M’Botto est un village peuplé d’environ 2000 âmes. C’est une localité qui se trouve dans la commune de Niabina-Garlol dans le très dense département de M’Bagne. Là, la vie des femmes n’est pas du tout repos.
Et pour cause, la rareté du l’eau pour la consommation humaine et animale. Le village dispose de six puits et profonds où les populations s’approvisionnent en eau pour leurs besoins quotidiens. Encore que le débit de ces puits reste très faible. D’où le casse tête des femmes de M’Botto pour se procurer le liquide précieux en quantité et en temps record. Quand nous avons mis pied à quelques kilomètres du village de M’Botto, il était 9 heures du matin. Nous avons aperçu deux jeunes dames portant des bassines d’eau sur leurs têtes en provenance d’un puit qui du reste était distant au moins de 350 mètres de l’endroit où elles se trouvaient. 9 heures du matin, c’est l’heure généralement d’aller faire le marché pour ces femmes rurales qui habitent dans une localité très enclavée. Après quelques mètres de ces jeunes dames, nous retrouvons un groupe de femmes autour d’un puit et qui rivalisaient d’ardeur pour s’approvisionner en eau. La scène est triste.
Le travail de ces femmes est pénible, difficile à supporter. Chacune d’elles a une seule et unique préoccupation en tête, tirer son puisard d’eau pour ne pas rentrer bredouille à la maison. Autour du puit, plus d’une dizaine de cordes noués aux puisards et tirés à l’aide de poulies fixées sur un mat en bois permettent à ces braves dames de se procurer un petite quantité d’eau qu’elles transportent sur leurs têtes avant de le transvaser dans leurs canaris. Les puisards sont constitués de bidons d’huile recyclés. Lorsqu’une jeune fille habillée en voile sursaute et se tint debout sur la margelle du puit, nous eûmes une énorme frayeur ! Heureusement qu’elle était non seulement consciente de ce qu’elle faisait mais certainement habituée à la manœuvre malgré les risques encourus.
Hapsa, bassine sur la tête me dit : « vous avez vu le calvaire qu’on vit, nous souffrons et il est temps de mettre fin à ce calvaire. Nous sommes très fatiguées et épuisées par ce travail. Nous voulons de l’aide, rapidement aussi ». Ces braves femmes n’ont pas de temps à perdre. Nous progressons vers un autre puit du village, non loin du périmètre maraîcher pour interroger les femmes trouvées sur place.
Fa Danga n’attend pas que l’enregistreur soit mis en marche pour s’écrier : « nous n’avons pas d’eau, nous puisons de l’eau nuit et jour, nous sommes mortes, nos mains sont complètements usées, nous sommes fatigués. A n’importe quelle heure, on vient au puit, la nuit, l’aube, le matin de bonne heure, le jour, l’après-midi, le crépuscule ; nous ne descendons pas d’ici, dès qu’on termine la prière de l’aurore, c’est la ruée au puit de toutes les femmes du village. Nous puisons, puisons jusqu’à ce que le puit tarisse. Il y’a 6 puits dans le village dont le débit est faible. Le jardin maraîcher est là bas sec, il n y’a pas d’eau pour l’arrosage des plants. Notre seul souci aujourd’hui c’est de boire de l’eau si nous le trouvons. Et quelqu’un qui manque d’eau à boire ne peut pas songer au à la toilette corporelle monsieur ! ».
Donc, il manque d’hygiène dans le village ? Bien sûr, répond Fa! Mais regardez ces saletés en pointant son doigt vers les eaux usées stagnantes autour du puit. « Nous sommes fatiguées et nous avons beaucoup de problèmes. Nous lançons un appel à l’Etat, au Président de la République Mohamed O Abdel Aziz pour nous venir en aide, pour nous construire un forage afin de mettre fin à notre calvaire » a ajouté Fa.
Nous voulons avoir un forage, de l’eau pour qu’on puisse se reposer, vraiment nous souffrons. Regardez mes doigts, voyez comment ils sont raides à cause du puisage d’eau à un rythme infernal a conclu Fa. En même temps qu’elle parlait les autres femmes débout à côté de Fa approuvaient en concert ses propos.
Ensuite, Fatimata Abdoul Baïdi, une ménagère dont l’âge est avancé nous affirme que son premier boulot dans son ménage, c’est le puisage d’eau. Nous sommes mortes, nous puisons de l’eau nuit et jour. Quelque fois, le puit tarit et nous sommes contraintes de rester du matin au soir à attendre que le puit soit renfloué d’eau pour reprendre le travail. Nous sommes fatiguées, nos animaux ne s’abreuvent plus et nous aussi, nous avons soif. Notre jardin maraîcher ne fonctionne pas à cause de ce problème d’eau. Mais ce problème d’eau déstabilise complètement la vie sociale ici. Il vous arrive de renoncer à voyager à cause d’un problème.
Hawa, se lamente : « quand nous dormons, nous ressentons beaucoup courbatures à cause du puisage d’eau. Nous puisons de l’eau jour comme de nuit. Nous n’avons pas de robinets ». Le village de M’Botto vit un calvaire. Ses femmes en plus des travaux champêtres, de ménage restent "prisonnières" des puits. Et pourtant l’Union Européenne a mis en place dans le cadre du 9ème FED et même 10ème FED une Facilité Eau pour nos communes. Mais l’accès à ce financement nécessite une requête émanant du Maire. Qu’il soit maire de Niabina Garlol ou d’une autre commune. Alors la balle est dans le camp de Sao Abdoulaye, maire de la commune dont dépend la localité de M’Botto.
Source: La Griffe au Quotidien
Et pour cause, la rareté du l’eau pour la consommation humaine et animale. Le village dispose de six puits et profonds où les populations s’approvisionnent en eau pour leurs besoins quotidiens. Encore que le débit de ces puits reste très faible. D’où le casse tête des femmes de M’Botto pour se procurer le liquide précieux en quantité et en temps record. Quand nous avons mis pied à quelques kilomètres du village de M’Botto, il était 9 heures du matin. Nous avons aperçu deux jeunes dames portant des bassines d’eau sur leurs têtes en provenance d’un puit qui du reste était distant au moins de 350 mètres de l’endroit où elles se trouvaient. 9 heures du matin, c’est l’heure généralement d’aller faire le marché pour ces femmes rurales qui habitent dans une localité très enclavée. Après quelques mètres de ces jeunes dames, nous retrouvons un groupe de femmes autour d’un puit et qui rivalisaient d’ardeur pour s’approvisionner en eau. La scène est triste.
Le travail de ces femmes est pénible, difficile à supporter. Chacune d’elles a une seule et unique préoccupation en tête, tirer son puisard d’eau pour ne pas rentrer bredouille à la maison. Autour du puit, plus d’une dizaine de cordes noués aux puisards et tirés à l’aide de poulies fixées sur un mat en bois permettent à ces braves dames de se procurer un petite quantité d’eau qu’elles transportent sur leurs têtes avant de le transvaser dans leurs canaris. Les puisards sont constitués de bidons d’huile recyclés. Lorsqu’une jeune fille habillée en voile sursaute et se tint debout sur la margelle du puit, nous eûmes une énorme frayeur ! Heureusement qu’elle était non seulement consciente de ce qu’elle faisait mais certainement habituée à la manœuvre malgré les risques encourus.
Hapsa, bassine sur la tête me dit : « vous avez vu le calvaire qu’on vit, nous souffrons et il est temps de mettre fin à ce calvaire. Nous sommes très fatiguées et épuisées par ce travail. Nous voulons de l’aide, rapidement aussi ». Ces braves femmes n’ont pas de temps à perdre. Nous progressons vers un autre puit du village, non loin du périmètre maraîcher pour interroger les femmes trouvées sur place.
Fa Danga n’attend pas que l’enregistreur soit mis en marche pour s’écrier : « nous n’avons pas d’eau, nous puisons de l’eau nuit et jour, nous sommes mortes, nos mains sont complètements usées, nous sommes fatigués. A n’importe quelle heure, on vient au puit, la nuit, l’aube, le matin de bonne heure, le jour, l’après-midi, le crépuscule ; nous ne descendons pas d’ici, dès qu’on termine la prière de l’aurore, c’est la ruée au puit de toutes les femmes du village. Nous puisons, puisons jusqu’à ce que le puit tarisse. Il y’a 6 puits dans le village dont le débit est faible. Le jardin maraîcher est là bas sec, il n y’a pas d’eau pour l’arrosage des plants. Notre seul souci aujourd’hui c’est de boire de l’eau si nous le trouvons. Et quelqu’un qui manque d’eau à boire ne peut pas songer au à la toilette corporelle monsieur ! ».
Donc, il manque d’hygiène dans le village ? Bien sûr, répond Fa! Mais regardez ces saletés en pointant son doigt vers les eaux usées stagnantes autour du puit. « Nous sommes fatiguées et nous avons beaucoup de problèmes. Nous lançons un appel à l’Etat, au Président de la République Mohamed O Abdel Aziz pour nous venir en aide, pour nous construire un forage afin de mettre fin à notre calvaire » a ajouté Fa.
Nous voulons avoir un forage, de l’eau pour qu’on puisse se reposer, vraiment nous souffrons. Regardez mes doigts, voyez comment ils sont raides à cause du puisage d’eau à un rythme infernal a conclu Fa. En même temps qu’elle parlait les autres femmes débout à côté de Fa approuvaient en concert ses propos.
Ensuite, Fatimata Abdoul Baïdi, une ménagère dont l’âge est avancé nous affirme que son premier boulot dans son ménage, c’est le puisage d’eau. Nous sommes mortes, nous puisons de l’eau nuit et jour. Quelque fois, le puit tarit et nous sommes contraintes de rester du matin au soir à attendre que le puit soit renfloué d’eau pour reprendre le travail. Nous sommes fatiguées, nos animaux ne s’abreuvent plus et nous aussi, nous avons soif. Notre jardin maraîcher ne fonctionne pas à cause de ce problème d’eau. Mais ce problème d’eau déstabilise complètement la vie sociale ici. Il vous arrive de renoncer à voyager à cause d’un problème.
Hawa, se lamente : « quand nous dormons, nous ressentons beaucoup courbatures à cause du puisage d’eau. Nous puisons de l’eau jour comme de nuit. Nous n’avons pas de robinets ». Le village de M’Botto vit un calvaire. Ses femmes en plus des travaux champêtres, de ménage restent "prisonnières" des puits. Et pourtant l’Union Européenne a mis en place dans le cadre du 9ème FED et même 10ème FED une Facilité Eau pour nos communes. Mais l’accès à ce financement nécessite une requête émanant du Maire. Qu’il soit maire de Niabina Garlol ou d’une autre commune. Alors la balle est dans le camp de Sao Abdoulaye, maire de la commune dont dépend la localité de M’Botto.
Source: La Griffe au Quotidien
Actualités













