Mauritanie : Retour au favoritisme



Mauritanie : Retour au favoritisme
Chassez le naturel il revient au galop. C’est bien le cas de le dire en Mauritanie où on assiste à un retour en force des vieilles pratiques décriées pourtant par le président de la République qui n’arrive pas à mettre en application les idées qu’il défend. Il est même inquiétant de le voir lui –même tomber dans de tels travers après avoir fait croire aux mauritaniens que ces choses appartiennent désormais au passé. Elles sont bien encore vivantes. Ces derniers mois, ces dernières semaines, les nominations à caractère parental sont revenues en force. Les cousins du boss sont promus à des postes clés dans beaucoup de ministères, de directions et autres services importants. L’opinion publique a du mal à comprendre qu’on puisse toujours se jouer de la bonne foi du peuple qui, comme à ses habitudes accorde des délais de grâce à ses dirigeants quand ils promettent monts et merveilles. Ce peuple a entendu dire que les auteurs des détournements des fonds publics seront poursuivis. Que les nominations de complaisance sont finies, que les pauvres seront logés de manière décente, que l’eau coulera à flot dans toute la ville de Nouakchott. Toutes ces belles paroles ne sont encore que du vent, du bluff. L’une de ces promesses qui a trahi la langue de celui qui l’avait soutenu s’est révélée n’être que de la propagande. Nos ministères sont des reprographies fidèles de la tribu, de la famille, des cercles de relations. La représentation de l’image de la Mauritanie plurielle n’est pas visible. Qu’on cesse surtout de nous répéter que ces gens sont venus par le mérite, par le diplôme, ou la compétence. Si cela était le cas personne n’allait s’en offusquer. Du premier responsable d’un département clé jusqu’au plus petit chef de service c’est du copié collé des pratiques d’hier. L’administration territoriale donne hélas la même copie monocolore d’une Mauritanie où l’égalité entre ses fils ne fait que reculer de manière désolante. L’armée c’est pareil. Les recrutements se font par tribus, parents, la discrimination positive etc. La Mauritanie est en train de régresser sur ce plan. Le fossé entre les catégories sociales ne fait que se creuser à cause du favoritisme, du népotisme. La tribu à laquelle appartient l’homme fort bénéficie de tous les avantages.

Cheikh Tidiane Dia

Source: Le Rznovateur

Mercredi 2 Juin 2010
Boolumbal Boolumbal
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