Rendez-vous de Bruxelles : L’Espoir est-il permis



Rendez-vous de Bruxelles : L’Espoir est-il permis
Bruxelles, la capitale belge, mais également capitale de l’Europe, s’apprête à accueillir, les 22 et 23 juin prochains, une table ronde sur la Mauritanie. Ce sera l’occasion pour la forte délégation du gouvernement conduite par le Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, de défendre son dossier visant à justifier non seulement le retour de l’aide, déjà effectif, depuis l’organisation d’une élection présidentielle ayant permis de sortir de la crise politique consécutive au coup d’Etat du 6 août 2008, mais de donner des raisons suffisantes aux partenaires au développement de la Mauritanie de lui concéder les investissements nécessaires à la relance de son économique.

Dans ce cadre, l’objectif, non déclaré certes, est de ne pas revenir de Bruxelles avec une enveloppe moindre que celle qui a été consentie à la Mauritanie en décembre 2007, quand le gouvernement de Zeine Ould Zeidane avait gagné le jackpot de 2,6 milliards de dollars US ! Certains pronostiquent même que le nouveau pouvoir mauritanien pourraient obtenir le doublement de cette enveloppe en faisant prévaloir la nature des nouveaux défis auxquels il est confronté et en faisant jouer à fond les amitiés solides qu’il entretient avec des pays qui pèsent lourd au sein de l’UE. Telles la France et l’Espagne qui
Ne manquent aucune occasion pour marquer l’estime qu’elles ont pour le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz et leur volonté à l’aider à faire face aux difficultés, de tout ordre, qu’il affronte actuellement.
Il faut dire également que l’action du gouvernement, dans le cadre d’un retour rapide de l’aide, est tout à fait conséquente. C’est pour cette raison que, dès le retour à l’ordre constitutionnel, par la tenue de l’organisation présidentielle du 18 juillet 2009, les institutions de financement internationales (Banque mondiale et FMI), avaient annoncé la couleur, en octroyant à la Mauritanie des aides substantielles (100 millions de dollars US du Fonds et 16 millions d’USD de la BM) destinés à permettre au gouvernement de faire face aux aléas d’une crise d’ampleur planétaire. Les fonds arabes (Fades, BID) et africains (BAD) suivront cette dynamique de l’aide qui réconforte un gouvernement qui, même s’il est dirigé par un Premier ministre reconduit, inscrit son action dans une nouvelle perspective : celle de l’élection présidentielle de juillet 2009 et du programme électoral d’un Ould Abdel Aziz qui a pris sur lui d’être « le président des pauvres ».
Cette rencontre qui a pour principal objectif de sensibiliser la communauté internationale sur la nécessité d'appuyer durablement la stabilité politique du pays gagnerait pourtant à s’ouvrir à toute la classe politique mauritanienne. La perspective d’un dialogue inclusif entre le pouvoir et l’opposition, sur la table depuis plusieurs jours, ne ferait de mal à personne. On peut même l’inscrire dans le cadre de cette volonté de faire fi des différences d’appréciation politique et de ne mettre en avant que l’intérêt de la Mauritanie quand il s’agit de défendre un dossier devant la communauté des bailleurs et de drainer des investissements directs étrangers (IDE) destinés à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations.
C’est pour cette raison essentielle que d’aucuns considèrent que la rencontre de Bruxelles ne doit pas être perçue par les différents protagonistes de la crise politique en Mauritanie comme une problématique relevant de la politique intérieure du pays mais bien comme une question d’intérêt national. Un peu à l’image de la différence d’appréciation qui s’était posée quand la Mauritanie avait été soumise à la probabilité de sanctions économiques durant la crise consécutive au coup d’Etat du 6 août 2008.
Toujours est-il qu’avec la participation d’une délégation de l’opposition où pas, le gouvernement s’attèlera à défendre à Bruxelles, ses nouvelles orientations stratégiques pour le développement économique et social du pays, ainsi que les priorités en matière de lutte contre la pauvreté. Dans les différentes sphères du pouvoir (gouvernement, groupe parlementaire de la majorité et Coalition des partis de la Majorité), l’on ne cache pas son optimisme quant à la réalisation des objectifs visés par le Comité interministériel qui a planché sur la préparation du dossier et la consécration de ce qui est déjà perçu comme un bon début de réforme économique dans la mise en œuvre, sur des fonds propres, du programme quinquennal du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Abou Oumar


Lundi 14 Juin 2010
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