Ould Taya, nouveau leader de l'opposition mauritanienne ?



Ould Taya, nouveau leader de l'opposition mauritanienne ?
Après avoir dépouillé l'opposition de ses thèmes de prédilection (lutte conte la gabegie, retour des refugiés, double nationalité... etc), Ould Abdel Aziz serait-il en passe de mettre Ould Boulkheir, Ould Daddah et Ould Maouloud en face de leurs contradiction, en les acculant à une alliance avec Ould Taya ? Comment réagirait la base à cette hypothèse de convergence tout aussi insolite qu'objective ?

Mercredi 23 décembre 2009, quelques mois après sa défaite électorale, une première marche de la nouvelle coordination de l'opposition, suivie des discours des leaders Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale et de l'Alliance populaire progressiste (APP), Ahmed Ould Daddah, chef de l'opposition démocratique et président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et Mohamed Ould Maouloud, président de l'Union des forces du progrès (UFP), mobilise la capitale.

L’objectif déclaré de la manifestation consistait à dénoncer "la débâcle sécuritaire". C'est, du moins, le terme de la requête légale mais, officieusement, l’initiative a été réclamée aux partis par ses nouveaux mécènes, en l’occurrence l'entourage de l'ancien dictateur Maaouiya Ould Taya, dont trois des figures les plus emblématiques se trouvent en prison, pour détournements à partir d’un compte de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM). Il s'agit de Mohamed Ould Noueigued, fils d'Abdellahi Ould Noueigued et président-directeur général de la Banque Nationale de Mauritanie (BNM), Mohamed Abdellahi Ould Abdellahi dit Chrif, patron du groupe éponyme (MAOA) et Abdou Maham, commerçant.

Les deux premiers, avec Ahmed Ould Taya (frère de Maaouiya) détenaient près des trois quarts de la richesse nationale. Bien que Ahmed Ould Taya ne ménage pas ses critiques à l'égard du nouveau régime, il semble bénéficier d'un semblant d'immunité. Certains analystes évoquent un accord tacite entre lui et l'entrepreneur Mohamed Ould Bouamatou, très proche du Président de la République dont il avait soutenu le putsch et financé la campagne au scrutin du 18 juillet 2009. En effet, du temps de Ould Taya, Ould Bouamatou gérait une partie de la fortune d'Ahmed Ould Taya mais dès le coup d'Etat du 3 août 2005, il aurait acquis son autonomie aux dépends de son ex associé et Ahmed Ould Taya n’émit pas de protestation audible.

Dans la foule, les portraits de Ould Taya apparaissent, timidement, de peur d'indisposer les leaders de l'opposition à la tête du cortège mais, devant le silence de ses derniers, d'autres images du susdit émergent des véhicules de luxe autour de la marche ; ils finiront par y être brandies, haut et fort et ce même pendant les harangues. Certains manifestants, enhardis par le consentement tacite des organisateurs, entonnent des slogans qui réclament le retour du dictateur exilé à Doha.

Le lendemain, les autorités qataries procédaient à l’arrestation du chauffeur personnel de Ould Taya, accusé de jouer l’intermédiaire entre l’épouse de ce dernier et des "magiciens" dans le sud Soudan.

Selon nos sources, il se chargeait de se procurer des gris-gris et des talismans, auprès de ces charlatans, pour le compte de l'ex première dame Aicha Mint Ahmed Tolba, dans le but de faciliter la restauration politique de son époux.

Après avoir échoué à se trouver un leader interne incontesté, l'opposition mauritanienne serait-elle en train de se forger Messie en Diable ?


Source: Taqadoumy

Dimanche 27 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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