
Depuis plusieurs semaines des voix et non des moindres chez les islamistes, appèlent au dialogue entre les autorités d’une part et la nébuleuse jihadiste d’autres parts. Cet appel au dialogue a été repris par certains Ulémas participant à un colloque à Nouakchott. Les Autorités mauritaniennes ont apparemment décidé de répondre favorablement à ces appels en amorçant un début de dialogue avec les détenus islamiste de la prison centrale de Nouakchott.
Vendredi trois Missi dominici représentants les trois départements ministériels concernés à savoir la Justice, l’Intérieur et l’Orientation islamique, ont fait le deplacement de la prison civile de Nouakchott. Face à eux Mohamed Salem Ould Mohamed Lemine dit El mejlissi, véritable théoricien du mouvement jihadiste mauritanien et à ses cotés Mohamed Ould Chabarnoux concerné par le dossier de l’assassinat en 2007, prés d’Aleg de quatre touristes français, Taher Ould Biya, activiste salafiste celui là même qui, le premier a lancé un appel au dialogue et Abdallahi Ould Mohamed Sidiya Ould Bouh, longtemps recherché par les services de sécurité saoudiens avant d’être finalement arrêté en Mauritanie.
Au cours de la rencontre, les envoyés du gouvernement ont expliqué aux détenus l’objet de leur visite, soulignant que "les hautes autorités du pays ont décidé de leur proposer d’entrer dans un dialogue afin de prendre connaissance de leurs points de vue sur certaines questions".
Cette rencontre est donc l’aboutissement de l’appel lancé à l’occasion de la tenue du colloque scientifique sur l’islam et la problématique de la modération et de l’extrémisme, ouvert la semaine dernière par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Les participant à ce colloque avaient préconisé l’ouverture d’un dialogue avec les islamistes.
La délégation gouvernementale composée de Mohamed Vall Ould Abdelatif du ministère de l'intérieur, Hacen Ould Mayemtess de la justice et Khattri Ould Hamed de l'orientation islamique a informé la soixantaine de détenus salafistes que les autorités ne sont pas opposées à l’ouverture d’un dialogue avec eux afin d’étudier des "questions liées à la stabilité et à la sécurité du pays".
Cependant on peut noter que la veille, des responsables administratifs et sécuritaires n’avaient pu, au cours d’un débat télévisé, cacher leur hostilité farouche à l’ouverture de ce dialogue qui était déjà dans l’air. Pour eux et pour la plus part des observateurs, engager un dialogue avec des personnes directement impliquées dans des actes d’assassinat relève de l’hypocrisie la plus totale. Les auteurs de crime doivent d’abord être jugés, il y a va de la crédibilité de la loi, et de la Justice, pour les victimes dont la seule faute a été de se trouver sur le chemin des terroriste. Et d’ailleurs, relèvent les observateurs, qu’y a –t-il à négocier ? Les salafistes seraient ils prêts à abandonner leur convictions jihadistes ? On peut en douter. L’Algérie qui a été la première à s’engager avec les islamistes armés sur la voie du dialogue et de la concorde nationale en a payé le prix. L’un des attentats les plus sanglants dans ce pays a été commis justement par un ancien pseudo repenti qui, sitôt libre de ses mouvement, en a profité pour mener un attentat suicide contre des gendarmes algériens. Ici même en Mauritanie, quelques uns de ces islamistes libérés pour déclaration recueillies sous torture pendant le pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, sont aussitôt entrés dans la clandestinité et ont continué leur activité militante au grand secret.
Dans la religion musulmane, le repentir ou Tawba consiste tout d’abord à ce que l’on soit convaincu que notre acte est un péché. Cette conviction doit provoquer un sentiment de regret lequel implique la volonté d’abandonner ces comportements.
Dialogue exclusif…
En islam se repentir demande que l’individu passe par son autocritique. Il est nécessaire qu’il se juge lui-même et qu’il constate les méfaits qu’il a commis envers Dieu, envers autrui, envers lui-même. Bien sûr le repentir est accompagné de conditions qui sont : La cessation de l’acte, le regret, la résolution ferme de ne pas y revenir, rendre justice à celui à qui on a causé des torts. Les pensionnaires de la maison d’arrêt de la capitale sont ils prêts à remplir ces conditions ? Ça on peut se permettre d’en douter, mais alors que cherche le gouvernement mauritanien ? Le dialogue proposé par les oulémas a connu un début d’exécution avec la visite de hauts responsables de l’Administration à la prison civile de Nouakchott. Qu’est ce que l’Etat mauritanien va négocier avec les présumés terroriste qui y sont en détention préventive ? L’opposition n’a pas posé la question au gouvernement. La société civile et les défenseurs des droits de l’homme non plus. Le péril terroriste ne concerne pas seulement le pouvoir actuel, quelques oulémas réunis au palais des congrès et quelques détenus en attente de jugement. Sur l’opportunité de ce dialogue et sur sont contenu, il n’a pas été demandé aux mauritaniens leur avis.
Bouna CHERIF
Source: Quotidien Nouakchott
Vendredi trois Missi dominici représentants les trois départements ministériels concernés à savoir la Justice, l’Intérieur et l’Orientation islamique, ont fait le deplacement de la prison civile de Nouakchott. Face à eux Mohamed Salem Ould Mohamed Lemine dit El mejlissi, véritable théoricien du mouvement jihadiste mauritanien et à ses cotés Mohamed Ould Chabarnoux concerné par le dossier de l’assassinat en 2007, prés d’Aleg de quatre touristes français, Taher Ould Biya, activiste salafiste celui là même qui, le premier a lancé un appel au dialogue et Abdallahi Ould Mohamed Sidiya Ould Bouh, longtemps recherché par les services de sécurité saoudiens avant d’être finalement arrêté en Mauritanie.
Au cours de la rencontre, les envoyés du gouvernement ont expliqué aux détenus l’objet de leur visite, soulignant que "les hautes autorités du pays ont décidé de leur proposer d’entrer dans un dialogue afin de prendre connaissance de leurs points de vue sur certaines questions".
Cette rencontre est donc l’aboutissement de l’appel lancé à l’occasion de la tenue du colloque scientifique sur l’islam et la problématique de la modération et de l’extrémisme, ouvert la semaine dernière par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Les participant à ce colloque avaient préconisé l’ouverture d’un dialogue avec les islamistes.
La délégation gouvernementale composée de Mohamed Vall Ould Abdelatif du ministère de l'intérieur, Hacen Ould Mayemtess de la justice et Khattri Ould Hamed de l'orientation islamique a informé la soixantaine de détenus salafistes que les autorités ne sont pas opposées à l’ouverture d’un dialogue avec eux afin d’étudier des "questions liées à la stabilité et à la sécurité du pays".
Cependant on peut noter que la veille, des responsables administratifs et sécuritaires n’avaient pu, au cours d’un débat télévisé, cacher leur hostilité farouche à l’ouverture de ce dialogue qui était déjà dans l’air. Pour eux et pour la plus part des observateurs, engager un dialogue avec des personnes directement impliquées dans des actes d’assassinat relève de l’hypocrisie la plus totale. Les auteurs de crime doivent d’abord être jugés, il y a va de la crédibilité de la loi, et de la Justice, pour les victimes dont la seule faute a été de se trouver sur le chemin des terroriste. Et d’ailleurs, relèvent les observateurs, qu’y a –t-il à négocier ? Les salafistes seraient ils prêts à abandonner leur convictions jihadistes ? On peut en douter. L’Algérie qui a été la première à s’engager avec les islamistes armés sur la voie du dialogue et de la concorde nationale en a payé le prix. L’un des attentats les plus sanglants dans ce pays a été commis justement par un ancien pseudo repenti qui, sitôt libre de ses mouvement, en a profité pour mener un attentat suicide contre des gendarmes algériens. Ici même en Mauritanie, quelques uns de ces islamistes libérés pour déclaration recueillies sous torture pendant le pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, sont aussitôt entrés dans la clandestinité et ont continué leur activité militante au grand secret.
Dans la religion musulmane, le repentir ou Tawba consiste tout d’abord à ce que l’on soit convaincu que notre acte est un péché. Cette conviction doit provoquer un sentiment de regret lequel implique la volonté d’abandonner ces comportements.
Dialogue exclusif…
En islam se repentir demande que l’individu passe par son autocritique. Il est nécessaire qu’il se juge lui-même et qu’il constate les méfaits qu’il a commis envers Dieu, envers autrui, envers lui-même. Bien sûr le repentir est accompagné de conditions qui sont : La cessation de l’acte, le regret, la résolution ferme de ne pas y revenir, rendre justice à celui à qui on a causé des torts. Les pensionnaires de la maison d’arrêt de la capitale sont ils prêts à remplir ces conditions ? Ça on peut se permettre d’en douter, mais alors que cherche le gouvernement mauritanien ? Le dialogue proposé par les oulémas a connu un début d’exécution avec la visite de hauts responsables de l’Administration à la prison civile de Nouakchott. Qu’est ce que l’Etat mauritanien va négocier avec les présumés terroriste qui y sont en détention préventive ? L’opposition n’a pas posé la question au gouvernement. La société civile et les défenseurs des droits de l’homme non plus. Le péril terroriste ne concerne pas seulement le pouvoir actuel, quelques oulémas réunis au palais des congrès et quelques détenus en attente de jugement. Sur l’opportunité de ce dialogue et sur sont contenu, il n’a pas été demandé aux mauritaniens leur avis.
Bouna CHERIF
Source: Quotidien Nouakchott