MEDIAS/PRESSES: Secteur de l’information : ne crions pas victoire, la presse ne sortira pas de s



MEDIAS/PRESSES: Secteur de l’information : ne crions pas victoire, la presse ne sortira pas de s
Secteur de l’information : ne crions pas victoire, la presse ne sortira pas de sitôt de l’auberge
Le secteur de la communication n’arrive pas encore à sortir de l’auberge. Quelques jours avant la fête annuelle de la presse, correspondante au 3 mai prochain, c’est toujours le statu quo, voir même, la régression d’un domaine vital sur lequel les véritables pays de droit misent pour instaurer la démocratie. L’information connaît l’impasse à tous les échelons juridique, institutionnel, syndical, professionnel, financier et j’en passe pour ne citer que ces aspects regrettables pour une profession considérée dans sous d’autres cieux comme celle de la noblesse intellectuelle.
Faire un état des lieux de la presse mauritanienne n’est malheureusement pas chose reluisante, car le milieu fait l’assaut de toutes les anarchies possibles avec des peshmergas nombreux, des associations et syndicats multiples, la direction de la presse écrite dressant les uns contre les autres, une tutelle dont le seul souci est de déplacer cette profession de la critique du pouvoir vers celle de l’opposition, à travers l’octroi de quelques facilités financières ou des billets d’avion pour accompagner des missions officielles telles que celles du Président de la République ou celle du Premier ministre.


Donc , faire aujourd’hui le bilan de 9 mois des milieux de la communication et des possibles exploits réalisés par le département pour hisser le secteur, indispose plus d’un observateur du quatrième pouvoir, qui se trouve devant une tutelle dont la direction chargée de ce secteur , plutôt acharnée à créer une atmosphère empoisonnée, explosive, dans le seul but de disloquer les groupements et structures de presse, avec notamment l’incitation au soutien de tendances politiques et de courants sur des critères népotistes, idéologiques, sinon de diversion et de désorganisation. Comme le dit l’adage de chez nous « halouhou yekvi an soualou », (littéralement son état suffit pour éviter de s’enquérir à son sujet), telle est l’image regrettable de notre presse dont le véritable virus à l’origine de tous les maux qui la gangrènent depuis ces derniers mois, est fondamentalement la direction de la presse écrite au ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement.
En effet, ce département œuvre par tous les moyens matériels, financiers et autres à créer la zizanie entre les acteurs d’une et seule famille, entre les journalistes eux-mêmes, les associations, les syndicats…Drôle de mission pour une direction sensée être l’ossature du travail dévolu à la tutelle de l’amont en aval et inversement.
Aussi ,cette direction, de la presse écrite, va même plus loin, en organisant des audiences, avec le ministre, aux responsables des journaux qui lui sont dociles et en refusant ces mêmes rencontres à des directeurs de publication qui restent fidèles à leur ligne rédactionnelle et qui refusent de manquer à leur vocation professionnelle d’informer sans déformer.

Sa vocation de sape de la profession ne se limite pas
seulement à ces aspects précités, mais porte également sur la création d’un climat de réserve et de suspicion entre la tutelle et les éditeurs, pour que tout rapprochement des points de vue soit impossible, en plus de la séduction de journalistes et d’associations véreuses et sans scrupules pour s’entredéchirer, faire sauter leurs structures d’organisation, parvenant ainsi à pousser des journalistes à démissionner de leur cadre syndical, exigeant de leur part, une preuve dument signée c’est adire une lettre de démission qui être réceptionnée par le directeur de la presse écrite lui même , confirmant leur rupture avec le syndicat ou groupement.
Malheureusement, le constat est là, regrettable à tous les points de vue, avec une presse ne sachant plus à quel saint se vouer, dont les acteurs sont désormais partagés en petits groupuscules professionnels, ennemis les uns des autres, prêt à se tuer pour plaire au pouvoir… Tout à fait l’inverse de cette situation ou après avoir donné un certain temps, l’espoir de voir les forces du monde de la presse unies pour avancer le secteur de la communication s’étaient faits sentir.
L’autre arme détenue par la direction de la presse écrite pour avoir une mainmise sur le secteur de la presse est de faire des voyages avec les grands officiels dont le Président de la république et le Premier ministre, un fonds de commerce malléable et corvéable, pour ériger en système le clientélisme, le népotisme et les autres types de maux dont regorgent aujourd’hui le secteur de l’information. Justement, dans ce cadre, notons qu’un collectif d’associations de la presse se prépare dans la discrétion totale à adresser une lettre au Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, pour demander le changement de cette direction dont la spécialité principale est de créer des problèmes, rien que des problèmes, pour un secteur qui incarne dans les autres pays, la bonne santé de la démocratie.
Non loin de là, le service de la communication de la primature, se prête lui aussi à ce jeu malsain, prenant à court bien des acteurs du secteur, qui étaient convaincus qu’aucune porte publique ne peut résister devant la pression des lobbys, à part celle du Premier ministre, depuis qu’elle a été confiée à une grande figure du milieu de l’information. Malheureusement, la réalité est qui parle d’elle-même, noircissant l’honneur longtemps resté propre des symboles de l’honneur de la presse mauritanienne, réduits aujourd’hui au silence, à la complicité et à la partialité. L’autre grand problème du secteur, c’est le fait que les Pouvoirs Publics accordent des subventions et des financements à des syndicats particuliers, qu’ils encadrent et soutiennent à tous les stades, pour le seul but de se substituer aux éditeurs, alors que ce sont ces derniers qui supportent l’ensemble des charges afférentes au travail des journalistes, aux frais de l’imprimerie, à la distribution, aux loyers , aux impôts, l’eau, le téléphone , l’Electricité , l’internet, en plus des grosses pertes dues à la mévente, laquelle n’est pas due à la qualité des journaux, mais au contraire, à l’anarchie du secteur et du processus d’impression des journaux. C’est donc là un réel problème qui menace cette profession, dans la mesure où à ce rythme, les éditeurs finiront par se rendre à l’évidence selon laquelle, l’Etat refuse de les aider, dans le cadre d’une subvention répondant a des critères objectives , préférant apporter son soutien à des syndicats dont chacun veut exister et dominer sans partage. Ceci est d’autant plus vrai si l’on sait que le jour où il n’y aura pas d’éditeurs, adieu la presse et a dieu les journalistes et ce sera peine perdue de penser que des présumées associations de presse créées sur des bases malsaines puissent prendre la relève.
A propos de la loi de la presse, c’est toujours les mêmes promesses et les mêmes mots, alors qu’il est temps de passer aux actes, de réviser cette loi, pour mettre fin à la tradition de l’emprisonnement des journalistes qui a atteint son paroxysme ces derniers mois, faisant même circuler à travers le monde entier, de l’existence de la détention arbitraire dans le pays. Il est donc temps de donner à cette loi toute l’énergie attendue d’elle pour qu’elle puisse aider le secteur à avancer et lui servir de meilleur cadre de réglementation. Pour ce qui est des subventions, c’est toujours l’amalgame qui prévaut, avec l’ouverture de ce robinet à des associations de presse particulières, avec des décaissements de plusieurs millions, et la privation d’autres syndicats. Cette politique de deux poids deux mesures doit être vigoureusement combattue et dénoncée, car elle est contraire à l’égalité des chances garantie par l’Etat de droit. La fête de la presse est pour bientôt et une course contre la montre doit être immédiatement amorcée par les maîtres du secteur de l’information, pour ne pas célébrer de nouveau une année de marasme et de recul de la profession. Certes le temps est très court, surtout que mai, c’est aussi le mois promis par les autorités pour ouvrir l’espace audiovisuel. Mais rien n’est impossible si réellement, les autorités veulent le décollage de la presse mauritanienne pour pouvoir se mesurer à celle des Etats de droit. Sinon avec ce train, on ne peut que se rendre à l’évidence du désastre qui attend le secteur et qui a déjà fait des grands ravages, éloignant tout espoir de voir les milieux de la communication définitivement assainis des maux qui les gangrènent depuis plusieurs années et qui ont atteint leur vitesse de croisière sous l’actuelle direction de la presse écrite. Continuer donc à vouloir anéantir par tous les moyens les journaux qui refusent les magouilles, le mercenariat journalistique et encourager uniquement la presse partisane, silencieuse, coupable et traitre, c’est incontestablement aller à contrecourant des orientations du Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz et du Gouvernement, qui ont souvent réitéré leur appel à l’épanouissement de la presse, pour mieux s’acquitter de sa noble mission, à travers la création des conditions favorables à plus d’indépendance, de professionnalisme et de liberté.
C’est là le mot d’ordre des autorités pour que le quatrième pouvoir puisse relever les défis, mais c’est tout à fait le contraire du message voulu par la direction de la presse écrite, au sein du ministère de la communication, qui instrumentalise la presse pour en faire un espace de règlements de comptes, des fois même personnels, ou une arme tranchante aux mains de certains mouvements politiques ou affairistes, pour intimider les courants indésirables ou indomptables.
MN




Source: Copyright © Points Chauds

Lundi 17 Mai 2010
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