Renouvellement du bureau de l’Assemblée : K.H.B deuxième vice-président dans l’œil du cyclone



Renouvellement du bureau de l’Assemblée : K.H.B deuxième vice-président dans l’œil du cyclone
L’opposition ne veut plus de Kane Hamidou Baba, leader du Mouvement Pour la Refondation (MPR), dans le bureau de l’Assemblée nationale où il occupe le poste de deuxième vice-président.


Elle ne supporte plus, son « discours approbateur » encore moins son soutien au président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. Trop c’est trop, semble t-on lire derrière le courroux de la Coordination des Forces de l’Opposition Démocratique (CFOD) que préside en ce moment, Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des Forces Démocratiques. Surtout encore, que le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale est un député du RFD en rupture de banc avec sa formation politique des rangs duquel il a été suspendu.
En fait la coupe est pleine entre le second vice-président de l’Assemblée nationale et son ancien parti. Mais certains députés de cette formation politique ne seraient pas enthousiasmés par cette perspective, sachant toute la mauvaise publicité et l’exploitation politique qu’en feront les milieux très hostiles au parti de Ould Daddah toutes tendances politiques confondues. Le Mouvement Pour la Refondation (MPR), qui va se muer en parti politique d’ici peu apparemment, puisqu’il va déposer les statuts de son parti au plus tard, semble t-il, le lundi 11 janvier 2010 au ministère de l’intérieur et de la décentralisation, ne ménagera aucun effort pour chercher à convaincre bon nombre de militants du Rassemblement des forces démocratiques de les rejoindre dans cette nouvelle formation politique. Déjà la rumeur de cette perspective est largement relayée à l’intérieur du pays par les structures provisoires du MPR, particulièrement actif sur le terrain, et ne ratent pas l’occasion d’en profiter pour dire tout le mal qu’ils pensent aujourd’hui de leur ancienne formation politique et de son leader.

L’opposition face à un casse-tête
Des divergences d’approche politique, il n’y en a pas que Kane Hamidou Baba qui en a. Le leader du parti islamiste modéré « Tawassoul » Mohamed Jemil Ould Mansour s’inscrit dans l’opposition, mais ne partage pas la ligne pure et dure que voudrait imposer le RFD à ses partenaires de la Coordination des Forces de l’Opposition Démocratiques (CFOD) face au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Sur ce plan, les attitudes sont divergentes car même le leader de l’App, Messaoud Ould Boulkheïr, ne semblerait pas opter pour ce principe inflexible. Certes il inscrit toujours son action dans l’opposition, mais il se donne les moyens de continuer son combat politique en se débarrassant de certaines contingences politiques qui frisent l’animosité personnelle. Il en sait beaucoup pour avoir fait équipe déjà avec Ould Daddah à l’UFD d’abord, ensuite l’UFD/EN, avant de se décider à quitter son compagnon et de former le parti Action pour le Changement (AC) avec Ibrahima Moctar Sarr actuellement président de l’AJD/MR. Le président de l’Assemblée nationale, a fait contre mauvaise fortune, bon cœur en prenant acte des résultats issus des élections présidentielles du 18 juillet 2009, auxquelles lui-même était candidat du FNDD. D’autant que la Communauté internationale, à travers le Groupe de Contact International qui le représentait en Mauritanie durant la crise, a salué la transparence et la régularité du scrutin. Une approche réaliste qui lui permet à chaque fois que de besoin, de rencontrer Mohamed Ould Abdel Aziz qu’il a pourtant combattu sans calcul politique quand il s’agissait de défendre l’ordre constitutionnel. Ce qui n’était pas le cas, dans un premier temps, du président du RFD et de son vice-président Kane Hamidou Baba, qui ont soutenu, main dans la main, le HCE et épaulé pendant presque huit mois contre les adversaires du coup d’Etat. Que le premier soit en rupture de banc avec les militaires et que le second ait décidé de ne pas boycotter les élections présidentielles du 6 juin 2009, est une brouille qui concerne plus le RFD que ses partenaires politiques au sein de la CFOD. Ils sont nombreux à l’hémicycle à partager cette vision.

A chacun son tour chez le coiffeur
Le parti Adil de Ould Waghef aussi n’a pas la même position que le parti de Oud Daddah. Cette formation politique, dont les principaux responsables se méfient du leader du Rfd, n’oublient pas le rôle principal qu’il a joué dans le renversement de Sidi Ould Cheikh Abdellahi en approuvant et défendant le coup d’Etat. Même s’il s’est rebiffé huit mois plus tard, ce n’est pas parce qu’ils n’en savent pas les raisons, mais son ralliement au camp anti putsch était un point de gagné dans la lutte contre les auteurs du coup d’Etat.
C’est dire que cette brouille entre deux anciens compagnons de lutte est un cas d’école qui se pose au sein de la CFOD, car rien n’est encore joué pour les uns et les autres. Les mêmes divergences d’approche peuvent surgir ailleurs dans les partis formant cette coalition. Alors, que ce sera une raison suffisante, pour accuser tel ou tel autre militant d’actes de félonie?
Attendons de voir comment le renouvellement du bureau de l’assemblée nationale va se terminer au mois de mai. Pour sûr, la bataille sera sans concession !
L’opposition aura à faire le décompte de ses députés, puis refaire son unité parce que les rancoeurs des élections présidentielles de 2007, du coup d’Etat du 6 août 2008 et des élections présidentielles du 18 juillet 2009 continuent de s’inviter dans la cohésion de l’opposition. Les dernières élections sénatoriales ont apporté été l’occasion de se régler des comptes. Résultat, aucun sénateur dans leur escarcelle. A cela s’ajoute que 2010 va être très agitée dans certaines formations politiques de l’opposition.

Moussa Diop


Source: Quotidien Nouakchott


Dimanche 10 Janvier 2010
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