Le Collectif des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal (CRMS), basé à Saint-Louis, vient de s’attacher les services de maître El Hadj Diouf, avocat au barreau du Sénégal, pour porter plainte, auprès du tribunal pénal internationale (TPI), contre Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, président de la République Islamique de Mauritanie et tous ses complices, dont l’actuel président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour des crimes d’assassinats et de tortures, perpétrés contre la composante négro-mauritanienne, entre 1989 et 1991, a indiqué, au Calame, Samba Amadou Niass, membre de ce collectif.
Celui-ci fonde la recevabilité de sa plainte sur deux jurisprudences en Afrique: celle concernant Hissein Habré, ancien président tchadien, réfugié au Sénégal, qui doit être jugé pour «complicité de massacres» perpétrés dans son pays, et celle de Charles Taylor, ancien président libérien, jugé actuellement, à Genève , pour des crimes similaires.
Au plan international, le CRMS rappelle, aussi, que les auteurs de massacres des juifs, intervenus, il y a près d’un siècle, continuent d’être poursuivis aujourd’hui. «Pourquoi n’en ferait-on pas de même, pour les auteurs de crimes similaires en Mauritanie?», s’interroge le collectif. Pour étayer son accusation, le CRMS énumère les graves accusations portées à l’endroit d’Ould Taya et d’Ould Abdel Aziz, deux présumés responsables.
Il s’agit, entre autres, de 476 cas de tortures et de violations de droits de l’Homme, commis entre 1989 et 1991, contre des civils non armés mais, aussi, des soldats, crimes recensés par Amnesty International (A1 index AFR 381389, AFR 381090, SC/CO/GR/Po) qui signale la «gravité des violations des droits de l’Homme commis en Mauritanie» dans un document très largement diffusé, afin de sensibiliser les chefs d’Etats réunis lors du célèbre sommet de la Baule en 1990.
Le CMRS rappelle que les 476 cas de victimes ont subi des traitements les plus «inhumains» et les plus «humiliants» de la part de leurs bourreaux. «Elles (les victimes) ont été castrées, émasculées, violées, sodomisées, passées au fer à repasser, scarifiées avec des lames de rasoir pimentées, brûlées aux parties intimes par des mégots incandescents, écartelées entre deux voitures, avant d’être spoliées de leurs biens et expulsées au Sénégal où elles survivent actuellement. Des sensations à jamais gravées dans les mémoires, comme le visage des tortionnaires, leur odeur, leurs rires… » «Il est temps, réclame le CRMS, que ceux qui se sont bouchés les oreilles pour ne pas entendre les cris des épouses et des enfants qui tapaient à leur porte, poursuivis par une meute portant fourches et piques, avec leurs macabres trophées de chasse, répondent de leurs crimes et de leurs complicités. »
Le CMRS cite l’assassinat de Saibatou Bâ, à N’Diorol, alors qu’il se baignait dans le fleuve, comme il le faisait chaque vendredi, l’arrestation, l’humiliation et le viol collectif des femmes de Woydou Yoli, à 7 kms de Sélibaby. Exposées en plein soleil, de 9 à 16 heures, sept personnes furent entièrement déshabillées. Quatre seront fusillées l’après-midi, sous les ordres d’un brigadier chef de la garde. Adama Oumar Diallo fut, lui, étranglé devant le public. Les bourreaux se sont ensuite partagés les filles, les femmes et le cheptel.
Selon notre source, le Comité d’Assistance aux Refugiés et aux Personnes Déplacées (CARPD) avait recensé 67.500 personnes déportées au Sénégal, réparties sur 276 sites, de Saint Louis à Bakel. En admettant que « 19.000 personnes sont rentrées au pays, comme le prétend l’ANAIR, le CRMS conclut à l’évidence : il reste, au moins, 40.000 personnes, sans compter leur progéniture depuis 1989, sans parler des réfugiés au Mali».
Parlant de l’opération «retour des déportés», le CRMS trouve que le gouvernement mauritanien, en signant les accords tripartites, a, tout simplement, fait du «dilatoire». En effet, estime Niass, si le gouvernement mauritanien veut du sérieux, il doit s’attaquer aux réels problèmes et, en premier lieu, le foncier, en procédant, au plus tôt, à l’abrogation du décret 83- 127, en date du 5 juin 1983 et son décret d’application 84-009 du 19 juillet 1984, parce que ce décret prive de terres, aujourd’hui, les réfugiés rentrés au pays. Et le CRMS de rappeler les différentes tracasseries que vivent les rapatriés avec les autorités administratives, au Trarza et au Guidimakha.
DL
Source: Calame
Celui-ci fonde la recevabilité de sa plainte sur deux jurisprudences en Afrique: celle concernant Hissein Habré, ancien président tchadien, réfugié au Sénégal, qui doit être jugé pour «complicité de massacres» perpétrés dans son pays, et celle de Charles Taylor, ancien président libérien, jugé actuellement, à Genève , pour des crimes similaires.
Au plan international, le CRMS rappelle, aussi, que les auteurs de massacres des juifs, intervenus, il y a près d’un siècle, continuent d’être poursuivis aujourd’hui. «Pourquoi n’en ferait-on pas de même, pour les auteurs de crimes similaires en Mauritanie?», s’interroge le collectif. Pour étayer son accusation, le CRMS énumère les graves accusations portées à l’endroit d’Ould Taya et d’Ould Abdel Aziz, deux présumés responsables.
Il s’agit, entre autres, de 476 cas de tortures et de violations de droits de l’Homme, commis entre 1989 et 1991, contre des civils non armés mais, aussi, des soldats, crimes recensés par Amnesty International (A1 index AFR 381389, AFR 381090, SC/CO/GR/Po) qui signale la «gravité des violations des droits de l’Homme commis en Mauritanie» dans un document très largement diffusé, afin de sensibiliser les chefs d’Etats réunis lors du célèbre sommet de la Baule en 1990.
Le CMRS rappelle que les 476 cas de victimes ont subi des traitements les plus «inhumains» et les plus «humiliants» de la part de leurs bourreaux. «Elles (les victimes) ont été castrées, émasculées, violées, sodomisées, passées au fer à repasser, scarifiées avec des lames de rasoir pimentées, brûlées aux parties intimes par des mégots incandescents, écartelées entre deux voitures, avant d’être spoliées de leurs biens et expulsées au Sénégal où elles survivent actuellement. Des sensations à jamais gravées dans les mémoires, comme le visage des tortionnaires, leur odeur, leurs rires… » «Il est temps, réclame le CRMS, que ceux qui se sont bouchés les oreilles pour ne pas entendre les cris des épouses et des enfants qui tapaient à leur porte, poursuivis par une meute portant fourches et piques, avec leurs macabres trophées de chasse, répondent de leurs crimes et de leurs complicités. »
Le CMRS cite l’assassinat de Saibatou Bâ, à N’Diorol, alors qu’il se baignait dans le fleuve, comme il le faisait chaque vendredi, l’arrestation, l’humiliation et le viol collectif des femmes de Woydou Yoli, à 7 kms de Sélibaby. Exposées en plein soleil, de 9 à 16 heures, sept personnes furent entièrement déshabillées. Quatre seront fusillées l’après-midi, sous les ordres d’un brigadier chef de la garde. Adama Oumar Diallo fut, lui, étranglé devant le public. Les bourreaux se sont ensuite partagés les filles, les femmes et le cheptel.
Selon notre source, le Comité d’Assistance aux Refugiés et aux Personnes Déplacées (CARPD) avait recensé 67.500 personnes déportées au Sénégal, réparties sur 276 sites, de Saint Louis à Bakel. En admettant que « 19.000 personnes sont rentrées au pays, comme le prétend l’ANAIR, le CRMS conclut à l’évidence : il reste, au moins, 40.000 personnes, sans compter leur progéniture depuis 1989, sans parler des réfugiés au Mali».
Parlant de l’opération «retour des déportés», le CRMS trouve que le gouvernement mauritanien, en signant les accords tripartites, a, tout simplement, fait du «dilatoire». En effet, estime Niass, si le gouvernement mauritanien veut du sérieux, il doit s’attaquer aux réels problèmes et, en premier lieu, le foncier, en procédant, au plus tôt, à l’abrogation du décret 83- 127, en date du 5 juin 1983 et son décret d’application 84-009 du 19 juillet 1984, parce que ce décret prive de terres, aujourd’hui, les réfugiés rentrés au pays. Et le CRMS de rappeler les différentes tracasseries que vivent les rapatriés avec les autorités administratives, au Trarza et au Guidimakha.
DL
Source: Calame
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