Obsédé par sa stature internationale, le président sénégalais s'est arrogé la première place dans la médiation qui a abouti à la libération, le 16 mai, de la jeune universitaire française assignée à résidence par les Iraniens depuis juillet 2009.
lors, qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que celle qui était beaucoup plus une otage qu'une prisonnière recouvre subitement la liberté ? De longues tractations dans lesquelles, apprend-on avec beaucoup de surprise, le président sénégalais Abdoulaye Wade aurait joué un rôle important. Ce dernier ne s'est d'ailleurs pas gêné de le faire savoir urbi et orbi. En effet, alors que la jeune femme n'avait toujours pas quitté l'Iran, le Sénégal faisait savoir dans un communiqué, que si Clotilde Reiss est libre, c'est grâce au président Abdoulaye Wade. Tous ceux qui n'en croyaient pas leurs oreilles à l'annonce de ce communiqué, ont dû attendre le début d'après-midi d'hier pour avoir le coeur net. Ils ne voulaient pas se laisser avoir par un Wade qui n'hésite pas à sauter sur les occasions qui lui rapportent aura et dividendes politiques. Après avoir gardé le silence toute la matinée, histoire sans doute de voir en chair et en os Clotilde Reiss, Nicolas Sarkozy s'est finalement fendu d'un communiqué dans l'après-midi d'hier. Dans celui-ci, il remercie, outre Wade, les présidents brésilien Lula et syrien Bachar pour leur implication dans la libération de la jeune universitaire.
On aura donc compris que Wade a effectivement joué un rôle dans cette libération. Une fois de plus, Wade s'est invité dans un dossier où son expertise n'a pas été officiellement sollicitée. Ou du moins, il se sera servi ici de son titre de président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et des bonnes relations entre le Sénégal et l'Iran. L'aboutissement des tractations dans lesquelles son fils Karim Wade a beaucoup joué les missi dominici et la nationalité de la chercheuse font que Wade peut vraiment parader. S'il s'est d'ailleurs empressé de faire savoir qu'il a été partie prenante des négociations sans attendre que la France le fasse et le remercie, c'est pour montrer qu'il a des talents de médiateur qu'il exporte même hors de l'Afrique.
Abdoulaye Wade a toujours recherché frénétiquement le titre de docteur es crises que l'on a donné volontiers à son homologue burkinabè Blaise Compaoré. Il semble tant souffrir du manque de ce titre qu'il n'hésite pas à aller vers les foyers de tension pour proposer ses services sans même qu'on le lui demande. C'est ainsi qu'il est intervenu pêle-mêle en Côte d'Ivoire, en Guinée Conakry, au Niger, à Madagascar, au Darfour, au Zimbabwe. Il a même proposé sa médiation entre Palestiniens et Israéliens et s'est octroyé aussi un rôle dans la libération en 2008 de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt détenue pendant plus de 6 ans par la guérilla colombienne. Mais une chose est d'intervenir dans un conflit, une autre est de pouvoir y mettre un terme. Sur ce plan, le succès n'a pas toujours été au rendez-vous. De ces multiples interventions, celle qui a le plus porté fruit est la médiation en Mauritanie où le pouvoir et l'opposition ont fini par s'asseoir autour d'une même table pour permettre au pays de sortir de la crise politique consécutive au putsch d'août 2008 du général Abdel Aziz.
Les échecs n'ont donc pas découragé Wade qui ajoute aujourd'hui un trophée à son tableau de médiations tous azimuts. Et pas n'importe quel trophée ! Et cela au grand dam de la diplomatie de la France, l'ancienne puissance coloniale du Sénégal avec laquelle les relations n'ont pas été tout le temps au beau fixe. Le problème avec Abdoulaye Wade est qu'il ne sait pas être discret, modeste comme le sont bon nombre de médiateurs qui, après avoir obtenu la libération d'otages, ne sont pas montés sur les toits pour claironner. Mais voulant être reconnu comme médiateur international, Wade apprend au monde qu'il ne faut pas trop compter sur lui pour la discrétion. Tout cela fait partie de la recherche effrénée de leadership d'un chef d'Etat qui veut jouer les premiers rôles dans la sous-région ouest-africaine, voire sur tout le continent. Avec le dernier succès enregistré, nul doute que Abdoulaye Wade ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Dans ce sens, il n'est pas exclu que dans la foulée, il se propose de jouer les médiateurs entre l'Iran et les Occidentaux sur le sujet du nucléaire.
Source: Courrierinternational.com
lors, qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que celle qui était beaucoup plus une otage qu'une prisonnière recouvre subitement la liberté ? De longues tractations dans lesquelles, apprend-on avec beaucoup de surprise, le président sénégalais Abdoulaye Wade aurait joué un rôle important. Ce dernier ne s'est d'ailleurs pas gêné de le faire savoir urbi et orbi. En effet, alors que la jeune femme n'avait toujours pas quitté l'Iran, le Sénégal faisait savoir dans un communiqué, que si Clotilde Reiss est libre, c'est grâce au président Abdoulaye Wade. Tous ceux qui n'en croyaient pas leurs oreilles à l'annonce de ce communiqué, ont dû attendre le début d'après-midi d'hier pour avoir le coeur net. Ils ne voulaient pas se laisser avoir par un Wade qui n'hésite pas à sauter sur les occasions qui lui rapportent aura et dividendes politiques. Après avoir gardé le silence toute la matinée, histoire sans doute de voir en chair et en os Clotilde Reiss, Nicolas Sarkozy s'est finalement fendu d'un communiqué dans l'après-midi d'hier. Dans celui-ci, il remercie, outre Wade, les présidents brésilien Lula et syrien Bachar pour leur implication dans la libération de la jeune universitaire.
On aura donc compris que Wade a effectivement joué un rôle dans cette libération. Une fois de plus, Wade s'est invité dans un dossier où son expertise n'a pas été officiellement sollicitée. Ou du moins, il se sera servi ici de son titre de président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et des bonnes relations entre le Sénégal et l'Iran. L'aboutissement des tractations dans lesquelles son fils Karim Wade a beaucoup joué les missi dominici et la nationalité de la chercheuse font que Wade peut vraiment parader. S'il s'est d'ailleurs empressé de faire savoir qu'il a été partie prenante des négociations sans attendre que la France le fasse et le remercie, c'est pour montrer qu'il a des talents de médiateur qu'il exporte même hors de l'Afrique.
Abdoulaye Wade a toujours recherché frénétiquement le titre de docteur es crises que l'on a donné volontiers à son homologue burkinabè Blaise Compaoré. Il semble tant souffrir du manque de ce titre qu'il n'hésite pas à aller vers les foyers de tension pour proposer ses services sans même qu'on le lui demande. C'est ainsi qu'il est intervenu pêle-mêle en Côte d'Ivoire, en Guinée Conakry, au Niger, à Madagascar, au Darfour, au Zimbabwe. Il a même proposé sa médiation entre Palestiniens et Israéliens et s'est octroyé aussi un rôle dans la libération en 2008 de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt détenue pendant plus de 6 ans par la guérilla colombienne. Mais une chose est d'intervenir dans un conflit, une autre est de pouvoir y mettre un terme. Sur ce plan, le succès n'a pas toujours été au rendez-vous. De ces multiples interventions, celle qui a le plus porté fruit est la médiation en Mauritanie où le pouvoir et l'opposition ont fini par s'asseoir autour d'une même table pour permettre au pays de sortir de la crise politique consécutive au putsch d'août 2008 du général Abdel Aziz.
Les échecs n'ont donc pas découragé Wade qui ajoute aujourd'hui un trophée à son tableau de médiations tous azimuts. Et pas n'importe quel trophée ! Et cela au grand dam de la diplomatie de la France, l'ancienne puissance coloniale du Sénégal avec laquelle les relations n'ont pas été tout le temps au beau fixe. Le problème avec Abdoulaye Wade est qu'il ne sait pas être discret, modeste comme le sont bon nombre de médiateurs qui, après avoir obtenu la libération d'otages, ne sont pas montés sur les toits pour claironner. Mais voulant être reconnu comme médiateur international, Wade apprend au monde qu'il ne faut pas trop compter sur lui pour la discrétion. Tout cela fait partie de la recherche effrénée de leadership d'un chef d'Etat qui veut jouer les premiers rôles dans la sous-région ouest-africaine, voire sur tout le continent. Avec le dernier succès enregistré, nul doute que Abdoulaye Wade ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Dans ce sens, il n'est pas exclu que dans la foulée, il se propose de jouer les médiateurs entre l'Iran et les Occidentaux sur le sujet du nucléaire.
Source: Courrierinternational.com
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