Nouakchott, le 28 Novembre 2007 : Lettre ouverte adressée au Président de la Mauritanie, M. Sidi Ould



Nouakchott, le 28 Novembre 2007 : Lettre ouverte adressée au Président de la Mauritanie, M. Sidi Ould
Nouakchott, le 16 Mai 2010 : La même lettre ouverte adressée au Président de La Mauritanie, M. Mohamed Ould Abdel Aziz


Avant de vous laisser lire cette lettre, permettez moi de préciser que de devant deux situations identiques et deux choix et orientations similaires et n’ayant pas subi, moi-même, de métamorphose, je sors de mes archives la lettre ouverte relative à la formation du « parti présidentiel »que j’adressai, à travers les colonnes des journaux, le 28 Novembre 2007 à Mr Sidi Ould Cheikh Abdellahi ;à l’intention ,cette fois, de Mr Mohamed Ould Abdel AZIZ, sans y apporter de changement.

En 2007, j’avais tort et mes propos n’ont pas été entendus ! Aujourd’hui, je laisse le soin à mes compatriotes et lecteurs de juger et de déterminer à qui l’Histoire aura donné raison.

Il n’y pas de raison, aujourd’hui, de me donner raison car la préférence reste, dans mon pays, pour « le tourner en rond ».

Aujourd’hui, par rapport à l’UPR, j’ai tort, tout comme j’avais tort, pour d’autres, en 2007. Mais, demain, j’aurai raison. Jusqu’à quand ce décalage ? Ils feront ce qu’ils voudront ! Quant à moi, je continuerai à dire ce que je pense et conseiller bénévolement ceux qui ont la charge de conduire, tantôt en avant, tantôt en arrière, ma Chère patrie, là Mauritanie.

Bonne lecture !

Nouakchott le, 16 Mai 2010

Mohamed Ould Mohamed El Hacen

Novembre 2007 « Un nouveau parti en voie de formation en Mauritanie

Nous étions heureux chaque fois qu’il est question de former un nouveau parti. Nous saluons toute initiative visant à rassembler et à impliquer les mauritaniens dans la conduite des affaires de leur pays.

Mais, nous avons toujours considéré que le passage d’une situation de parti unique à une situation de multipartisme sans limite ne servait pas l’exercice démocratique du pouvoir dans un Etat et une Nation en formation. Nous n’avons pas changé d’avis. Nous pensons que, dans une première étape, trois partis suffisent pour remplir cette mission. Les partis ne doivent pas coller au nombre des régions, des tribus ou des familles.

Le parti, en cours de formation, comptera, certainement, parmi les grands partis.

Les autres partis mauritaniens doivent aller dans cette voie de regroupement en vue de créer un paysage politique fiable et cernable : Droite ; Centre ; Gauche-.

C’était, en résumé, notre souhait.

Passons, maintenant, à l’examen de la situation effective.

La scène politique reste encore très atomisée. La transition du CMJD, légitimée par l’opposition, a permis un déblocage et une ouverture mais elle a été, grâce à l’emprunt pour ne pas dire le détournement d’un certain discours patriotique et révolutionnaire(celui de l’opposition classique ) non suivi par les actes réels et quotidiens , anesthésie des Politiques et du Peuple et un report des solutions sans l’économie des moyens existants ou imaginables. Tel est le est constat de la quasi- unanimité des mauritaniens.

Quant à la responsabilité de la corruption généralisée et du déclin de l’Etat et du pays revient aux régimes d’exception et leurs instruments : partis Etat - SEM - PRDS.

Tout projet de société repose sur trois dimensions : les objectifs-les moyens-les résultats.

Les objectifs des « parti -Etat –militaires- tribus » qui se sont succédés comprenaient des objectifs déclarés, nobles que nous partageons avec eux. Quant à leurs objectifs inavoués, nous préférons ne pas en parler sauf à travers les résultats, le bilan de leur règne :

Les moyens ne faisaient pas défaut. Il y’avait des ressources matérielles financières et humaines considérables et suffisantes pour construire la Mauritanie.

Les résultats furent catastrophiques :

Une démocratie avortée et une économie ruinée à dominante tribale et mafieuse dont les traits marquants s’appellent pauvreté, chômage, inflation…. Nul doute que la responsabilité d’un système qui a duré 30 ans est imputable à quelqu’un. Est-il équitable d’attribuer la responsabilité de tout ce qui s’est passé pendant ces 30 années peu glorieuses aux seuls Maaouya, Haidalla et Saleck.

Ne devait-on pas chercher ceux, qui, étaient autour d’eux, qui ont, par la suite accouru vers Mr ELY ??? Puis vient le tour de Mr Sidi …..

Rappelons-nous que le gouvernement 78 de Moctar (Paix sur son âme !!) avait fondé l’Etat et construit le pays. Quand ils l’ont renversé et jeté en prison ; lui, ses ministres se sont retirés de la politique en restant propre de toute compromission.

Paradoxalement, on voit les autres revendiquer, aujourd’hui avant même de quitter, le retour au pouvoir alors qu’ils avaient tout dilapidé.

Malgré tout, le jugement que nous portons aux gens de cette période ne peut être que nuancé. Il y’a, sans doute, ceux (majoritaires) qui étaient contraints à rallier « le républicain, les SEM et les comités du complot .. » pour assurer leur participation à la vie sociale et, s’ils avaient trouvé une autre issue ils l’auraient choisie.

De plus, le radicalisme de l’opposition, de l’époque, a avantagé les éléments les moins démocrates et moins soucieux de l’intérêt général.

Nous nous limitons à ces remarques, par respect à notre patrie et à nos compatriotes.

Nous n’avons évoqué cet historique que parce que ce fameux groupe se trouve sur les premiers rangs du futur parti, ou tire les ficelles à distances ; ce qui met son avenir et l’avenir du pays en danger.

Avec ces gens-là, la crédibilité du Président sera soumise à rude épreuve pour les raisons ci-après :

1. Dès que le » retour du parti présidentiel de l’Etat –tribus » sera connu ; les masses vont perdre tout espoir de réforme véritable, de changement ou de justice dans le nouveau pouvoir. Ce sera le coup de grâce pour toute période de grâce, pourtant nécessaire !!

2. Dès que les corrompus au sein de l’administration voient le retour des leurs aux affaires, ils « rependront immédiatement service » avec plus de voracité et au grand jour.

3. Le retour à nouveau d’un Parti Présidentiel va ranimer des souffrances et des douleurs des fils de ce pays qui s’efforcent péniblement d’oublier ses pratiques. On risque le recours à la violence politique et au mécontentement de toutes sortes faisant fi de nos valeurs et de nos principes.

4. Au moment où nous cherchons à renforcer l’unité nationale et la concorde entre toutes les composantes de notre nation, la reprise de service de cette horde portera un coup dur à cette entreprise, sans laquelle aucun développement n’est possible. Nous avons besoin de consolider intelligemment et avec adresse notre unité nationale.

5. En fin, l’ancien esprit et les anciennes méthodes, une fois de retour, risqueront, au niveau du parlement, d’exacerber les contradictions avec l’Opposition(et même la majorité) et conduire au radicalisme d’antan, ce qui mettra fin au dialogue et aux pratiques démocratiques.

Bien entendu, nous ne refusons pas le repentir. Allah l’accepte. Nous ne cherchons pas à bannir nos frères, mais nous sommes contre le retour des pratiques et comportement qui ont fait tant de mal à notre pays du temps du PRDS, des SEM, de Comités du complot permanent et de leur source d’inspiration inconsciente : dictature et corruption.

Ces pratiques sont étrangères à nos valeurs et nous ont porté beaucoup de torts. Nous ne pouvons pas accepter que certaines nous les imposent aujourd’hui, sous prétexte qu’ils seront dans un parti dit de majorité présidentielle, comme si en Mauritanie, Majorité signifie obligatoirement corruption et déchéance.

Nous n’avons aucun lien « biologique » ou historique avec ces méthodes : détournement, corruption, hypocrisie et égoïsme sans limite… . Notre tolérance et amour à l’endroit de nos compatriotes n’a d’équivalent que notre sévérité à l’égard de ces systèmes (esprit -méthodes – moyen) qu’il faut condamner à mort et prendre.

Nous ne voulons pas permettre à ceux qui mettent l’intérêt de leur pouvoir au dessus de l’intérêt national, de pouvoir replonger notre pays dans les abîmes, en accédant au cercle du pouvoir et en cachant, comme ils savent si bien le faire, les réalités au Président. Ils ont, même, réussi à tromper les partenaires extérieurs et les bailleurs de fonds en fabriquant des fausses données.

Le système, par lequel, le parti- état-présidentielo -tribal

Contrôle l’administration, avec le monopole des postes de responsabilités et des nominations aux responsabilités administratives,

Nomme et contrôle les responsables des projets de développement,

Produit des rapports destinés au président, lesquels rapports contiennent souvent ce que leurs auteurs veulent bien y mettre et non la réalité, en se concertant au préalable et empêchant toute possibilité de recoupements contradictoires des informations,

Va même jusqu’à inventer des menaces fictives touchant la sécurité, pour entretenir une psychose sécuritaire permanente et faire croire au président que c’est seulement sur eux qu’il peut compter,

Signifie aux puissances étrangères que les enfants des ‘’zawaya’’ menacent leur sécurité et celle du Monde entier, pour provoquer des alliances douteuses ; ce système là ne peut être ressuscité impunément.

Dans ce système, petit à petit, les organisations professionnelles se transforment en service policier en faveur de ce parti.

En fait, nous sommes en présence d’une mafia au sein d’un parti ; une mafia qui se livre à des pratiques douteuses pour atteindre des objectifs personnels et criminels.

Ces pratiques sont à l’origine de la faillite générale au plan moral, avec la ruine du système éducatif, la généralisation de la corruption et l’exil fait à des milliers des mauritaniens.

La fuite des cerveaux et l’élargissement du fossé entre riche et pauvres sont autant de résultats de ces pratiques qui ont conduit à l’échec des projets de développement, à la faillite des entreprises publiques et au trafic de la drogue etc.

Même, en acceptant le retour de ces pratiques, l’histoire et le peuple ne pardonneront pas, les bailleurs de fonds et les institutions internationales non plus. Leurs propres consciences doivent les pousser à se retirer.

Ce système là n’a plus sa place en Mauritanie et, s’il récidive, la Mauritanie n’aura plus de place !!!

En tous cas, le futur parti doit être très vigilant sur ces questions afin d’éviter les chemins qui ont conduit d’autres partis, avant lui, à la ruine. Où sont, les partis Etat omniprésents et omnipotents d’hier ?? .Où sont les SEM ? Où se trouve aujourd’hui le PRDS ?

Nous voulons maintenant aborder certaines questions relatives à ce parti en gestation et qui sont à l’origine des débats politique actuels sur la scène politique :

1 -Certains prétendent que le parti est « le parti du Président car ses membres ont fait élire ce président ».Or, n’importe quel parti peut soutenir le président et l’aider à réaliser son programme sans être son parti. Aucun parti n’a présenté la candidature de ce Président. Cette rumeur est dangereuse parce qu’elle utilise abusivement le nom du Président de tous au profit d’une partie, d’un parti.

Même l’appellation parti de « Majorité présidentielle » ne doit pas être retenue pour les mêmes raisons. Et, il y a d’autres partis qui l’ont soutenu alors que le parti en question n’existait pas. Et qui nous dit, qu’une foi constitué, il va le soutenir ? Ne vendons pas la peau de l’ours avant qu’il ne soit né !!!

On nous dit que « le Président peut être tout de même, membre d’un parti ».Or, la constitution interdit au Président de la République de diriger un parti. Cette allégation est une violation de l’esprit de la constitution. Comment un chef d’état, président de tous ; peut-il être membre d’un parti dirigé par quelqu’un d’autre ? C’est une logique curieuse ! Les rédacteurs de la constitution n’ont pas pensé à une telle précision parce que cela va de soi. Investi par tout un peuple, il ne peut être dirigé par une partie de celui-ci ou par un parti et être réduit au rôle d’exécutant discipliné. Lui, qui doit diriger tout le monde ne peut pas être dirigé par quelqu’un. Le bon sens était, quand même, en général, un bien bien partagé ! C’est un argument tiré par des cheveux apparemment ‘’blancs’’, qui nous rappellent les arguments en faveur de la « carte blanche. » !!

On dit, aussi, « qu’un groupe de parlementaires indépendants sont à l’origine de la fondation du parti et que leur but est de soutenir la majorité présidentielle, le président et le gouvernement au niveau du parlement ». Il s’agit donc bien d’un « parti présidentiel » ! Nous leur disons que le soutien du président et de son gouvernement ne nécessite pas obligatoirement la création d’un parti ou l’adhésion à ce parti s’ils sont vraiment convaincus et déterminés à le soutenir.

S’il s’agit d’une condition posée au Président de la République II, à savoir : leur créer un Parti- Etat nouveau (le 4ème dans l’histoire du pays-le 5ème si on prend en compte le parti Colonial-) pour soutenir son gouvernement ; nous leur disons que le Président possède des outils constitutionnels pour recourir au suffrage du peuple sans subir chantage ou conditions préalables.

Ce sont, là, quelques éléments pour lever le voile sur des styles anciens que certains cherchent à ressusciter, maintenant, en s’approchant du président et en le soumettant à une sorte de chantage pour retrouver une crédibilité perdue, pour retrouver les première lignes et privilèges matériels par la suite.

En fin, S’il Vous Plaît, chers compatriotes, laissez nous tirer des leçons du passé dans l’intérêt de nous tous et nous entendre sur les principes suivants :

1-Opérer une séparation entre la Politique et l’Argent. Laissons à chacun son domaine ! A la politique, ses hommes ! A l’argent, ses hommes !

Chacun a ses propres méthodes et les voies pour préserver ses intérêts.

L’exercice de la politique, c’est d’abord l’intérêt pour la chose publique au service du pays en général.

Quant à l’argent, il est de deux sortes : l’argent public et l’argent privé. L’intrusion excessive de l’argent privé dans la politique et dans la vie des partis est inacceptable. Nous ne pouvons ignorer le pouvoir de l’argent, mais la démocratie donne à chacun (riche ou pauvre) une seule voix.

Nul n’ignore que la mafia et les autres forces du mal accèdent au pouvoir par le moyen de l’argent privé .Et, nous savons comment certains détenteurs de l’argent, peu scrupuleux, financent la politique en guise d’investissement qu’ils vont amortir sur le dos de la communauté, une fois leur candidat parvenu. Les marchés et projets vont ainsi alors à ceux qui ont investi dans la politique.

L’argent public, quant à lui, appartient à tous et son utilisation excessive à des fins politiques n’est pas aussi acceptable. Or, d’aucuns se rappellent que, l’usage de l’argent public dans des fins politiques était largement admis. Corruption et détournements de toutes sortes sont devenus la règle pour le besoin du parti. On se presse à servir le parti à n’importe quel prix.

Il faut encadrer, avec rigueur, le financement de la politique et des partis politiques afin de réduire leurs coûts et leur ponction illicites sur l’économie nationale.

L’état doit , en revanche, aider officiellement, au grand jour et de manière conséquente, les partis politiques représentés au parlement dans le but de maintenir le processus démocratique et les cadres qui se consacrent à la politique et de façon équilibrée(et ce plus qu’il ne le fait jusqu’ici). Les cadres supérieurs qui se dévouent, à plein temps, à leur pays dans le cadre des partis investis de la confiance d’une partie conséquente de la population méritent reconnaissance et considération.

Les cadres « professionnels de la politique » doivent recevoir de l’Etat, à travers leurs partis, rémunération convenable pour assurer à leur personne et à leur famille une vie digne. Ainsi, des hauts fonctionnaires, par exemple, pourront envisager : mise en disponibilité, détachements ou démissions de l’Administration pour se positionner dans les partis de leurs choix.

Pourquoi un ou deux bénéficiaires et pas les autres ? Pourquoi le soutien de l’Etat à certain dans le cadre de la démocratie est perçu comme une sorte de pots de vin ?

Tout phénomène moderne nouveau ou à introduire dans notre société, traditionnelle par essence , est nécessairement appuyé et soutenu(dans un premier temps) par l’Etat -qui est la « structure ,la cellule souche de la modernité » .Notre expérience économico politique le prouve .La démocratie n’est pas une exception à cette règle, sauf dans nos esprits .Sans ce soutien financier actif par l’Etat elle fanera et c’est,d’ailleurs, l’ une des raisons essentielles de son anémie et sous développement chez nous .

2. Il y’a lieu aussi de tracer une limite claire entre les partis politiques et les responsables de l’administration en général et de l’administration territoriale en particulier.

Ce devoir de réserve, qui s’applique constitutionnellement au président de la république, chef de l’état, doit être élargi aux hauts responsables dans l’administration, agents de l’état, dans leurs rapports avec les partis.

L’esprit de la nouvelle constitution et notre expérience vécue ces dernières années nous dictent cette incompatibilité dans le cumul de ces charges ! Il y’a, en plus, d’autres considérations plus fortement ancrées dans l’esprit des gens.

On pense par, exemple, que le responsable dans l’administration, qui appartient au parti présidentiel
n’a de compte à ne rendre à personne du fait de « l’immunité » qu’il tire de cette appartenance, la fonction politique étant « supérieure » à la fonction administrative. Ce responsable, à double casquette, - a le pouvoir de donner ce qui ne lui appartient pas à qui n’en n’a pas le droit. Il - peut distribuer des largesses imméritées à ses amis, - en priver des collaborateurs méritants parce qu’appartenant à l’opposition et
utilise le temps et l’argent public et le pouvoir, aussi, à des fins partisanes.

La position dans le parti prime l’ordre hiérarchique administratif. Il en découle

- le désordre et - l’indiscipline et -le cumul des avantages.

Ces pratiques sont solidement enracinées dans l’esprit des gens. Elles ne disparaîtront pas avec les changements d’appellation de parti.

Un saut qualitatif doit être franchi pour pouvoir faire une rupture. Un électrochoc mental et politique est indispensable.

Nous mettons en garde contre cet esprit destructeur, qui risque de se perpétuer si ceux qui le portent reviennent, avec lui, au devant de la scène et sur les premières lignes du nouveau parti avec les mêmes armes et bagages en main.

De plus , les règles de bonne gouvernance et de transparence que l’état mauritanien s’est engagé à respecter sont incompatibles avec l’omniprésence d’un parti ou des ses responsables. L’une des règles fondamentale de la bonne gouvernance et de la transparence consiste à séparer nettement les fonctions et éviter certains cumuls incompatibles de responsabilités

En effet, la gouvernance d’une cité se compose de plusieurs fonctions : - l’orientation stratégique, - l’adoption - l’exécution - le suivi, l’évaluation, - le contrôle

Au parti et à ses hommes politiques : de définir l’orientation stratégique

A l’administration et ses hommes : la mise en œuvre

Au parlement : l’adoption, le contrôle

Au Président de la République, Cour des comptes et Autres : contrôle et suivi et évaluation,

Ainsi, complémentarité avec contre pouvoirs et système de contrôle interne permettront, dans le cadre de cette répartition des rôles, de réaliser le s programmes avec efficience efficacité et transparence et de limiter les risques de dérives et de malversations.

Chacune de ces institutions doit œuvrer à l’amélioration des performances nationales. L’exercice de la bonne gouvernance n’implique pas nécessairement l’appartenance aux partis politiques, la compétence et l’intégrité y suffisent.

L’armée et la justice doivent rester à l’écart de la politique » (Sujets que nous aborderons dans une prochaine déclaration) à plus forte raison l’administration qui est en contact avec tous les citoyens et tous les jours dans un pays démuni et souffrant de « la maladie mentale d’assistance par l’Etat ».

Certains prétendent venir pour appuyer le président à travers le parti. D’accord ! En fait parmi ceux qui se préparent au lancement du nouveau parti ce sont des Agents de l’état.

Qu’ y’a –t-il de nouveau ? Quel apport, apporte-t-on au Président, Chef de l’état ? Des fonctionnaires de l’état ? !!Ca rappelle notre adage « laisse nous te couper la lèvre pour te la faire avaler en guise de nourriture ! ».En réalité et, si on « psychanalyse cette entreprise », on découvrira qu’il s’agit d’une tentative consciente ou inconsciente de renverser les positions, en rendant le chef de l’état dépendant des agents de l’Etat. Esprit de gazra ! tieb-tieb beletigue ! de rébellion ! et d’un monde à l’envers !

Cette séparation des fonctions, méthode scientifique appliquée dans les systèmes de bonne gouvernance, comme prolongement de la séparation des pouvoirs, repose sur une logique claire et sur des leçons tirées du passé.

Cette formule de neutralité de l’Administration est d’ailleurs valable pour tous les pays africains qui optent véritablement pour un régime démocratique.

La Mauritanie doit enregistrer cette invention sous forme de brevet et la mettre en œuvre !!

La transparence dans les dernières élections en Mauritanie est le résultat d’une stricte neutralité de l’administration par rapport aux partis et aux candidats. On nous rétorquera, « ça n’existe pas aux Etats-Unis, en France ou en Angleterre !! »Mais nous ne réfléchissons pour ces pays et inversement !! De plus, il n’y a pas lieu de nous comparer à d’autres vieilles démocraties car, celles-ci n’avaient pas aux affaires des Partis d’Etat depuis un demi-siècle. Dans ces démocraties les cadres (partisans ou non) sont suffisamment pétris de culture démocratique pour chercher à fausser le jeu !

Nous sommes tout à fait d’accord avec le Premier ministre lorsqu’il privilégie les critères compétence et d’intégrité pour l’attribution des responsabilités et nous demandons, pour la même occasion, de fermer la porte aux critères politiques et résister à toute forme de pression en leur faveur. Sinon, nous allons nous retrouver en face des situations tristement connues.

La forte pression sur la base du critère politique ‘’chassera’’ les critères de compétence et d’intégrité. La « mauvaise monnaie » dans l’Administration chassera les « bonnes monnaies » : compétence et intégrité.

Le Résultat sera Médiocrité et Médiocratie. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

3-Le futur parti doit être un parti de cadres et non un parti de « tout venant »et œuvrer à l’encadrement de la vie politique sur la base des principes idéologiques en contribuant la mobilisation des ressources du pays autour du programme du Président de la République. Il doit s’éloigner de l’exemple du PRDS, de SEM….

Dans un parti d’avant-garde, les cadres de celui-ci auront le temps de bien faire les choses.

Si, par contre, ils cherchent à encadrer, embrigader tous les mauritaniens dans ce parti, ils seront inévitablement voués à l’échec et le dégât n’épargneront personne.

Le parti déviera vers une organisation de tribus et fonctionnaires et un outil pour séduire le pouvoir. Ce sera radicule !!Et le peuple paraphrasera le Coran : « In teskharou minna ve inna neskharou minkoum kema teskharou minna ».

L’hypertrophie ne signifie pas l’efficacité. Le parti sera alors bâti sur le mensonge. Si l’importance des partis d’Etat était vraie, ils existeraient encore.

Puis, le gigantisme du futur parti aura un prix en temps et en moyens de toutes sortes pour assurer son fonctionnement et pour gérer sa cohésion. Mieux, l’organisation de ce parti et ses problèmes internes vont reléguer au second plan, le programme du président au cours du présent mandat en dominant les esprits et en provoquant d’interminables élections, gâchis financiers et conflits.

4. L’action politique de chacun doit se limiter au lieu de sa résidence effective

Cela

limiterait considérablement les coûts et charges et par conséquent la place et le poids de l’argent dans la vie du parti,

renforcerait le sentiment d’appartenance à la Nation

atténuerait le rôle du tribalisme, régionalisme et népotisme dans le parti et le pays

donnerait aux cadres locaux la possibilité de s’épanouir politiquement

nous éviterait des dépenses faramineuses en carburants, de plus en plus chers, en hommes /temps et en amortissements de véhicules de routes... !!

- limiterait la place du folklore dans la vie politique

Nous nous limitons, dans cette première déclaration, à ces propositions en les soumettant au débat démocratique. Nous sommes ouverts à toute opinion constructive allant dans le sens d’une démocratie véritable et dans l’intérêt de notre cher pays, la Mauritanie !

Premier envoi : Nouakchott le, 28 Novembre 2007

Deuxième envoi : Nouakchott le,16 Mai 2010

Mohamed Ould Mohamed El Hacen

Consultant, Professeur d’Université

Email : FAARDGS@HOTMAIL.COM

Tel 635 35 50

Dimanche 16 Mai 2010
Boolumbal Boolumbal
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