Le camp militaire de Lemgheity est désormais fortifié. Objectif principal : lutter contre la menace terroriste. Lemgheity est devenu une zone militaire très draconienne après l’attaque terroriste contre le camp en 2005. Cette force militaire dans la zone, s’appelle le GSI. Cette unité de l’Armée mauritanienne lutte également contre les trafiquants de drogues au niveau de la zone.
Environs 800 soldats sont mobilisés en Mauritanie pour sécuriser plus de 350 km , selon le commandant Sid’Ahmed Ould Cheikh Ould Hameid. Comment le GSI s’entraîne et mène des inspections au niveau de la frontière malienne et e algérienne. Reportage au cœur de la zone la plus suspecte de Mauritanie. Le site de Lemgheity est au nord du pays à 150 km du mali, 350 km de la frontière sud algérienne, 600 km de Zouerate et prêt de 1000 km de la capitale Nouakchott. Lemgheity (le couvercle en Hassaniya) est d’une importance capitale pour l’Armée nationale dans la lutte contre les djhadistes. Le GSI (sans la précision du numéro, sécurité oblige) est crée uniquement pour combattre la menace terroriste et les trafiquants de drogues sur le sol mauritanien. Mercredi 16 juin 2010, nous étions dans un jour le plus beau de Lemgheity. La chaleur n’était pas accompagnée de vent de sable. Du coup la visibilité était bonne.
Le site est dorénavant campé sur une colline. Avant l’attaque des islamistes contre le camp en 2005, c’était tout à fait le contraire. C’est ce qui fait, d’ailleurs, que certains observateurs souhaitent que les responsables de l’installation du cite sous une colline à l’époque, soient traduits en justice notamment à la Cour martiale.
Des opérations de combats
Le commandant Sid’Ahmed Ould Cheikh Ould Hameid, toujours un turban autour de sa tête, prépare activement ses hommes à affronter l’ennemi là où il peut se trouver dans la zone. En tout cas, c’est ce qu’il nous a montré ce 16 juin lorsqu’il déclanché une opération dénommée : la prise de contact et la rupture avec l’ennemi. En ce moment, le soleil était au zénith. Lorsque les tirs sont engagés et que les échos s’en suivaient, nous avions commencé à trembler mais nous nous voulions pas que les deux colonels le sentent en nous. Il s’agit du colonel Ahmed Abdel Wedoud qui commande la zone de Zouerate. C’est lui qui a assuré notre sécurité de Zouerate à Lemgheity avec une escorte impressionnante. Il connaît le terrain. Il ne parle pas beaucoup et ne sourit presque pas. Ses yeux sont toujours rivés sur les collines. Le colonel Mohamed Lemine Ould Aref, directeur adjoint de communication et des relations publiques à l’Etat major nationale, est lui aussi très attentif. Il avait toujours son arme à la main. C’est un officier très ouvert et qui communique bien.
Le jeudi17 juin, c’est une autre opération. Elle s’appelle, la destruction de l’ennemi avec précision. D’abord il y a eu tirs de l’ennemi et riposte rapide des soldats avec détermination sur un ancien emplacement des terroristes, (voir photo). Là, aussi, les soldats ont fait preuve de courage et de hardiesse. Ils ont tiré à la mitrailleuse et roquettes sur l’ennemi fictif qu’ils ont encerclé au milieu de trois collines. Ils l’ont détruit avec exactitude.
Les terroristes
Ils sont considérés comme l’ennemi fluide, très difficile à identifier. Ils peuvent se présenter sous toute forme.
Ils ont des téléphones Thuraya. Ils peuvent également faire leur entrée dans différentes zones possibles.
D’ailleurs, les bandes armées se réclamant de l’Organisation d’El Qaida dans le Maghreb Islamique (OAQMI) mènent des actions de grand banditisme dans toute la sous région. En Mauritanie, les couloirs d’infiltration des membres de l’OAQMI sont nombreux. Ils se trouvent dans des zones inhabitées, dans des espaces très roulants et compartimentés dans EL KAGHETT ou encore très ouverts comme EL MREYE (partie sud).
Il a été relevé qu’à partir du moment ou ils rentraient dans le territoire mauritanien, leur moyen satellitaire était coupé.
Ils seraient principalement équipés de VHL légers équipés de réservoirs supplémentaires leur donnant une autonomie très importante. Le commandant du cite de Lemeghieyty en est bien conscient.
Les trafiquants
Les trafiquants ont de produits obtenus dans le cadre humanitaire : carburant farine, huile, vêtements ou à forte plus value : cigarettes ou drogue.
Leurs camions font la navette entre Ouadane, Zouératt, le Mali, la frontière algérienne et leur campement. Ils sont généralement des sahraouis ou encore des maliens qui venaient en Mauritanie pour faire du commerce de certains produits. Il s’agit de la farine, de l’huile, des cigarettes obtenues dans le cadre humanitaire.
Alors que la vente des carburants ou de drogue est interdite. Ainsi que le port des armes et des téléphones satellites.
Il faut dire que les environs de Zoueratt étaient une des plaques tournantes de ces échanges. Certains véhicules, une fois chargés se dirigent vers la frontière algérienne au Nord Mali ou encore sur Ouadane en passant à l’Est de El Ghalaouya en Mauritanie.
Comparaison
Selon, le commandant du camp de Lemgheity, les terroristes possèdent souvent deux à quatre véhicules légers et deux à quatre hommes par véhicule. Ils ont des armes légères. A savoir les fusils mitrailleurs. Les trafiquants, quant à eux, ont des véhicules lourds et surchargés. Ils sont souvent deux par camion. Ils sont armés et ils peuvent se déplacer en convoi.
Partant, selon toujours lui, le principe que toute activité illégale s’appuie ou engendre une ou plusieurs autres activités encore plus illégales, le phénomène du terrorisme. L’Organisation d’El Qaida dans le Maghreb Islamique draine dans sa lignée le trafic transfrontalier dans toute la sous région.
Rencontre avec la population
A 60 km du cite de Lemgheity vers l’ouest au milieu des collines se trouve une localité Toumbi Saaysi. Elle habitée par des sahraouis. Dans cette zone, la population est essentiellement nomade à proximité des points d’eaux ou à la recherche des pâturages (El Hank, Erg Sach, voir la carte). La zone est très faiblement peuplée eu égard son enclavement et la rudesse de son climat en particulier pendant la longue période d’été.
Les nomades d’une part autour de OUADANE, d’autre part du coté des puits de la bande d’El Hank, voir la carte).
Le GSI prend également soin de disponibiliser ses moyens en cas de besoin pour faciliter aux populations nomades l’acquisition de l’eau potable par demande adressée au commandement.
Mais ces nomades sahraouis n’ont-ils pas réellement de rapports avec les terroristes ou les trafiquants de drogues ? Aucune réponse. Dans tous les cas, ils disent n’avoir pas d’armes et de rapports avec les bandits du désert. L’Armée les surveille de très prêts.
Sy Mamadou, envoyé spécial à Lemgheity.
Source : Taqadoumy via la Tribune N° 506 du 21 juin 2010
Environs 800 soldats sont mobilisés en Mauritanie pour sécuriser plus de 350 km , selon le commandant Sid’Ahmed Ould Cheikh Ould Hameid. Comment le GSI s’entraîne et mène des inspections au niveau de la frontière malienne et e algérienne. Reportage au cœur de la zone la plus suspecte de Mauritanie. Le site de Lemgheity est au nord du pays à 150 km du mali, 350 km de la frontière sud algérienne, 600 km de Zouerate et prêt de 1000 km de la capitale Nouakchott. Lemgheity (le couvercle en Hassaniya) est d’une importance capitale pour l’Armée nationale dans la lutte contre les djhadistes. Le GSI (sans la précision du numéro, sécurité oblige) est crée uniquement pour combattre la menace terroriste et les trafiquants de drogues sur le sol mauritanien. Mercredi 16 juin 2010, nous étions dans un jour le plus beau de Lemgheity. La chaleur n’était pas accompagnée de vent de sable. Du coup la visibilité était bonne.
Le site est dorénavant campé sur une colline. Avant l’attaque des islamistes contre le camp en 2005, c’était tout à fait le contraire. C’est ce qui fait, d’ailleurs, que certains observateurs souhaitent que les responsables de l’installation du cite sous une colline à l’époque, soient traduits en justice notamment à la Cour martiale.
Des opérations de combats
Le commandant Sid’Ahmed Ould Cheikh Ould Hameid, toujours un turban autour de sa tête, prépare activement ses hommes à affronter l’ennemi là où il peut se trouver dans la zone. En tout cas, c’est ce qu’il nous a montré ce 16 juin lorsqu’il déclanché une opération dénommée : la prise de contact et la rupture avec l’ennemi. En ce moment, le soleil était au zénith. Lorsque les tirs sont engagés et que les échos s’en suivaient, nous avions commencé à trembler mais nous nous voulions pas que les deux colonels le sentent en nous. Il s’agit du colonel Ahmed Abdel Wedoud qui commande la zone de Zouerate. C’est lui qui a assuré notre sécurité de Zouerate à Lemgheity avec une escorte impressionnante. Il connaît le terrain. Il ne parle pas beaucoup et ne sourit presque pas. Ses yeux sont toujours rivés sur les collines. Le colonel Mohamed Lemine Ould Aref, directeur adjoint de communication et des relations publiques à l’Etat major nationale, est lui aussi très attentif. Il avait toujours son arme à la main. C’est un officier très ouvert et qui communique bien.
Le jeudi17 juin, c’est une autre opération. Elle s’appelle, la destruction de l’ennemi avec précision. D’abord il y a eu tirs de l’ennemi et riposte rapide des soldats avec détermination sur un ancien emplacement des terroristes, (voir photo). Là, aussi, les soldats ont fait preuve de courage et de hardiesse. Ils ont tiré à la mitrailleuse et roquettes sur l’ennemi fictif qu’ils ont encerclé au milieu de trois collines. Ils l’ont détruit avec exactitude.
Les terroristes
Ils sont considérés comme l’ennemi fluide, très difficile à identifier. Ils peuvent se présenter sous toute forme.
Ils ont des téléphones Thuraya. Ils peuvent également faire leur entrée dans différentes zones possibles.
D’ailleurs, les bandes armées se réclamant de l’Organisation d’El Qaida dans le Maghreb Islamique (OAQMI) mènent des actions de grand banditisme dans toute la sous région. En Mauritanie, les couloirs d’infiltration des membres de l’OAQMI sont nombreux. Ils se trouvent dans des zones inhabitées, dans des espaces très roulants et compartimentés dans EL KAGHETT ou encore très ouverts comme EL MREYE (partie sud).
Il a été relevé qu’à partir du moment ou ils rentraient dans le territoire mauritanien, leur moyen satellitaire était coupé.
Ils seraient principalement équipés de VHL légers équipés de réservoirs supplémentaires leur donnant une autonomie très importante. Le commandant du cite de Lemeghieyty en est bien conscient.
Les trafiquants
Les trafiquants ont de produits obtenus dans le cadre humanitaire : carburant farine, huile, vêtements ou à forte plus value : cigarettes ou drogue.
Leurs camions font la navette entre Ouadane, Zouératt, le Mali, la frontière algérienne et leur campement. Ils sont généralement des sahraouis ou encore des maliens qui venaient en Mauritanie pour faire du commerce de certains produits. Il s’agit de la farine, de l’huile, des cigarettes obtenues dans le cadre humanitaire.
Alors que la vente des carburants ou de drogue est interdite. Ainsi que le port des armes et des téléphones satellites.
Il faut dire que les environs de Zoueratt étaient une des plaques tournantes de ces échanges. Certains véhicules, une fois chargés se dirigent vers la frontière algérienne au Nord Mali ou encore sur Ouadane en passant à l’Est de El Ghalaouya en Mauritanie.
Comparaison
Selon, le commandant du camp de Lemgheity, les terroristes possèdent souvent deux à quatre véhicules légers et deux à quatre hommes par véhicule. Ils ont des armes légères. A savoir les fusils mitrailleurs. Les trafiquants, quant à eux, ont des véhicules lourds et surchargés. Ils sont souvent deux par camion. Ils sont armés et ils peuvent se déplacer en convoi.
Partant, selon toujours lui, le principe que toute activité illégale s’appuie ou engendre une ou plusieurs autres activités encore plus illégales, le phénomène du terrorisme. L’Organisation d’El Qaida dans le Maghreb Islamique draine dans sa lignée le trafic transfrontalier dans toute la sous région.
Rencontre avec la population
A 60 km du cite de Lemgheity vers l’ouest au milieu des collines se trouve une localité Toumbi Saaysi. Elle habitée par des sahraouis. Dans cette zone, la population est essentiellement nomade à proximité des points d’eaux ou à la recherche des pâturages (El Hank, Erg Sach, voir la carte). La zone est très faiblement peuplée eu égard son enclavement et la rudesse de son climat en particulier pendant la longue période d’été.
Les nomades d’une part autour de OUADANE, d’autre part du coté des puits de la bande d’El Hank, voir la carte).
Le GSI prend également soin de disponibiliser ses moyens en cas de besoin pour faciliter aux populations nomades l’acquisition de l’eau potable par demande adressée au commandement.
Mais ces nomades sahraouis n’ont-ils pas réellement de rapports avec les terroristes ou les trafiquants de drogues ? Aucune réponse. Dans tous les cas, ils disent n’avoir pas d’armes et de rapports avec les bandits du désert. L’Armée les surveille de très prêts.
Sy Mamadou, envoyé spécial à Lemgheity.
Source : Taqadoumy via la Tribune N° 506 du 21 juin 2010
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