Quelle issue pour le bras de fer entre pouvoir et opposition ?



Quelle issue pour le bras de fer entre pouvoir et opposition ?
Les deux chambres de notre parlement bicaméral (sénat et assemblée nationale) devraient être en session ordinaire à partir du lundi 10 mai prochain. Des assises qui interviendront dans un contexte marqué par un interminable bras de fer entre le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, et les partis affiliés à la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD). Car les principaux leaders de ces partis ne ratent pas d’occasion pour tirer à boulets rouges sur la gestion politique, économique, sociale et sécuritaire d’un régime accusé de pousser la Mauritanie à la catastrophe.
C’est une réalité de toutes les semaines qui a sa plus forte illustration dans l’attitude du leader de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), Messaoud Ould Boulkheir, par ailleurs président de l’assemblée nationale.
Des sorties à l’acide face auxquelles Mohamed Ould Abdel Aziz est resté de marbre ; et ce depuis le meeting organisé dans la commune d’Arafat, le 13 mars dernier. Un silence inhabituel du président de la République qui commence à susciter de nombreuses interrogations quant à l’issue d’un combat dont le déroulement reste jusque là dans le cadre de la scène médiatique.
Ces questions tournent, pour l’essentiel, autour des différents scénarios suivant lesquels Mohamed Ould Abdel Aziz choisirait d’apporter une réponse « appropriée » aux attaques de ses adversaires politiques.
Si certains observateurs estiment, qu’au-delà de la virulence du discours, le président de l’assemblée nationale demeure tout à fait accommodant et ne constitue aucune gêne réelle pour le régime ; d’autres affirment le contraire.
Les tenants de cette deuxième thèse n’excluent pas une possible dissolution de l’assemblée nationale. Une prérogative constitutionnelle du président de la République qui aurait pour effet de renvoyer les députés devant les mauritaniens pour des élections législatives anticipées et dont la principale conséquence serait naturellement le débarquement immédiat du leader de l’APP de son perchoir actuel.
Une réplique politique à la « fronde » de l’opposition dont les dégâts collatéraux ne s’arrêteraient pas seulement au cas spécifique du président de l’assemblée nationale, car elle devrait écarter quelques autres menaces brandies par la mouvance adverse.
En effet, les élus de la COD auraient l’intention d’utiliser la prochaine session du parlement pour aller fouiller dans certaines poubelles en réclamant diverses commissions d’enquête relatives à différentes affaires concernant la gestion du pays.
Dans la mesure où une telle démarche n’est pas de nature à plaire au pouvoir, celui-ci pourrait bien se prémunir de la sorte et utiliser cette redoutable arme constitutionnelle pour couper l’herbe sous les pieds du président Messaoud Ould Boulkheir et ses alliés.
Parmi ces affaires, figure notamment le don saoudien de 50 millions de Dollars américains. Une enveloppe dont l’opposition affirme n’avoir jamais été budgétisée en flagrante violation des règles les plus élémentaires de la gestion des finances de l’état.
D’où une véritable polémique avec la mouvance proche du pouvoir dont le chef de file, le président de l’Union Pour la République (UPR), Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, accuse les responsables de la COD d’intrusion dans une affaire relevant du secret défense.
Une histoire dont les relents obligeront désormais les mauritaniens à aller à la recherche de nouveaux outils qui leur permettront de trouver la ligne de démarcation entre la notion de « secret défense » et celle de « secret dépense » pour ne plus être pris au dépourvu en cas de nouvelle polémique du genre entre majorité et opposition.

Menace pour la démocratie

En cas de dissolution de l’actuelle chambre basse du parlement et d’organisation d’élections législatives anticipées quels en seraient les résultats ? Le pouvoir nourrirait-il l’espoir de rafler tous les sièges y compris par des moyens parfois inavouables ? Une démarche dont le résultat donnerait un parlement sans l’opposition et donc un coup mortel à la démocratie.


Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Cheikh Sidya

Source: Biladi.com

Lundi 3 Mai 2010
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