Sebkha et El Mina: Des citoyens se plaignent de la garde nationale



Sebkha et El Mina:   Des citoyens se plaignent de la garde nationale
Deux citoyens qui déclarent avoir été victimes d’éléments de la garde nationale à El Mina et Sebkha (quartier périphérique de Nouakchott) sont venus se plaindre au Quotidien de Nouakchott. Il s’agit de Elimane Lamine Ba et du journaliste Maciré Diop.


Elimane Lamine Ba


« Nous avons été rasé par les garde avec la même lame »

«Le 21 juin, après avoir assisté à la fête de la musique au centre culturel français de Nouakchott, j’ai pris un taxi avec mes deux amis (Ousmane Sy et Abdoulaye) et deux filles. Nous avons déposé les deux filles vers le garage Sénégal et nous avons pris le chemin d’Arafat. Au niveau de la mosquée Qatar à El Mina, trois éléments de la garde national ont arrêté la voiture. Ils nous ont demandé de descendre et de mettre nos mains sur nos têtes.. Contre mur, nous avons été minutieusement fouillés par les trois gardes. Nous n’avions pas de papier d’état civil. Ils nous ont demandé de nous mettre à terre. Avec la même lame, nous avons été, de façon fantaisiste, rasé par les trois gardes. Ensuite, ils ont versé de l’eau sur nous. Au bout de 20 minutes nous avons été libérés. Nous avons marché jusqu’au carrefour Yero Sarr. Nous avons pris un taxi. Arrivée à Arafat, pour ne pas paraître ridicule, nous avons réveillé un coiffeur pour arranger nos têtes. Le 23 juin, je suis allé me plaindre à l’Etat major vers la prison central de Nouakchott. Ils m’ont demandé si je connais les noms des trois gardes. J’ai dit non. Ils m’ont demandé d’aller à l’hôpital pour faire un test sanguin. Ainsi, avec les résultats, ils pourront agir. Je ne veux pas faire le test sanguin. Je témoigne pour que d’autre ne subisse le même sort que moi.»

Maciré Diop


« Pourquoi cette envie d’humilier ? »

« C’était dans la nuit du dimanche 20 juin. Il était 23 heures au moment des faits. Je raccompagnais des amis (quatre) qui étaient venus me rendre visite. Arrivés au niveau de la prison des femmes de Sebkha, une patrouille de la garde nationale composée de 10 éléments nous arrêta. Sans nous demander nos pièces d’identité, ils ont commencé à nous insulter et à nous frapper. Après nous avoir fait passer un mauvais quart d‘heure, ils procèdent aux fouilles corporels. C’est à ce moment qu’ils ont découvert mon identité. Prenant peur, ils ont commencé à dédramatiser l’incident. Ils se sont engouffrés ensuite dans leur jeep pour disparaître dans la nuit, nous laissant pantois sur place. Je ne sais pas ce que mes amis allaient devenir, s’ils étaient seuls. »

Pourquoi cette haine viscérale ?, pourquoi cette envie d’humilier les pauvres citoyens ? La sécurité des personnes et des biens doit être leur seul objectif. C’est pour défendre ces principes qu’ils sont payés par l’argent du contribuable mauritanien. J’ai saisi le commandement de la garde nationale et j’espère que ces agresseurs seront identifiés et punis. »


Source: Griffe au quotidien

Mardi 29 Juin 2010
Boolumbal Boolumbal
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