Youmma Aïcha Mamadou Ndiaye, mère de famille : « Construite à 20.000.000 UM, notre maison a été bradée à 9.000.000 UM ».



Youmma Aïcha Mamadou Ndiaye, mère de famille : « Construite à 20.000.000 UM, notre maison a été bradée à 9.000.000 UM ».
Youmma Aïcha Mamadou Ndiaye, mère de trois filles et deux garçons a été surprise, dimanche dernier, dans sa maison, située à la cité plage, non loin de Mauritanie Aluminium et Sénéap S.A au moment où elle et ses enfants sirotaient le thé.

Un huissier accompagné des dockers et une douzaine d’éléments de la police judiciaire firent leur entrée dans la maison, pour déloger la famille et remettre les clés à son nouveau propriétaire, qui aurait acheté la maison d’Ely Sy, le mari de Youmma Ndiaye.

Youmma Ndiaye, qui sera jointe par Nouakchott Info, décrira la manière dont les éléments de la police judiciaire ont perquisitionné sa maison : « C’était vers 16 heures, nous étions tous, les enfants et moi dans la cours en train de boire du thé. Tout à coup, un groupe de policiers pénètrent dans la maison, accompagnés des dockers et un huissier.



Ce dernier, dira dans un ton menaçant: «Vous avez huit jours pour sortir. Nous vous avions averti que la maison a été déjà vendue par votre mari». Ce n’est pas vrai. J’ai rétorqué, la maison est une propriété familiale… Ma phrase ne sera pas achevée car, les policiers et les dockers ouvraient déjà, une à une, toutes les portes de la maison, par leurs propres clés. La seule clé qu’ils n’avaient pas en mains, c’était celle de ma chambre, qu’ils ont défoncée.

La scène était triste. Les enfants criaient. Moi, je ne pouvais plus retenir mes larmes. A un moment, les policiers ont tenté de nous bouter dehors. Alors, les enfants et moi, sommes entrelacés et collés. Cela n’empêchera pas deux policiers d’arracher les enfants et de les jeter dehors. J’étais restée seule à l’intérieur, copieusement insultée par les policiers. Mon fils Bocar Sy, le cadet de la famille, sera blessé sur son flanc droit. Il serait, d’après les gens qui étaient dehors, piétiné par un policier.

Ainsi, seule à l’intérieur, je me contentais de regarder les policiers et les dockers vider une chambre et passer sur une autre. Tout le matériel que comptait la maison sera entassé, pêle-mêle, dans le salon. Au soir, nous étions fatigués avant de retrouver les habits de mon mari Ely Sy.

Et Mme Ndiaye de poursuivre : «Il a fallu, pour arrêter cette brutalité, l’intervention du Colonel Dia, qui a supplié les policiers de stopper la perquisition.»

Après, je suis vite partie chez le procureur de la République, qui marqua sa surprise sur « un dossier pendant encore à la justice.» Aussi, le procureur de m’affirmer : «Il est recommandé à la police, d’arrêter toute perquisition qui risque de dégénérer.»

Puis Youmma Ndiaye de revenir sur l’histoire de cette «maison familiale», :«Mon mari et moi avons vécu 15 ans en Chine, où mon mari était Conseiller à l’ambassade de la Mauritanie en Chine, de 1988 à 2003. A partir de la Chine, nous avions ensemble, lui et moi, débloqué 20.000.000 UM, pour construire cette maison, afin de préparer notre retour et caser nos enfants chez-nous.

Mais à ma grande surprise, mon mari me dira, le 29 avril 2009, qu’après être criblé de dettes, il a fini par vendre notre maison (22, février, 2009), à un certain Amadou Bass, un commerçant basé au marché 5ème. Il l’aurait vendu la maison, construite à 20.000.000 UM, sans compter les autres dépenses, à seulement 9.000.000 UM. Mon mari m’avouera aussi qu’il a été «escroqué, et n’avait pas vu la couleur de l’argent».

Je suis vite partie chez le commerçant concerné sans le retrouver. Mais je lui ai laissé mes coordonnés (il m’a jamais rappelée) et des mises en gardes. A savoir que la maison qu’il aurait payée de mon mari n’appartient pas seulement à ce dernier. Mais par contre, à toute une famille.

En même temps, j’ai pris toutes mes dispositions. J’ai pris des avocats qui me poursuivent le dossier à la justice. Je me rends régulièrement au tribunal, pour m’enquérir de la situation. D’ailleurs même, j’avais reçu une ordonnance pour me rendre à la Cour Suprême, le même jour où la police est venue, le soir, perquisitionner la maison.

Pour plus de précision sur la situation, nous nous sommes rendus, ce lundi 4 janvier, à la maison en question. Youmma Ndiaye était alors chez le procureur de la République. Mais nous avons pu retrouvé, sur place, ses filles, Aïcha, Hawa et Raky Sy, qui nous ont fait part de leurs témoignages, avant de nous permettre de visiter et de photographier la maison.

Mohamed Diop





Source: Cridem.org

Jeudi 7 Janvier 2010
Boolumbal Boolumbal
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