographique. Quelques années plus tard, des hommes et des femmes peuls tels Tène Youssouf Guèye, Aboubacry Kalidou Bâ, Yéro Doro Diallo, Sall Abdoul Aziz, Mourtodo Diop, Saïdou Kane, Tidjane Anne, Ibrahima Sarr, Baaba Maal et tant d’autres, armées de la confiance du peuple et conscient des enjeux d ?acculturation et de la guerre silencieuse au nom de la domination culturelle ont continué le flambeau à travers la radio, la poésie engagée ou sensibilisatrice, l’écriture, la recherche historique, la sociologie, la musique etc. pour faire vivre cette fibre peule. Aujourd’hui, on voit une jeunesse peule porter et fructifier cet héritage par le biais des nouvelles technologies tels l’Internet ou l’usage des médias numériques, qui continue de sensibiliser la société peule sur les dangers de s’éloigner de sa culture, de ses traditions, de ses valeurs, et surtout d’être porteuse de cette fierté peule, que dire de l’écriture Pulaar qui n’a rien à envier aux autres et qui a fait ses preuves par des publications de valeur. « …, aucune civilisation ne doit périr au nom de la continuité, de celle des autres, cette dernière phrase est une reconnaissance à celles et ceux qui ont payé cher de leur liberté, parfois de leur vie, la promotion de la culture peule : de Rénovation Ndioum aux ardents défenseurs de notre héritage culturel, la société peule a de la mémoire ». Paix à son âme.
Centre Ahmadou Malick Gaye : A l’origine, en 1955, un dispensaire ophtalmologique...
« Le Centre Ahmadou Malick Gaye est aujourd’hui connu comme le temple de l’animation et de la promotion sociales à Dakar », nous apprend Mme Irène BENANI HAURI dans un article qui date de juillet 1993. A l’en croire : "L’agglomération de Dakar compte environ 1,8 millions d’habitants, ce qui représente plus de 30% de la population sénégalaise, et de plus, elle a un taux de croissance de près de 6% par an.
Une partie importante de la population se trouve en situation précaire dans tous les domaines vitaux (habitat, enseignement, santé).
Le Centre Ahmadou Malik Gaye (ex-Bopp)est un modèle original de projet intégré en milieu urbain.
A l’origine du centre, il y a un petit dispensaire créé par une équipe de la CIMADE France en 1955. Selon les besoins de la population, le Centre a diversifié ses secteurs (médical, formation professionnelle, sport, culture)tout en restant fidèle à sa vocation d’animation et de promotion sociale.
Le dispensaire ophtalmologique jouit d’une grande popularité à Dakar. Les tarifs y sont quasiment 20 fois moins chers que dans le secteur privé. Il réalise plus de 20.000 consultations par an.
La maison des femmes accueille chaque année plus de 200 jeunes filles d’environ 20 ans pour diverses formations (cours ménagers, couture simple, broderie, teinture, coupe couture). Elle anime aussi un atelier de confection.
Le cours d’entraînement à la vie active combine les cours théoriques et les cours pratiques avec des stages en entreprises ;il s’adresse aux jeunes en situation d’échec scolaire.
Une ONG sénégalaise, l’USE (Union pour la Solidarité et l’Entraide)se préoccupe de la post-formation et encourage la constitution de Groupements d’Intérêt Economique par les élèves à la fin de leur formation. Le centre bénéficie maintenant d’un réseau d’anciens élèves dynamiques qui facilite la recherche de lieux de stages. Selon une enquête, 86% des diplômés de 1972 à 1986 étaient en activité en 1989.
L’association sportive pratique le basket avec succès. Elle sollicite les entreprises locales pour un soutien financier ainsi que l’état (Ministère de la Jeunesse et des Sports)pour la construction d’un second terrain de basket.
Le secteur comprend 4 sous-sections : activités infantiles, activités audio-visuels, conférences et débats, bibliothèque.
Le centre constitue un lieu de rencontre et de concertation, un espace d’entraide et de solidarité. Son principal point fort est d’agir dans des domaines variés qui intéressent toutes les tranches d’âge de la population. Son influence varie selon le niveau géographique : le dispensaire ophtalmologique est connu au niveau national, les actions de formation au niveau de l’agglomération de Dakar et les autres secteurs fonctionnent plutôt au niveau du quartier.
Le centre désire rester autonome et financer ses activités et charges courantes à 65 ou 70%. Mais il n’est pas en mesure de renouveler ses équipements ou de faire de gros investissements. Le financement extérieur qui représente entre 25 et 30% du budget est assuré par des ONG oecuméniques européennes.
L’ancienneté et la croissance du centre prouvent le dynamisme de ses membres dont la plupart sont bénévoles. Les évolutions depuis le petit dispensaire initial sont le fruit d’une progression pragmatique, selon la demande de la population et la motivation des membres du centre".
21 ans après son décès survenu le 28 mai 1989, faisant de tous les pulaar ses orphelins, le Lion de Dounguel comme on l’appelait pour sa combativité et son action pour aider, soutenir et promouvoir la langue pulaar, ce chantre de la poularitude sera honorée par ses frères et sœurs peuls. Ahmadou Malick Gaye a été le premier à écrire et prôner l’apprentissage du pulaar (en caractères latins). C’est aussi le premier qui a créé une association pour promouvoir le pulaar et a été à l’origine de la conscience de l’importance de lire et d’écrire le pulaar. Mieux, nous renseigne M. Oumar Moussa Ndiaye de francetv.com : « La révolution culturelle peule est née dans les 1950. Et c’est en 1956 que le feu Amadou Malik Gaye de Dounguel fonda l’association pour la jeunesse peule à Paris, où il suivait une formation d’administrateur. Conscient de la force unificatrice de la langue peule et de la nécessité de jeter les bases de la pensée structurelle peule, il va fonder au Sénégal l’association pour la Renaissance Pulaar, avec l’appui de quelques fidèles amis tels l’animateur radio Sall Djibi de Thioubalel, Dia Silèye, Samba Hawoly Seck, etc.« Conscience peule et »Alkule Mbagne", un hommage à El Hadj Samba Boudel Diop
Toujours selon Ndiaye : "Le congrès des intellectuels peuls à Mbagne en 1962 à l’initiative d’Amadou Malik Gaye et présidé par le regretté professeur Oumar Bâ, autrefois pilier de l’institut des langues nationales en Mauritanie et premier traducteur du Coran en Pulaar marque un tournant dans la pensée structurelle de la révolution culturelle et intellectuelle peule, désormais l’oralité autrefois gardienne de la mémoire peule sera renforcée par l’écriture Pulaar grâce à l’adoption de l’alphabet Pulaar et à sa transcription, cela malgré les réticences du pouvoir maure en Mauritanie qui ne voyait pas d’un bon œil le réveil de la conscience peule pour ne pas dire noire. Le village de Mbagne par le biais de son chef village à l’époque en la personne de El Hadj Samba Boudel Diop bravèrent l’interdiction de la tenue du congrès formulée par les autorités mauritaniennes et mobilisèrent notables, décideurs et intellectuels peuls pour lancer la pensée structurelle de la révolution culturelle peule. Ainsi, pour rendre honneur à ce village point de départ de ce réveil de la conscience peule, on associera son nom à l’alphabet Pulaar, d’où l’appellation « Alkule Mbagne ». Le succès de ce congrès a jeté les bases de l’appropriation culturelle, intellectuelle, historique et structurelle de la pensée peule ainsi que la recherche sur les valeurs et les traditions de l’identité peule dans sa diversité à travers sa concentration géographique. Quelques années plus tard, des hommes et des femmes peuls tels Tène Youssouf Guèye, Aboubacry Kalidou Bâ, Yéro Doro Diallo, Sall Abdoul Aziz, Mourtodo Diop, Saïdou Kane, Tidjane Anne, Ibrahima Sarr, Baaba Maal et tant d’autres, armées de la confiance du peuple et conscient des enjeux d ?acculturation et de la guerre silencieuse au nom de la domination culturelle ont continué le flambeau à travers la radio, la poésie engagée ou sensibilisatrice, l’écriture, la recherche historique, la sociologie, la musique etc. pour faire vivre cette fibre peule. Aujourd’hui, on voit une jeunesse peule porter et fructifier cet héritage par le biais des nouvelles technologies tels l’Internet ou l’usage des médias numériques, qui continue de sensibiliser la société peule sur les dangers de s’éloigner de sa culture, de ses traditions, de ses valeurs, et surtout d’être porteuse de cette fierté peule, que dire de l’écriture Pulaar qui n’a rien à envier aux autres et qui a fait ses preuves par des publications de valeur. « …, aucune civilisation ne doit périr au nom de la continuité, de celle des autres, cette dernière phrase est une reconnaissance à celles et ceux qui ont payé cher de leur liberté, parfois de leur vie, la promotion de la culture peule : de Rénovation Ndioum aux ardents défenseurs de notre héritage culturel, la société peule a de la mémoire ». Paix à son âme.
Centre Ahmadou Malick Gaye : A l’origine, en 1955, un dispensaire ophtalmologique...
« Le Centre Ahmadou Malick Gaye est aujourd’hui connu comme le temple de l’animation et de la promotion sociales à Dakar », nous apprend Mme Irène BENANI HAURI dans un article qui date de juillet 1993. A l’en croire : "L’agglomération de Dakar compte environ 1,8 millions d’habitants, ce qui représente plus de 30% de la population sénégalaise, et de plus, elle a un taux de croissance de près de 6% par an.
Une partie importante de la population se trouve en situation précaire dans tous les domaines vitaux (habitat, enseignement, santé).
Le Centre Ahmadou Malik Gaye (ex-Bopp)est un modèle original de projet intégré en milieu urbain.
A l’origine du centre, il y a un petit dispensaire créé par une équipe de la CIMADE France en 1955. Selon les besoins de la population, le Centre a diversifié ses secteurs (médical, formation professionnelle, sport, culture)tout en restant fidèle à sa vocation d’animation et de promotion sociale.
Le dispensaire ophtalmologique jouit d’une grande popularité à Dakar. Les tarifs y sont quasiment 20 fois moins chers que dans le secteur privé. Il réalise plus de 20.000 consultations par an.
La maison des femmes accueille chaque année plus de 200 jeunes filles d’environ 20 ans pour diverses formations (cours ménagers, couture simple, broderie, teinture, coupe couture). Elle anime aussi un atelier de confection.
Le cours d’entraînement à la vie active combine les cours théoriques et les cours pratiques avec des stages en entreprises ;il s’adresse aux jeunes en situation d’échec scolaire.
Une ONG sénégalaise, l’USE (Union pour la Solidarité et l’Entraide)se préoccupe de la post-formation et encourage la constitution de Groupements d’Intérêt Economique par les élèves à la fin de leur formation. Le centre bénéficie maintenant d’un réseau d’anciens élèves dynamiques qui facilite la recherche de lieux de stages. Selon une enquête, 86% des diplômés de 1972 à 1986 étaient en activité en 1989.
L’association sportive pratique le basket avec succès. Elle sollicite les entreprises locales pour un soutien financier ainsi que l’état (Ministère de la Jeunesse et des Sports)pour la construction d’un second terrain de basket.
Le secteur comprend 4 sous-sections : activités infantiles, activités audio-visuels, conférences et débats, bibliothèque.
Le centre constitue un lieu de rencontre et de concertation, un espace d’entraide et de solidarité. Son principal point fort est d’agir dans des domaines variés qui intéressent toutes les tranches d’âge de la population. Son influence varie selon le niveau géographique : le dispensaire ophtalmologique est connu au niveau national, les actions de formation au niveau de l’agglomération de Dakar et les autres secteurs fonctionnent plutôt au niveau du quartier.
Le centre désire rester autonome et financer ses activités et charges courantes à 65 ou 70%. Mais il n’est pas en mesure de renouveler ses équipements ou de faire de gros investissements. Le financement extérieur qui représente entre 25 et 30% du budget est assuré par des ONG oecuméniques européennes.
L’ancienneté et la croissance du centre prouvent le dynamisme de ses membres dont la plupart sont bénévoles. Les évolutions depuis le petit dispensaire initial sont le fruit d’une progression pragmatique, selon la demande de la population et la motivation des membres du centre".