Vers la naturalisation de 9000 réfugiés mauritaniens sur les 10000



Le Sénégal a célébré hier, mercredi 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés. S’exprimant lors de la cérémonie officielle tenue sur l’esplanade du mythique Monument de la Renaissance, le colonel Henri Diouf, secrétaire permanent du Comité national en charge de la gestion des rapatriés, refugiés et des personnes déplacées du Sénégal a annoncé la naturalisation prochaine d’environ 9000 réfugiés mauritaniens sur les 10.000 vivants au Sénégal.

La question des réfugiés mauritaniens établis au Sénégal sera bientôt un vieux souvenir. Trente ans après leur arrivée au Sénégal, suite aux événements de 1989 qui avaient failli déclencher un conflit armé entre la Mauritanie et le pays de la Teranga, une nouvelle page dans l’histoire de ces réfugiés mauritaniens est sur point de s’ouvrir. En effet, s’exprimant hier, mercredi 20 juin, lors de la cérémonie officielle marquant la Journée mondiale des réfugiés, le colonel Henri Diouf, secrétaire permanent du Comité national en charge de la gestion des rapatriés, refugies et des personnes déplacées du Sénégal a annoncé des avancées significatives concernant le dossier de ces personnes déracinées. Dans son discours devant les responsables de la représentation du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr) au Sénégal et la communauté des réfugiés vivant au Sénégal qui s’est fortement mobilisée sur l’esplanade du mythique Monument de la Renaissance qui a abrité cette rencontre, l’officier supérieur des Armées sénégalaises a annoncé la disponibilité du Sénégal à régulariser ces derniers.

«Nous avons globalement des refugiés issus de la Mauritanie qui sont là, depuis 1989. Ils étaient 40.000. Aujourd’hui, il ne reste environ que 10.000, en plus des 3000 réfugiés d’autres nationalités telles que la Centrafrique et le Rwanda… S’agissant des réfugiés de la Mauritanie, sur les 10.000 vivants aujourd’hui au Sénégal, 9000 ont exprimé leur désir d’acquérir la nationalité sénégalaise. Seuls quelques réfugiés ont exprimé le souhait de rentrer dans leur pays d’origine. Nous travaillons avec le Hcr pour donner la nationalité sénégalaise, pour les 9000»demandeurs, a affirmé le colonel Diouf. Aussi a-t-il révélé l’adoption, par l’Etat, d’une nouvelle stratégie triennale 2018-2020 pour venir à bout des problèmes liés à la gestion des refugiés notamment leur rapatriement volontaire, leur réinstallation vers d’autres pays tiers ou encore leur réintégration locale.

Prenant la parole à son tour, Mouhamadou Moustapha Thioune, directeur des Libertés publiques au ministère de l'Intérieur, a indiqué que le Sénégal a mis en place une politique de plus en plus favorable à la protection des réfugiés. Prenant ainsi le cas des Mauritaniens, il a informé qu’en 2011, l’Etat a délivré à ces derniers des «cartes d’identité refugiée biométriques, sécurisées qui ont les même spécifications que celles détenues par les Sénégalais». Poursuivant son propos, le directeur des Libertés publiques a également relevé que l’Etat travail avec le Hcr pour voir les voies et moyens de production de nouvelles cartes ou de prorogation de la date de validité des anciennes cartes dont la date est arrivées à expiration.

Pour sa part Mbaye Diouf, directeur national du Hcr Sénégal, prenant la parole au nom de la Représentante régionale du Hcr, a salué la collaboration étroite entre le Sénégal et l’organisme onusien dans le cadre de la gestion des réfugiés établis au Sénégal. Cependant, dans son discours, il a prôné la diplomatie préventive dans l’espace Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour, dit-il, éviter les conflits, une des causes principales du déplacement des personnes. Il faut souligner que cette journée a été aussi ponctuée par la prestation de l’artiste panafricaniste et compositeur, Didier Awadi, et beaucoup d’autres artistes-slameurs, membres de la communauté des réfugiés.

Source: sudonline.sn

Jeudi 21 Juin 2018
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