
Cinquante ans après ce mythique discours prononcé à minuit, un certain 28 novembre 1960, sous un grand hangar improvisé à l'occasion,face à une foule hystérique, à des cavaliers traditionnels pétardant le ciel avec leurs fusils artisanaux, à de belles femmes fendant l'air de leurs youyous strudents, à des intellectuels dissertant sur l'Est et l'Ouest, la Mauritanie s'interroge: quelle gouvernance après 50 ans d'indépendance? Le meurtre, la semaine dernière, d'un mauritanien par un autre mauritanien dans un match opposant la Tunisie et le Mozambique est trop proche pour ne pas nous éclairer. Idem des diverses appréciations faites lors de la visite du président Soudanais, de la tentative de rendre hommage à Saddam Hussein, des réserves et des élans de solidarité exprimés à l'endroit des réfugiés, des anathèmes brandis lors d'un congrès de triste mémoire où les résidus d'une certaines orientation vers le passé ont essayé de revivre.
Bref, les années sanglantes de 1966, 1978, 1987, 1989, 1991 ne nous renseignent-elles pas sur l'importance de ce thème? Le degrè de pauvreté de notre pays n'est-il pas un aveu d'échec? Que dire de l'absence du sentiment national, étouffé par l'intérêt tribalo tribaliste et les supputations ethnocentristes d'une élite nourrie au karcher avec les révolutions des autres. N'étant pas une agrégation de tribus, la nation est forcément le partage d'un vécu, le sentiment et le désir de vivre ensemble. L'expérience d'une douleur commune (guerre du sahara par exemple) constitue une base pour cette nation, aujourd'hui en panne.
Dans son discours, le président de la république parle avec courage et conviction de régionalisation et pas de décentralisation. La mise en place d'autorités locales fortes et élues devrait certainement mettre fin à l'ère des Walis omnipotents qui exercent leurs autorités sans contacts avec le peuple. Idem pour les préfets, jaloux de leurs pérogatives. Reste à fixer le cadre de cette régionalisation, tributaire d'un redécoupage territorial et d'une réforme de l'administration mauritanienne. La prise en compte des différences culturelles réelles entre mauritaniens n'est pas, contrairement au prêt à penser de l'ancien régime, de nature à porter danger à la nation. Tout au contraire, à l'exemple de l'Allemagne, nous aboutirons à une meilleure harmonie entre les différentes sensibilités. La Mauritanie en sortira riche comme l'Espagne de l'après Movida. L'importance du thème aurait dû permettre de dépasser les clivages politiques. Peut-être, aurait-il fallu de la part des organisateurs dépasser le cercle des partis de la majorité. Côté opposition, peut-être aurait-il été de bon aloi d'apporter des arguments intellectuels au débat. La meilleure opposition est celle qui se bat centimètre par centimètre, pas celle qui pratique le boycott.
M.S
Source: Mauritanies1
Bref, les années sanglantes de 1966, 1978, 1987, 1989, 1991 ne nous renseignent-elles pas sur l'importance de ce thème? Le degrè de pauvreté de notre pays n'est-il pas un aveu d'échec? Que dire de l'absence du sentiment national, étouffé par l'intérêt tribalo tribaliste et les supputations ethnocentristes d'une élite nourrie au karcher avec les révolutions des autres. N'étant pas une agrégation de tribus, la nation est forcément le partage d'un vécu, le sentiment et le désir de vivre ensemble. L'expérience d'une douleur commune (guerre du sahara par exemple) constitue une base pour cette nation, aujourd'hui en panne.
Dans son discours, le président de la république parle avec courage et conviction de régionalisation et pas de décentralisation. La mise en place d'autorités locales fortes et élues devrait certainement mettre fin à l'ère des Walis omnipotents qui exercent leurs autorités sans contacts avec le peuple. Idem pour les préfets, jaloux de leurs pérogatives. Reste à fixer le cadre de cette régionalisation, tributaire d'un redécoupage territorial et d'une réforme de l'administration mauritanienne. La prise en compte des différences culturelles réelles entre mauritaniens n'est pas, contrairement au prêt à penser de l'ancien régime, de nature à porter danger à la nation. Tout au contraire, à l'exemple de l'Allemagne, nous aboutirons à une meilleure harmonie entre les différentes sensibilités. La Mauritanie en sortira riche comme l'Espagne de l'après Movida. L'importance du thème aurait dû permettre de dépasser les clivages politiques. Peut-être, aurait-il fallu de la part des organisateurs dépasser le cercle des partis de la majorité. Côté opposition, peut-être aurait-il été de bon aloi d'apporter des arguments intellectuels au débat. La meilleure opposition est celle qui se bat centimètre par centimètre, pas celle qui pratique le boycott.
M.S
Source: Mauritanies1