
La fête du cinquantenaire de l’indépendance a été célébrée en parallèle avec la date de commémoration des 28 pendus d’Inal, par le Collectif des Veuves et Orphelins des événements de 1990. Réunies dans les locaux de Fonadh le jour des festivités, une cinquantaine de familles ont réclamé pour le repos des âmes de leurs défunts : les droits de justice, de mémoire, de vérité, et de réparation. Dans un point de presse organisée, le 28 novembre, au Fonadh par le Collectif des veuves et le Comité de Solidarité de Mme Lalla Aicha, les familles des victimes qualifient ces 20 dernières années, d’angoisse et d’absence de perspectives
Pour commémorer le vingtième anniversaire des disparus, les familles disent « Non à l’Oubli et à l’impunité ». Non a l’oubli des « 28 soldats et officiers négro-africains assassinés par le régime de Maouya à la faveur de l’épuration ethnique dans un Etat musulman et multiracial.» « Cette hantise est d’autant plus douloureuse pour nous à l’idée de penser que 28 parmi ces soldats et officiers, ont été pendus le 28 novembre 1990 pour assouvir le sadisme de leurs tortionnaires, toujours tapis parmi nous dans une totale impunité. », note la SG de l’association Mme Maimouna Alpha. Le collectif a rappelé les 570 militaires été exécutés entre 1989/90/91. Concernant les dédommagements, le collectif a déclaré que le régime a profité de la vulnérabilité et de la pauvreté des familles pour enterrer le dossier du passif humanitaire. Prônant l’abrogation de la loi d’amnistie votée en 1993, le Collectif des Veuves déclare que 3 plaintes ont été déposées au niveau international (Belgique, USA et Espagne). Selon eux, Maouya n’est pas le seul incriminé « s’il a donné des ordres, il y avait des exécutants. ». Pour la mémoire de leurs enfants, les familles demandent à ce que justice soit rendue dans le respect du droit et conformément à l’islam. « Le pardon ne peut être forcé ou acheté, il doit être volontaire et librement accordée par les ayants droits et non par les laudateurs et opportunistes », clame Maimouna Alpha, SG du Collectif.
Rappelons que le Fonadh a été transformé en musée le 28 novembre, où les photos des pendus et des autres victimes militaires ont été exposées au public.
Réactions
Mamadou Sarr président du Fonadh,
« Cette journée est célébrée à la mémoire des 28 pendus d’Inal. Ils ont oubliés qu’une fête se célèbre dans la joie et non dans la douleur. On est contre l’impunité, nous condamnons ces meurtres. La passif humanitaire concerne aussi les civils» jugeant insuffisantes la prière de Kaédi et la journée de la réconciliation du 25 mars, M Sarr a demandé la création d’une commission indépendante qui prendra en considération les droits de justice, de mémoire, de vérité, et de réparation.
Mme Aminetou Moctar présidente de l’AFCF,
« C’est une journée importante qui a sa place dans notre vie. C’’est une question qui touche à l’honneur de la Mauritanie. L’argent n’est rien par rapport à notre dignité, par rapport à l’unité nationale. Les veuves ont combattu 20 ans, elles ont refusé l’argent de Maouya, afin de continuer leur lutte. Cette lutte doit continuer pour qu’il y ait un jugement demain. On doit situer les crimes ; trouver qui a tué qui et où sont enterrées les victimes. »
Fatimata M’baye, présidente de l’AMDH
«Après avoir refusé son invitation au palais présidentiel, un colonel de l’armée m’a invité un jour chez lui pour contester ma légitimité de défendre les intérêts des veuves. Le colonel m’a mis en garde de laisser les veuves régler leurs problèmes. Je lui ai répondu qu’en tant que militante des droits de l’homme, j’ai le droit de défendre les personnes dont les droits sont bafoués. La Mauritanie ne doit pas avoir honte de préserver l’unité nationale. On doit continuer notre lutte, produire des rapports ficelés et veiller à ce qu’ils atterrissent sur les tables des Nations Unis. Avant de penser à la réconciliation, penser aux milliers de civils, tués et disparus. ».
Houléye Sall, présidente du collectif des Veuves
« L’accession de notre pays à la souveraineté nationale constitue pour nous une réminiscence de l’horreur, de la hantise des êtres chers que nous avions et pour lesquels, nous n’avions même pas eu la chance de dresser une sépulture, pour leur invoquer la grâce de Dieu. On ne pardonnera jamais ces meurtres. Ils nous ont privé la joie, en assassinant nos fils, sans nous demander pardon. On pardonnera uniquement si justice est faite»
Diop Abdoulaye, rescapé de Jreida, membre du collectif des Rescapés
« J’ai peur de ce régime plus que du régime précédent. Car quand on a exposé au Président Aziz nos conditions (justice, mémoire, vérité, pardon et réparation), il a répondu qu’il ne peut pas satisfaire les devoirs de vérité et de justice. Ce qui constitue un blocus pour la réconciliation nationale qu’il souhaite. La loi d’amnistie a fermé les portes pour qu’on puisse ouvrir les dossiers des tortionnaires. Pourtant, le Président Aziz n’a pas dit un mot. On demande à ce que cette loi d’amnistie soit abrogée pour que Maouya et les tortionnaires soient jugés. Ils ne pourront pas échapper à la justice internationale. »
Synthèse de Dialtabé
Source: Renovateur
Pour commémorer le vingtième anniversaire des disparus, les familles disent « Non à l’Oubli et à l’impunité ». Non a l’oubli des « 28 soldats et officiers négro-africains assassinés par le régime de Maouya à la faveur de l’épuration ethnique dans un Etat musulman et multiracial.» « Cette hantise est d’autant plus douloureuse pour nous à l’idée de penser que 28 parmi ces soldats et officiers, ont été pendus le 28 novembre 1990 pour assouvir le sadisme de leurs tortionnaires, toujours tapis parmi nous dans une totale impunité. », note la SG de l’association Mme Maimouna Alpha. Le collectif a rappelé les 570 militaires été exécutés entre 1989/90/91. Concernant les dédommagements, le collectif a déclaré que le régime a profité de la vulnérabilité et de la pauvreté des familles pour enterrer le dossier du passif humanitaire. Prônant l’abrogation de la loi d’amnistie votée en 1993, le Collectif des Veuves déclare que 3 plaintes ont été déposées au niveau international (Belgique, USA et Espagne). Selon eux, Maouya n’est pas le seul incriminé « s’il a donné des ordres, il y avait des exécutants. ». Pour la mémoire de leurs enfants, les familles demandent à ce que justice soit rendue dans le respect du droit et conformément à l’islam. « Le pardon ne peut être forcé ou acheté, il doit être volontaire et librement accordée par les ayants droits et non par les laudateurs et opportunistes », clame Maimouna Alpha, SG du Collectif.
Rappelons que le Fonadh a été transformé en musée le 28 novembre, où les photos des pendus et des autres victimes militaires ont été exposées au public.
Réactions
Mamadou Sarr président du Fonadh,
« Cette journée est célébrée à la mémoire des 28 pendus d’Inal. Ils ont oubliés qu’une fête se célèbre dans la joie et non dans la douleur. On est contre l’impunité, nous condamnons ces meurtres. La passif humanitaire concerne aussi les civils» jugeant insuffisantes la prière de Kaédi et la journée de la réconciliation du 25 mars, M Sarr a demandé la création d’une commission indépendante qui prendra en considération les droits de justice, de mémoire, de vérité, et de réparation.
Mme Aminetou Moctar présidente de l’AFCF,
« C’est une journée importante qui a sa place dans notre vie. C’’est une question qui touche à l’honneur de la Mauritanie. L’argent n’est rien par rapport à notre dignité, par rapport à l’unité nationale. Les veuves ont combattu 20 ans, elles ont refusé l’argent de Maouya, afin de continuer leur lutte. Cette lutte doit continuer pour qu’il y ait un jugement demain. On doit situer les crimes ; trouver qui a tué qui et où sont enterrées les victimes. »
Fatimata M’baye, présidente de l’AMDH
«Après avoir refusé son invitation au palais présidentiel, un colonel de l’armée m’a invité un jour chez lui pour contester ma légitimité de défendre les intérêts des veuves. Le colonel m’a mis en garde de laisser les veuves régler leurs problèmes. Je lui ai répondu qu’en tant que militante des droits de l’homme, j’ai le droit de défendre les personnes dont les droits sont bafoués. La Mauritanie ne doit pas avoir honte de préserver l’unité nationale. On doit continuer notre lutte, produire des rapports ficelés et veiller à ce qu’ils atterrissent sur les tables des Nations Unis. Avant de penser à la réconciliation, penser aux milliers de civils, tués et disparus. ».
Houléye Sall, présidente du collectif des Veuves
« L’accession de notre pays à la souveraineté nationale constitue pour nous une réminiscence de l’horreur, de la hantise des êtres chers que nous avions et pour lesquels, nous n’avions même pas eu la chance de dresser une sépulture, pour leur invoquer la grâce de Dieu. On ne pardonnera jamais ces meurtres. Ils nous ont privé la joie, en assassinant nos fils, sans nous demander pardon. On pardonnera uniquement si justice est faite»
Diop Abdoulaye, rescapé de Jreida, membre du collectif des Rescapés
« J’ai peur de ce régime plus que du régime précédent. Car quand on a exposé au Président Aziz nos conditions (justice, mémoire, vérité, pardon et réparation), il a répondu qu’il ne peut pas satisfaire les devoirs de vérité et de justice. Ce qui constitue un blocus pour la réconciliation nationale qu’il souhaite. La loi d’amnistie a fermé les portes pour qu’on puisse ouvrir les dossiers des tortionnaires. Pourtant, le Président Aziz n’a pas dit un mot. On demande à ce que cette loi d’amnistie soit abrogée pour que Maouya et les tortionnaires soient jugés. Ils ne pourront pas échapper à la justice internationale. »
Synthèse de Dialtabé
Source: Renovateur